On pourrait croire que tout coule de source chez les Canadiens de Montréal. C'est vrai, oui, en partie, même si l'équipe n'a pas signé de victoire à ses cinq plus récentes sorties (0-3-2).
C'est difficile toutefois d'adresser le moindre reproche à un groupe démuni qui se bat avec l'énergie du désespoir.
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Les Canadiens font ce qu'ils peuvent avec les moyens du bord. C'est le constat que fait l'entraîneur Martin St-Louis quand on lui demande ce qui manque à l'équipe pour renverser les défaites en victoires.
« Je pense qu'il ne nous manque rien », a laissé tomber St-Louis au terme de la séance d'entraînement de ses troupiers, vendredi.
De la chance? « Non… Non », a simplement répété l'entraîneur, en y allant d'une longue pause.
Le Tricolore n'est plus dans le coup pour l'obtention d'une place en séries éliminatoires, mais il tient présentement son bout contre de grandes pointures. Il serait illusoire de s'attendre à ce qu'il les vainque toutes. Qu'il soit simplement compétitif relève de l'exploit.
Après avoir essuyé trois revers par l'écart d'un but à l'étranger, les joueurs ont livré de belles batailles aux Hurricanes de la Caroline et aux Rangers de New York au Centre Bell cette semaine, avant de rendre les armes en fusillade.
Une autre équipe de premier plan, les Devils du New Jersey, s'amène au Centre Bell, samedi (19h HE; TVAS, CITY, SNE, MSGSN, MSGSN2). Avant l'Avalanche du Colorado, lundi...
« Le groupe est très engagé, a expliqué St-Louis. Les habitudes de travail sont très bonnes. Le niveau de compétitivité est haut. Nous travaillons à l'unisson. Tous savent où ils doivent aller sur la patinoire et à quel moment ils doivent soutenir un coéquipier. Il y a un bel équilibre. C'est une accumulation de facteurs qui n'arrivent pas du jour au lendemain. C'est une progression. »
St-Louis martèle l'importance du jeu collectif depuis la pause du Match des étoiles, en soulignant à la moindre occasion que la somme des individus est plus forte que tout. Il reste qu'il y a des joueurs qui se démarquent actuellement.
De gros poumons
Jeudi, deux Québécois, le défenseur Mike Matheson et l'attaquant Rafaël Harvey-Pinard, ont atteint des sommets de temps d'utilisation dans la LNH. Matheson a été déployé au cœur de l'action dans 31:57 et Harvey-Pinard dans 23:54.
« Ses poumons sont gros », a lancé à la blague St-Louis en parlant de Matheson, en ajoutant « que 32 minutes c'est peut-être trop ».
Le pire, c'est que ç'a l'air facile pour Matheson qui patine comme le vent, tout en multipliant les feintes désarmantes.
« Sa glisse est ce qui m'impressionne le plus, a noté St-Louis. Il possède une première poussée explosive. Après, c'est comme s'il se laisse flotter sur la surface. »
Guhle admiratif
Le jeune défenseur Guhle ne cache pas être admiratif des qualités athlétiques de son coéquipier.
« Il est incroyable. Je ne le connaissais que très peu avant cette saison, a avoué Guhle. Son coup de patin est formidable. Il fait des tourniquets époustouflants, la foule adore. Je m'estime choyé de pouvoir le côtoyer tous les jours.
« Je n'avais pas remarqué qu'il avait joué pendant 32 minutes, a-t-il repris. C'est "Kovy " (Johnathan Kovacevic) qui me l'a dit. On n'aurait jamais cru. Il n'a jamais l'air d'être à bout de souffle. »
Guhle a peu de choses à envier à Matheson, à l'exception du coup de patin. L'arrière âgé de 21 ans seulement fait écarquiller les yeux avec son aplomb dans toutes les situations. Il effectuait un retour au jeu jeudi, après avoir manqué deux matchs, et c'était comme s'il n'avait pas raté une seconde d'action. Il a terminé la soirée avec un but, une passe et un différentiel de plus-1 en 20:02 de temps d'utilisation.