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TORONTO – C’était un peu comme s’il expliquait un plan, un guide pour expliquer ce qui allait se passer. Huit heures avant le début du match no 7 de la série de deuxième ronde de l’Association de l’Ouest entre les Panthers de la Floride et les Maple Leafs de Toronto, Matthew Tkachuk a offert sa version ce qu’il s’attendait à voir, de ce que les Panthers voulaient– et allaient – accomplir.

Il a expliqué que leur jeu était bâti pour épuiser les équipes adverses au cours d’une série de sept matchs, que les Panthers étaient capables de briser un peu plus leur moral, soir après soir. Comme il l’a résumé : « Notre jeu est bâti pour les matchs no 7. Nous avons travaillé fort et fait preuve de robustesse pendant six matchs, et nous espérons que ça va rapporter ce soir ».

C’est exactement ce qui s’est produit.

C’est exactement ce que les Panthers préparaient, depuis le début de la saison, depuis le début du camp d’entraînement. Ils se préparaient à un match no 7, que ce soit en première ou en deuxième ronde, ou encore en finale de l’Association de l’Est ou en finale de la Coupe Stanley. Ils se préparaient afin de se retrouver exactement dans cette situation, et ils ont dominé la rencontre pour l’emporter 6-1, passant du même coup en finale d’association pour une troisième année consécutive.

« Si la fondation de votre jeu repose sur les choses les plus simples, il importe peu de savoir comment nos mains se sentent, comment notre corps se sent, comment nous exécutons… tout ce qui compte, c’est à quel point nous sommes à l’aise dans des situations difficiles, c’est alors que nous avons une chance de gagner, a lancé l’entraîneur des Panthers Paul Maurice. Nous avons parlé du match no 7 pendant le camp d’entraînement. Nous voulons pratiquer un style de jeu qui nous donne une chance de l’emporter dans un match comme ce soir. Ça nous a donné la chance de gagner ce soir. »

Les Panthers ont amorcé le match sur les chapeaux de roue, comme s’ils étaient frais et dispos, et que l’énorme enjeu du match ne les atteignait pas. Ils ont dominé les 12 premières minutes de ka première période, ne permettant aucun tir aux Maple Leafs – qui semblaient ne jamais toucher à la rondelle – jusqu’à ce que William Nylander obtienne finalement une chance à la gauche du demi-cercle.

Sergei Bobrovsky a stoppé son tir. Ila presque arrêté tous les tirs suivants par la suite.

Bobrovsky a conclu la série en accordant quatre buts dans les quatre derniers matchs, avec un blanchissage dans le match no 4 et un seul but accordé dans les matchs no 5 et no 7.

Ce fut un bel effort de sa part. Ce fut un bel effort de tout le monde. Les Panthers étaient physiquement prêts pour ce match, et ils étaient mentalement prêts aussi.

Les Panthers ont continué à attaquer, comme ils le font tout le temps, vague après vague. Ils ont continué à pousser, du premier au quatrième trio, et ils ont obtenu des buts de Sam Reinhart, Eetu Luostarinen, Seth Jones et Jonah Gadjovich.

Il n’est pas facile de jouer de cette manière.

« Nous tentons de pratiquer un style robuste, dans le visage de nos adversaires, pour tenter de les épuiser, a expliqué Reinhart. Nous allons quand même accorder des chances de marquer à un moment ou à un autre et il faut tenter de bien se défendre à ces moments-là. “Bob” a évidemment réalisé de gros arrêts, surtout tôt dans la rencontre, mais quand les matchs se resserrent, c’est ce style de jeu simple que nous tentons d’adopter.

« Lorsque la nervosité se fait sentir, lorsque l’enjeu est le plus élevé, il est plus facile de jouer de cette manière que de tenter de réaliser des jeux de finesse ou de jouer d’une manière différente. C’est ainsi que nous tentons de jouer soir après soir.

