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Alors qu'on approche les finales d'association, on vous propose aujourd'hui de faire un retour sur la date limite des transactions du 26 février dernier du point de vue des cinq équipes toujours en lice pour soulever la Coupe Stanley.
Les grosses transactions ne rapportent pas toujours les résultats escomptés, tout comme l'abondance de transactions n'est pas non plus un gage de succès.

Alors que nous en sommes à mi-chemin dans le tournoi printanier, on se pose la question à savoir quels ont été les principaux architectes de la réussite des cinq formations toujours en vie et comment leur stratégie à la date limite des transactions s'est déployée jusqu'ici.
Le Lightning de Tampa Bay
Steve Yzerman a été l'un des directeurs généraux les plus agressifs à la date butoir en réalisant probablement le plus gros coup de la journée avec l'ajout de Ryan McDonagh et de J.T. Miller à sa formation.
Pour effectuer une telle prise, une équipe doit généralement hypothéquer son avenir en ne vivant que pour le présent. Pas pour le Lightning. Yzerman s'en est très bien tiré, ne touchant presque pas à son noyau. Il a cédé aux Rangers de New York, les attaquants Vladislav Namestnikov et Brett Howden, le défenseur Libor Hajek, un choix de première ronde en 2018 et un choix conditionnel de première ronde en 2019.
Yzerman peut se réjouir, alors que le Lightning a retrouvé sa place au soleil - après avoir manqué le bateau l'an dernier. Le club s'est qualifié pour la finale de l'Association de l'Est pour une troisième fois en quatre saisons.
En séries, McDonagh a jusqu'ici récolté cinq points en dix rencontres, tout en affichant un différentiel de plus-4. Il est le troisième défenseur le plus utilisé (22:25) derrière Victor Hedman (26:08) et Anton Stralman (22:47), en plus de mener son équipe au chapitre des tirs bloqués (20).
J.T Miller - qui a complété la saison régulière avec 18 points en 19 matchs - connaît lui aussi de bons moments en séries. Il a amassé sept points en dix rencontres, tout en étant le deuxième attaquant le plus utilisé en avantage numérique (4:08 par match).

Les Capitals de Washington
Pour une rare fois dans les dernières années, les attentes n'étaient pas énormes dans le camp des Capitals, avant le début de la saison, mais l'équipe a tout de même raflé le titre de sa section. À la date limite, Brian MacLellan a préféré opter pour le statu quo. Ironiquement, pour la première fois dans l'ère Ovechkin, voilà que la formation se retrouve en finale de l'Association de l'Est.
Le directeur général des Caps a réalisé deux échanges quelques jours auparavant, voulant se doter d'une certaine profondeur à la ligne bleue. D'abord, Michal Kempny (27 ans) - des Blackhawks de Chicago en retour d'un choix de 3e ronde en 2018 -, puis Jakub Jerabek (26 ans) - des Canadiens de Montréal en échange d'un choix de 5e ronde en 2019 - se sont amenés à Washington.
Kempny est une pièce importante du casse-tête défensif de la formation de Barry Trotz, car il évolue souvent aux côtés de John Carlson sur la première unité. Il passe près de 18 minutes par match sur la patinoire depuis le début des séries, tout en affichant un différentiel de plus-1. Jerabek, pour sa part, n'a pris part qu'à deux rencontres en séries.
Les Golden Knights de Vegas
Que dire des Golden Knights, qui n'a pas déjà été dit ? Une formation qui a surpris tout au long de la saison et qui continue de le faire, en accédant au carré d'as des séries à sa première saison dans la LNH.
Au départ, George McPhee avait probablement planifié de liquider plusieurs joueurs à la date limite. Or, voyant le succès inattendu de sa formation, il a été contraint à changer son fusil d'épaule.
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La seule vraie acquisition des Knights aura été Tomas Tatar, des Red Wings de Detroit, contre un choix de 1re ronde en 2018, un choix de 2e ronde en 2019 et un choix de 3e ronde en 2021.
Pour l'instant, cette transaction n'a pas eu l'effet escompté, alors que l'attaquant de 27 ans n'a récolté que six points en 20 matchs de saison régulière, et n'a été utilisé que quatre fois en séries, étant blanchi de la feuille de pointage.
McPhee se console probablement d'avoir payé le gros prix pour Tatar en voyant son club être à huit victoires de soulever la Coupe Stanley.
Les Jets de Winnipeg
Yzerman et le Lightning ont peut-être réalisé la plus grosse prise de la date butoir, mais les Jets et Kevin Cheveldayoff ne sont pas loin derrière. Voulant ajouter du lustre à son attaque déjà bien garnie, le DG des Jets s'est tourné vers Paul Stastny des Blues de Saint Louis. Pour obtenir ses services, il a cédé un choix de 1re ronde en 2018, ainsi que les droits de l'attaquant Erik Foley.
Le jeu en a valu la chandelle pour Cheveldayoff qui voit son équipe se retrouver à une victoire de la finale de l'Association de l'Est, mais aussi d'éliminer les finalistes de la Coupe Stanley de l'année dernière. Ce serait tout un exploit pour une si jeune formation.

Stastny a eu son mot à dire. En 11 matchs depuis le début des séries, il a récolté 11 points (quatre buts et sept passes), en plus de présenter le meilleur différentiel de sa formation (plus-7). Il est le cinquième attaquant le plus utilisé par Paul Maurice (17:20) et affiche le meilleur pourcentage d'efficacité dans le cercle de mise en jeu (54,5 %).
Les Jets ont aussi ajouté Joe Morrow, des Canadiens, en retour d'un choix de 4e tour en 2018. Le défenseur a été en mesure d'apporter son soutien en séries alors que l'infirmerie débordait au Bell MTS Place - il a même marqué le but gagnant contre le Wild lors du premier match des séries éliminatoires -, mais il représente seulement une police d'assurance pour l'équipe depuis.
Les Predators de Nashville
De son côté, David Poile a décidé de jeter son dévolu sur Ryan Hartman, des Blackhawks de Chicago, en retour de Victor Ejdsell, d'un choix de 1re ronde et de 4e ronde en 2018. Brandon Bollig, Tyler Gaudet et John Ramage ont aussi été obtenus, mais Hartman représente la plus grosse prise.
Poile ne doit pas être trop fier de son coup, pour le moment du moins, car l'ailier gauche de 23 ans n'a pas eu l'impact souhaité.
Hartman a amassé seulement six points en 21 matchs de saison régulière, et ce n'est guère mieux en séries, avec seulement trois points en huit matchs. Il a aussi écopé d'une suspension face au Colorado. D'ailleurs, Peter Laviolette ne se gêne pas pour le sortir de la formation.
Nashville a aussi eu droit à des renforts venus d'Europe en mettant sous contrat Eeli Tolvanen. L'espoir de 19 ans, choix de première ronde des Predators 2017, avait été impressionnant cette saison dans la KHL avec une récolte de 36 points en 49 parties. Laviolette l'a utilisé pendant trois matchs de saison régulière, mais pas en séries.
Avec une équipe aussi bien bâtie que celle des Predators, Poile n'a pas ressenti le besoin de bouger davantage, mais si jamais sa formation devait s'incliner face aux Jets, sa stratégie sera peut-être remise en question - même si dans un match no 7 tout peut arriver.