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SUNRISE, Floride – Il y a un chiffre qui compte réellement, celui des victoires. Les Rangers ont gagné les deux derniers matchs de cette finale de l’Est contre les Panthers pour mener 2-1, mais ils l’ont fait sans la contribution offensive de trois de leurs attaquants étoiles : Artemi Panarin, Mika Zibanejad et Chris Kreider.

Après trois rencontres face aux Panthers, Zibanejad et Kreider n’ont toujours pas écrit leur nom sur la feuille de pointage, alors que Panarin a récolté seulement une passe.

Barclay Goodrow, le centre du quatrième trio, a transporté l’attaque sur ses épaules en obtenant trois des sept buts contre Sergei Bobrosvky. Alexis Lafrenière a également joué un rôle principal avec deux buts. Vincent Trocheck et Alex Wennberg ont obtenu les deux autres filets.

À la veille du quatrième match de cette série, l'entraîneur Peter Laviolette et Zibanejad ont tous deux cité la profondeur comme l’un des éléments essentiels de succès de leur équipe.

Dans la catégorie du verre à moitié plein, les Rangers peuvent donc interpréter le silence de leurs gros canons comme une bonne nouvelle puisqu’ils ont réussi à signer deux victoires en trois matchs malgré tout. Tôt ou tard, Zibanejad, Kreider et Panarin sortiront de leur coquille. Historiquement, ils ont toujours trouvé des façons de générer de l’offensive en séries.

NYR@FLA: Lafrenière marque un superbe but

« C’est un sport d’équipe », a sagement rappelé Laviolette en conférence de presse au Amerant Bank Arena alors que plusieurs de ses joueurs participaient à un entraînement optionnel. « J’étais heureux de voir Bergy (Wennberg) marquer un gros but pour nous au dernier match. Il a redirigé un tir de Lindy (Ryan Lindgren), un défenseur qui fait tellement un bon boulot défensif pour nous. Ils ont été les principaux acteurs de notre but en prolongation. »

« Le hockey reste un sport d’équipe, tout le monde peut contribuer, a poursuivi l’entraîneur-chef des Rangers.  Ce n’est pas tout le monde qui peut devenir l’histoire principale. Mais nous devons tous pousser dans la même direction, pour le bien de l’équipe, et non des individus. Pour gagner, tu as besoin de l’aide de tous les joueurs. »

Dans les griffes de Barkov

Avant le début de cette finale de l’Est, Zibanejad trônait au sommet des meilleurs marqueurs de son équipe avec 14 points (trois buts, 11 passes). Toujours coincé à 12 points, le Suédois à la longue tignasse a maintenant cédé ce titre à Trocheck (16 points en 12 matchs).  

À cinq contre cinq, Zibanejad a joué la majorité de ses présences contre Aleksander Barkov, qui a remporté le trophée Selke cette saison pour la deuxième fois de sa carrière (2021). Gustav Forsling et Aaron Ekblad ont aussi obtenu un lot de présences contre Zibanejad, Kreider et Jack Roslovic ou Filip Chytil (deux derniers matchs). 

Si la confrontation contre Barkov n’a rien d’un défi facile, Zibanejad tient à apporter un point important quand on lui demande si son trio doit en faire plus contre le Finlandais. 

« Est-ce qu’ils ont marqué à cinq contre cinq contre nous? Je crois que nous restons à flot, a-t-il répliqué. Mais ils ont un très bon trio avec Barkov. Il est l’un des meilleurs centres de la LNH, il est très bon défensivement. Il s’agit d’une bonne confrontation. Nous n’avons pas généré des tonnes de chances sur le plan offensif, mais nous n’en donnons pas beaucoup aussi. Il y aura un autre match mardi et il s’agira d’une autre chance de contribuer offensivement. »

FLA@NYR: Barkov se fait voler par Shesterkin

Zibanejad a raison. Barkov n’a toujours pas marqué à cinq contre cinq contre son trio. Le capitaine des Panthers a inscrit un seul but dans cette série. Il l’a obtenu à forces égales en troisième période du troisième match, mais contre l’unité de Wennberg. 

Sam Reinhart, qui joue à l’aile droite avec Barkov, a marqué deux buts en trois rencontres contre les « Blue Shirts ». Mais il a obtenu ses deux buts en première période de la troisième rencontre, les deux fois en supériorité numérique.  

Assis à son casier après l’entraînement optionnel sur la glace des Panthers, Zibanejad a analysé l’équilibre entre son désir d’en faire plus offensivement, mais aussi le besoin de bien jouer défensivement. 

« Il y a un mince équilibre, a-t-il expliqué. C’est bon de rester responsable défensivement. Mais quand tu ne marques pas, ce n’est pas une bonne chose offensivement. Nous jouons contre un trio qui peut autant te réduire au silence que marquer des buts. Tant que nous gagnons, nous resterons heureux. »

« Sur le plan individuel, tu désires jouer ton meilleur hockey et contribuer sur la feuille de pointage, a-t-il ajouté. Il y a des matchs où tu dois demeurer patient. Barkov est un gagnant du trophée Selke. Il rend notre boulot difficile, mais il ne marque pas à un rythme élevé à cinq contre cinq. Nous ne cherchons pas à rester à 0-0. Nous ne tricherons pas pour changer les choses. Il y aura d’autres occasions. » 

Invité au podium dans la salle de conférence en compagnie d’Igor Shesterkin, Panarin restait aussi bien calme pour expliquer sa production offensive des trois derniers matchs. 

« C’est difficile de commenter, a dit Panarin en russe. Nous avons des chances, mais nous n’avons pas encore marqué. C’est une bonne chose de compter sur une grande profondeur. Il y a d’autres joueurs pour prendre le relais. C’est comme ça. »

Panarin, qui parle l’anglais, se tourne toujours vers un interprète en présence des caméras. 

Zéro en huit en supériorité numérique

Le silence offensif de Zibanejad, Kreider et Panarin depuis le début de cette finale de l’Est s’explique aussi par le silence du jeu en supériorité numérique. Les Rangers n’ont pas marqué en huit occasions. 

« Nous avons eu des chances, mais pas autant que nous le voudrions, a expliqué Zibanejad. Nous n’avons pas converti nos occasions. Nous devons continuer à travailler. C’est parfois facile de trop analyser les choses et d’arriver avec de nouvelles solutions. Mais nous avons toujours connu du succès. »

Les Rangers ont terminé au troisième rang de la LNH cette saison en avantage numérique avec un taux de réussite de 26,4 pour cent. Laviolette a misé sur Zibanejad, Kreider, Trocheck, Panarin et Adam Fox au sein de sa première unité pour 99 pour cent du temps. 

Lafrenière, un des meilleurs joueurs depuis le début des séries, n'obtient que des miettes au sein de la deuxième vague. Laviolette pourrait-il modifier le visage de sa première unité? 

« Oui, c’est envisageable (d'apporter des changements), a répondu l’homme de 59 ans. Nous en parlons dans nos rencontres entre les entraîneurs, nous parlons de plusieurs sujets. Et c’est la même chose quand je parle avec mes joueurs. Nous devons y aller d’un équilibre entre nos succès historiquement et lors de la saison et du début des séries et ce que nous faisons dans les derniers matchs. Je ne dis pas que nous ferons des changements. Mais nous n’aurons pas peur d’y aller de modifications si nous croyons que nous en profiterions. »

Si les Rangers peuvent compter sur le réveil de leurs canons et de leur jeu en supériorité numérique, ils deviendront un train encore plus difficile à freiner. Laviolette le sait et c’est la même chose pour Zibanejad, Kreider et Panarin.