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FORT LAUDERDALE, Floride – Sept victoires et aucune défaite. Cette simple statistique, loin des analyses avancées, illustre parfaitement l’impact de Calvin Pickard pour les Oilers depuis le début des séries.

Pickard est le Mariano Rivera des Oilers. Quand le partant faiblit, il saisit le relais.

Au quatrième match de la finale de la Coupe Stanley, le gardien originaire de Moncton au Nouveau-Brunswick a sauvé son équipe d’une mort annoncée contre les Panthers. Oui, Leon Draisaitl a marqué le but gagnant en prolongation dans cette victoire de 5-4, mais sans Pickard, il n’y aurait pas eu une quatrième période.

Assis côte à côte au podium dans la salle de conférence de presse au Amerant Bank Arena après la quatrième rencontre et un retour à une égalité de 2-2 dans cette finale, Draisaitl a salué le travail de Pickard.

« C'est difficile de décrire les situations dans lesquelles il se retrouve parfois, a noté l'Allemand. Ce n'est pas toujours facile, n'est-ce pas? On est menés 3-0 après une période. Il arrive, il est froid. Il a fait des arrêts aux moments clés où on en a vraiment besoin. C'est l'un des meilleurs de la ligue pour sortir les gros arrêts au bon moment. Il a été tout simplement spectaculaire pour nous. »

Appelé en relève à Stuart Skinner qui a donné trois buts sur un bombardement de 17 tirs en première période, Pickard a joué à merveille son rôle de numéro deux. Il a fait passer Kris Knoblauch pour un génie avec cette décision de changer de gardien après 20 minutes.

En deuxième période, Pickard a réalisé un arrêt clé contre Anton Lundell qui venait de profiter d’une échappée partielle après un revirement du défenseur Jake Walman. Cet arrêt survenait quelques minutes après le premier but des Oilers, celui de Ryan Nugent-Hopkins. Si Lundell avait marqué, les Panthers auraient coupé l’élan des visiteurs en reprenant une avance de trois buts.

Imperturbable jusqu’au but de Sam Reinhart avec 19,5 secondes à jouer en troisième période, Pickard a continué son bon travail en prolongation. L’homme masqué de 33 ans a effleuré juste assez une puissante frappe de Sam Bennett pour voir la rondelle finalement heurter la barre horizontale de plein fouet.

EDM@FLA, #4: Pickard prive Bennett du but gagnant

« Dès mon arrivée en deuxième période, on a vraiment bien joué, a affirmé Pickard . Il n'y avait pas beaucoup d'action pour les six ou sept premières minutes. Et j'ai fait cet arrêt contre Lundell sur une petite échappée. J’étais rassuré après cet arrêt. Après ce jeu, c'était plutôt tranquille. Ils ont eu quelques occasions, mais on en a eu beaucoup aussi. Notre détermination était fantastique. »

À l’image de Draisaitl, Nugent-Hopkins restait sous le charme de Pickard après le match.

« C’est exceptionnel de le voir sortir du banc pour réaliser des arrêts aussi spectaculaires à des moments cruciaux, a-t-il mentionné. C’est tout simplement exceptionnel. »

Pickard a bloqué 23 des 24 tirs des Panthers en un peu plus de 51 minutes (51:18) pour signer la victoire, sa première en finale de la Coupe Stanley.

Malgré l’impact du numéro 30, Knoblauch a refusé de confirmer l’identité de son gardien partant pour le cinquième match de la finale qui se déroulera dès samedi à Edmonton.

En conférence dans un chic hôtel de Fort Lauderdale avant le départ de l’équipe pour l’Alberta vendredi matin, l’entraîneur en chef a préféré garder un faux mystère. À moins d’une immense surprise, il fera confiance à Pickard.

Une blessure au mauvais moment

Avec sept victoires depuis le début des séries, Pickard a gagné la moitié des matchs de son équipe. Skinner, qui a aussi obtenu sept victoires, l’a fait en obtenant 14 départs, alors que Pickard y est arrivé en six départs seulement!

Pickard est celui qui avait relancé les Oilers au premier tour des séries face aux Kings de Los Angeles. Après deux revers lors des deux premiers matchs contre les Kings, Knoblauch avait misé sur Pickard pour les quatre rencontres suivantes. Les Oilers avaient gagné les quatre matchs avec le numéro deux devant le filet.

Au deuxième tour des séries, Pickard avait également remporté ses deux départs contre les Golden Knights de Vegas. Il s’était toutefois blessé au bas du corps après un contact avec Tomas Hertl lors du deuxième match. Hertl avait chuté lourdement sur sa jambe gauche. Malgré la douleur, il avait terminé le match sur l’adrénaline.

C’est à cet instant qu’il y a eu un autre changement de la garde chez les Oilers. Skinner a obtenu les douze départs suivants de son équipe.

« Évidemment, quand je me suis blessé, c'était frustrant, s’est remémoré Pickard. Tout allait plutôt bien, puis Skinns (Skinner) est arrivé et il a fait un excellent boulot. J'ai eu de la peine pour lui aujourd'hui. Il était prêt à jouer, il a réalisé de gros arrêts en début de match. On n'était tout simplement pas là en début de match. Je pense que Knobber (Knoblauch) voulait juste changer le rythme. S'il avait protégé le filet en deuxième et troisième période en prolongation, il aurait fait comme moi. »

Cette déclaration de Pickard reste fidèle à la relation que les deux gardiens entretiennent. Ils sont toujours là pour s’aider et s’encourager. Et les Oilers en sortent gagnants.