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Les Canadiens avaient certainement vu quelque chose en Cayden Primeau que les 30 autres équipes n'avaient pas su déceler.
Alors que les choix défilaient et qu'on était sur le point d'amorcer le nettoyage du parterre du United Center de Chicago au repêchage 2017 de la LNH, le directeur général du Tricolore Marc Bergevin et son adjoint Trevor Timmins ont décidé de transiger avec les Flyers pour obtenir un choix de septième ronde et sélectionner le gardien au 199e échelon.

Ce qui semblait être une curieuse décision à l'époque - l'organisation comptait déjà sur Carey Price et sur plusieurs jeunes gardiens - commence de plus en plus à donner raison aux Canadiens.
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En 34 matchs la saison dernière avec l'Université Northeastern dans la NCAA, Primeau a maintenu une moyenne de buts alloués de 1,92 et un taux d'efficacité de ,931. Ces excellentes statistiques lui ont permis de mériter le titre de gardien de l'année en plus d'être nommé sur la première équipe d'étoiles.
Pas mal pour un choix tardif de septième ronde qui ne devait même pas s'établir comme gardien partant à sa première saison au niveau universitaire.
« Ma seule motivation est de prouver aux Canadiens qu'ils ont bien fait de me faire confiance », a dit Primeau lors du camp de perfectionnement de l'équipe, la fin de semaine dernière.
« Je sais que Montréal m'aimait et croyait en moi. Ils n'avaient pas de choix pour le septième tour, mais ils ont réalisé une transaction avec les Flyers pour en obtenir un. J'étais tellement heureux d'entendre mon nom sortir du micro à la table des Canadiens. »
C'est maintenant au tour du CH d'être heureux de la progression de son poulain. Rien n'est encore joué, mais en l'espace d'une saison, Primeau a démontré qu'il avait le potentiel pour éventuellement venir prêter main-forte à Price à Montréal.
Le développement d'un gardien peut être long et parsemé d'embûches, et Primeau - le fils de Keith - le sait très bien. La saison qu'il vient de connaître n'est que la première étape dans sa route vers la LNH.
« Il n'y a aucune urgence, a indiqué le gardien qui aura 19 ans le mois prochain. Au camp de perfectionnement, je désire seulement absorber le plus d'informations possible. Je veux devenir un joueur de hockey professionnel, mais ce n'est pas obligé d'être demain matin. J'aborde ça une étape à la fois. »
Une question de confiance
Dans les années qui ont précédé sa sélection, Primeau a toujours maintenu de bonnes statistiques. Il a certes connu une petite régression à ce chapitre à son année de repêchage alors qu'il évoluait dans la USHL (3,16 - ,895), mais les décideurs du Tricolore ne se sont pas laissés aveugler.
Historiquement, la USHL est une ligue dans laquelle il est difficile pour un jeune gardien de s'illustrer. Avec Northeastern cette saison, le jeune portier est revenu à ses bonnes vieilles habitudes.
« Je jouais avec confiance et je me nourrissais aussi de la confiance de mes coéquipiers, a-t-il expliqué. Quand les joueurs croient en toi, tu peux réaliser de belles choses. J'avais seulement à me concentrer sur le hockey, il n'y avait pas de distractions. J'avais du plaisir à jouer. »
Il a même aidé les siens à mettre fin à une disette de 30 ans en signant une victoire de 5-2 face à l'Université de Boston en finale du Beanpot - un tournoi annuel réunissant les meilleures équipes universitaires de la région de Boston et des environs.
Cette conquête est en quelque sorte venue couronner une saison remplie de succès que personne, ou presque, n'avait vu venir.
« Je cherchais juste à m'améliorer, mais je ne peux pas dire que je suis surpris de ma saison, a fait valoir Primeau. Au camp, je savais que je pouvais me battre pour le poste de numéro un même si j'étais une recrue et j'ai réussi à m'établir. J'ai connu une bonne année. J'en suis heureux, mais ce n'est pas fini. »