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La marche était haute pour Nathan Quinn.

L’attaquant de 17 ans avait seulement une demi-saison d’expérience dans la LHJMQ lorsque l’entraîneur Éric Veilleux lui a donné le mandat de piloter le premier trio des Remparts de Québec l’automne dernier.

« Ce n’était pas mon plan à la base », avoue Veilleux, six mois plus tard, en entrevue avec LNH.com. « Ce n’était pas quelque chose que j’envisageais pour lui à 17 ans, car c’est un rôle qui vient avec beaucoup de pression. Mais on est une jeune équipe qui a décidé de miser sur ses jeunes joueurs et de travailler avec eux.

« Finalement, Nathan a été notre centre de premier trio toute la saison. »

Quinn a pris la chaise qui lui a été donnée au camp d’entraînement et en a profité pour attirer bien des regards dans les mois précédant le premier repêchage de la LNH auquel il sera admissible, en juin. Le natif de Napierville a terminé au deuxième rang chez les Remparts avec une récolte de 46 points (17 buts, 29 aides) en 54 matchs.

Sur la liste finale du Bureau central de dépistage, Quinn est classé 66e chez les patineurs nord-américains de sa cuvée.

Pas vilain pour un joueur qui n’avait que très peu eu l’occasion de se faire valoir auprès des dépisteurs en 2023-24, saison qu’il a passée avec les Riverains du Collège Charles-Lemoyne dans le M18 AAA avant de faire le saut chez les Remparts dans un rôle secondaire pour 34 matchs.

« La saison passée, je savais déjà ce dont j’étais capable, mais il fallait que j’atteigne un autre haut niveau de confiance pour produire offensivement (avec les Remparts), explique Quinn. Cet automne, la confiance, je l’avais, et je l’ai gardée tout au long de l’année. J’ai ainsi pu être productif. »

Il y a la confiance, certes, mais il y a d’autres forces qui ont permis au jeune attaquant d’être à la hauteur du défi. Il a d’abord « un très bon tir, près de ce qui semble se faire chez les professionnels », évalue le gardien numéro un des Remparts, Louis-Antoine Denault, qui a fait face à ses lancers à l’entraînement cette saison.

Puis, selon Quinn lui-même, sa vision du jeu et son bon positionnement dans chaque zone sont deux autres qualités lui permettant d’avoir l’ascendant sur ses adversaires.

Nathan Quinn

À cet effet, le principal intéressé moule son jeu d’après celui de Nico Hischier, qui lui aussi occupe le rôle de premier centre de son équipe à l’heure actuelle. En l’absence de Jack Hughes, opéré à une épaule au début du mois de mars, Hischier occupe l’un des rôles phares dans la formation des Devils du New Jersey, qui affrontent présentement les Hurricanes de la Caroline au premier tour des séries éliminatoires.

Mais c’est bien avant ces dernières semaines que le représentant des Remparts a commencé à affectionner le jeu du Suisse.

« Les Mooseheads d’Halifax ont toujours été parmi mes équipes favorites en raison de Nathan MacKinnon (qui a évolué au sein de leur formation de 2011 à 2013). Donc quand Nico Hischier a commencé à jouer là-bas, je me suis mis à le suivre. Je le connaissais avant son arrivée dans la LNH.

« J’aime la façon dont il voit le jeu. Il est aussi responsable défensivement et effectue tous les détails comme il le faut. Il est un bon leader, en plus. J’aime m’inspirer de lui. »

Quinn ne sera sans doute pas le premier choix au total du prochain encan comme l’a été Hischier en 2017, mais la manière dont il s’est acquitté de ses grandes responsabilités chez les Remparts le rend intéressant pour les formations de la LNH.

« Il ne faut pas oublier ça quand on parle de lui : comme premier centre, il a fait face aux meilleurs éléments adverses chaque soir, et ce, tout au long de la saison, insiste Veilleux. Ce n’est pas évident. »

Et même s’il ne pourra bénéficier d’un long printemps pour monter sa cote de popularité, Quinn a su tirer son épingle du jeu dans ses quatre matchs disputés au premier tour des séries de la LHJMQ face aux Wildcats de Moncton, que plusieurs, dont lui, considèrent l’équipe à battre au hockey junior canadien cette année. Quinn et les Remparts ont été balayés par les Wildcats, mais l’espoir de 5 pieds 11 pouces et 173 livres a terminé la confrontation avec trois points et un différentiel neutre (0), en plus d’aider les siens à amener deux des quatre duels en prolongation.

Il profitera des prochaines semaines pour ajouter du muscle à sa charpente avec du travail en gymnase, puis viendra, rapidement, le grand jour. Celui où il devrait joindre les rangs de l’une des 32 formations de la LNH.

« Depuis que je suis jeune, c’est un rêve de se faire repêcher, conclut Quinn. C’est le fun de se rendre là. »