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RALEIGH, Caroline du Nord - À la fin de son point de presse au podium, Tuukka Rask s'est levé en lançant à son jeune coéquipier Charlie McAvoy : « Merci d'être venu ».
En un peu plus de cinq minutes, le pauvre défenseur des Bruins qui était au podium en compagnie du gardien s'est fait poser une seule question - sur la performance de Rask. Il n'y avait aucune chance qu'il en soit autrement après la prestation du gardien finlandais dans un gain de 2-1 face aux Hurricanes, mardi.

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Rask est le centre d'attention et aussi la raison pour laquelle les Bruins ont une confortable avance de 3-0 dans la Finale de l'Est plutôt qu'un mince avantage de 2-1 à la suite du match no 3. Il a repoussé 35 lancers, dont 20 au premier engagement, pour pousser les siens à une victoire d'une participation à la Finale de la Coupe Stanley.
« Il assure tellement une présence réconfortante pour nous, a commenté McAvoy. Ils sont sortis en force et nous avons donné beaucoup plus de chances de marquer que nous l'aurions voulu. Mais Tuukka s'est dressé pour nous et nous a permis de rentrer au vestiaire à 0-0. »
Disons que les dégâts auraient pu être bien plus importants. Les Hurricanes ont été muselés à quatre occasions en avantage numérique en première, et ce, en grande partie grâce au gardien finlandais qui a multiplié les arrêts difficiles.

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Pas moins de 11 des 20 tirs dirigés sur le filet des Hurricanes l'ont été avec l'avantage d'un homme. Ce n'est pas compliqué : ce que Rask voit, Rask arrête. Il a même gobé de la mitaine un tir à bout portant de Justin Williams sans même voir la rondelle.
À ce point, c'était presque injuste pour les Hurricanes qui ont de loin disputé leur meilleur match de la série.
« C'est l'expérience, a rappelé le gardien. Quand tu as joué plusieurs matchs en séries, tu as vu différents scénarios et tu sais ce qui peut se produire. Il y a quelques tirs que je n'ai pas vus en première période. Mais quand tu ne vois pas, c'est mieux de ne pas bouger que d'être trop en mouvement.
« Williams a tiré du côté de la mitaine et je n'ai rien vu. L'important c'est d'être en position pour faire l'arrêt. »
C'est probablement aussi une question de confiance. En 16 matchs de séries, il a signé 11 victoires, maintient une moyenne de buts alloués de 1,96 et un taux d'efficacité de ,939 - tous des sommets chez les gardiens ayant disputé plus de 10 rencontres.
Et ça se transmet à toute l'équipe. Après la première période catastrophique, les Bruins ont retrouvé leurs repères et ont marqué deux buts rapides en début de deuxième pour couper les jambes des Hurricanes. Si Rask avait été moindrement ordinaire, Boston aurait pu agiter le drapeau blanc à la place.
Les joueurs répètent sans cesse que leur gardien est « dans sa zone ». Rask n'a pu définir clairement ce qu'était cette fameuse zone, mais il y est allé d'une tentative d'explication.
« Je me sens bien depuis plusieurs mois, a-t-il amorcé. Quand tu vois la rondelle, tu te sens à l'aise. Tout est une question de synchronisme et de patience. J'essaie de rester concentré mentalement et de ne pas me laisser déranger par le bruit extérieur.
« Être dans la zone, personne ne sait ce que ça veut dire. Mais je veux jouer calmement, me faire gros et avoir l'air de rendre les choses faciles. Si c'est ça être dans la zone, tant mieux, mais je ne veux que nous donner une chance de gagner. »

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Revirement de situation
Dire qu'il y a quelques semaines à peine, les détracteurs de Rask à Boston réclamaient la présence de son adjoint Jaroslav Halak devant le filet après qu'il eut accordé 11 buts lors des quatre premiers matchs face aux Maple Leafs au premier tour.
Depuis ce match no 4, le Finlandais de 32 ans n'a donné trois buts dans un match qu'à deux occasions et n'a jamais affiché un taux d'efficacité inférieur à ,907. Il est même désormais considéré par les candidats potentiels à l'obtention du trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries.
Qu'on se le dise, si les Bruins se rendent jusqu'au bout et que Rask poursuit sur sa lancée - ce qui devrait être intimement lié - il en sera le récipiendaire.
« C'est sa force de caractère, a vanté l'attaquant Patrice Bergeron. Les gardiens sont souvent dans leur bulle et font les choses à leur façon. Tuukka accepte les défis avec calme et est prêt à tout. Peu importe la critique, peu importe ce que les gens pensent, il va faire du mieux qu'il peut.
« En ce moment, c'est ce qu'il fait. »