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MONTRÉAL – Ça faisait déjà un bout que Thomas Bordeleau en était venu à la conclusion que les Sharks de San Jose n’avaient plus de grands plans pour lui.

L’attaquant québécois avait demandé au directeur général Mike Grier de lui offrir un nouveau départ sous d’autres cieux si l’occasion se présentait. Son souhait a été exaucé mercredi, quand il a été échangé aux Devils du New Jersey en retour de l’attaquant Shane Bowers.

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« Je lui avais dit que si les Sharks ne me voyaient pas dans leur soupe tant que ça, ce serait mieux pour moi d’obtenir une chance de me faire valoir ailleurs », a révélé Bordeleau en entrevue avec LNH.com.

Le constat est devenu assez clair la saison dernière.

Après avoir disputé 27 rencontres avec les Sharks en 2022-23, le jeune homme de 23 ans a été limité à un tout petit match au plus haut niveau, et ce, à la toute fin de la campagne. Tout ça, rappelons-le, au sein d’une équipe en reconstruction qui a conclu la saison au 32e rang du classement général.

« Je me suis blessé pendant le camp et je m’attendais à avoir une opportunité lorsque j’ai été rétabli », a expliqué le choix de deuxième tour en 2020. « Elle n’est pas venue. Après avoir joué autant de matchs l’année d’avant, je m’attendais à connaître un sort différent. Mais j’ai continué à travailler fort malgré tout. »

En attendant son tour qui a tardé à venir, il a récolté 14 buts et 38 points en 59 matchs avec le Barracuda de San Jose, dans la Ligue américaine. Bordeleau a malgré tout réussi à être le quatrième attaquant le plus productif du club-école, mais il admet que les émotions n’ont pas toujours été faciles à gérer.

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« Ça fait partie du travail d’être un bon professionnel de bien gérer tout ça, a-t-il amorcé. Mais je ne vais pas te mentir, c’était tough. Ç’a été une année vraiment difficile mentalement. Il y a des moments où j’essayais de retrouver un peu le bonheur de jouer au hockey. »

Cela dit, il avait entamé sa préparation estivale avec la ferme intention de revenir au camp des Sharks avec le couteau entre les dents si aucun changement ne survenait. La transaction de mercredi, qu’il a apprise à sa sortie de la patinoire, n’a fait que rajouter un peu d’essence sur le brasier.

Des retrouvailles

Dans l’organisation des Devils, l’ancien du programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey (NTDP) et de l’Université du Michigan retrouvera des visages familiers. Ça ne fait qu’ajouter à son excitation.

« J’ai joué avec Timo Meier à San Jose, et il a été un des premiers à me texter », a-t-il raconté avec le sourire dans la voix. « Je connais très bien les frères (Jack et Luke) Hughes. Il y a aussi Seamus Casey et Ethan Edwards, mes boys de Michigan. Je vais aussi retrouver Xavier Parent.

« C’est un de mes bons chums du Québec, et ce sera notre premier camp professionnel ensemble. On a joué au Collège Esther-Blondin dans le midget AAA et on passait nos journées ensemble. »

Bordeleau a encore quelques mois pour se préparer en vue du camp d’entraînement et on sent que cette transaction lui permettra de le faire avec une énergie renouvelée.

« J’ai attaqué l’été avec une bonne approche, a-t-il conclu. La passion est revenue. J’ai du plaisir à m’entraîner, à être sur la glace. J’ai hâte d’aller au New Jersey et de montrer ce que je suis capable de faire. […] Le processus a peut-être été retardé un peu, mais je me sens meilleur chaque année.

« Je sais que j’ai ma place dans cette ligue-là. Je vais aller au camp et leur montrer. »