Il aura fallu attendre à la deuxième période pour voir les Panthers s’inscrire au tableau, mais quand ils l’ont fait, ils n’ont pas perdu de temps pour enchaîner, avec des buts de Jones (3:15), Anton Lundell (7:18), et Gadjovich (9:39). Après le troisième but, on aurait dit que l’oxygène avait été aspiré du Scotiabank Arena, que les Panthers avaient pris le contrôle du match et qu’ils n’allaient plus le perdre.

FLA@TOR: Gadjovich en rajoute en 2e période

Si les Maple Leafs ont démontré un bref signe de vie, avec un but de Max Domi qui réduisait l’écart à deux buts à 2:07 du troisième tiers, il n’aura fallu que 47 secondes aux Panthers pour répliquer à l’aide d’un but de Luostarinen, l’un de ses trois points de la partie.

« Ils ont été la meilleure équipe, a analysé l’entraîneur des Maple Leafs Craig Berube. Ils avaient le plus grand sentiment d’urgence. Ils étaient les plus agressifs. C’est ce qui s’est produit. Nous devions avoir ce niveau d’urgence et de détermination. Je n’ai pas senti que nous l’avions. »

Les Panthers l’avaient. Ils l’ont toujours.

Ils étaient déjà passés par là. Ils avaient déjà vécu ce type de pression auparavant. Et, comme Brad Marchand l’a souligné, un match no 7 en deuxième ronde ne ressemble en rien à la pression qu’ils ont ressentie la saison dernière dans le match no 7 de la finale de la Coupe Stanley, après avoir permis aux Oilers d’Edmonton de revenir dans une série qu’ils menaient pourtant 3-0.

« Nous croyons énormément au système que nous pratiquons ainsi que dans la profondeur de notre groupe et notre expérience dans ces moments, a noté Marchand. Vivre ce genre de situation auparavant, il s’agit d’une expérience inestimable. Plusieurs joueurs de cette équipe ont remporté la Coupe Stanley. Quand vous soulevez la Coupe et que vous avez joué des matchs comme ceux que cette équipe a disputés l’an dernier, ça fait en sorte que des matchs comme celui de ce soir ne sont pas des matchs avec beaucoup de pression. Quand la Coupe est vraiment en jeu et que vous gaspillez une avance de trois matchs et que vous devez disputer un match no 7? Là, la pression est très élevée.

« Alors aujourd’hui, un match no 7 en deuxième rond, oui, il y avait de la pression, mais ce n’était rien comparativement à d’autres parties que ces gars ont disputées. »

Il aurait été fort possible que les Panthers n’aient pas la chance de disputer ce match no 7. Après tout, ils tiraient de l’arrière 2-0 dans la série, et le match no 3 s’est rendu en prolongation. Mais Marchand – auteur de trois points (un but, deux passes) contre les Maple Leafs dimanche – a inscrit le but gagnant pour permettre aux Panthers de revenir dans la série.

De les placer dans la situation qui leur a permis de pousser pour finalement atteindre ce moment.

« La série a changé de côté parce que nous avons commencé à jouer comme nous pouvons le faire, a résumé Marchand. Quand nous avons vraiment retrouvé le système et la manière de jouer qui caractérisent cette équipe depuis longtemps, nous avons commencé à ressentir plus de confiance dans ce que nous faisions, et nous savions comment nous devions jouer pour connaître du succès. Nous avons commencé à jouer ce type de hockey.

« Quand nous faisons ça, ça nous donne la chance d’être dans le match la majorité des soirs. Nous venons de recommencer à jouer ce style agressif et robuste. Il est difficile de jouer contre une équipe qui joue comme ça. »

Surtout dans un match no 7.

Il est trop tôt pour avancer que la finale de l’Association de l’Est va atteindre sept matchs. La série quatre de sept va s’amorcer moins de 48 heures après que les Panthers eurent éliminé les Maple Leafs, soit mardi au Lenovo Center (20 h HE; MAX, truTV, TNT, SN, TVAS, CBC) contre les Hurricanes de la Caroline.

Mais il est clair que si ça devait être le cas, les Panthers seront prêts.

Après tout, ils se préparent pour des moments comme ceux-là depuis le début de l’année.