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ELMONT, New York – Matthew Schaefer a reçu samedi plusieurs ovations à des niveaux de décibels qui n’avaient peut-être jamais été atteints au UBS Arena depuis l’arrivée des Islanders de New York dans cet édifice il y a quatre ans.

Les premières acclamations pour le jeune défenseur étaient attendues. Elles sont survenues quand il a sauté sur la glace pendant la présentation des joueurs à l’occasion du match d’ouverture à domicile des Islanders.

Mais Schaefer a ensuite donné aux partisans une autre raison de célébrer. Il a réalisé le rêve d’une vie à seulement 18 ans et 36 jours en marquant son premier but dans la LNH en troisième période d’une défaite de 4-2 contre les Capitals de Washington.

« J’adore ces partisans, a lancé Schaefer. C’est génial. Je me sens comme à la maison. J’ai 18 ans, et quand les partisans t’offrent autant de soutien, c’est extraordinaire. Je connais mon père et mon frère, et je vous garantis qu’ils vont partir d’ici avec une opinion favorable des partisans. »

Schaefer a sauté sur l’occasion pendant un jeu de puissance alors qu’il y avait une mêlée pour la rondelle libre devant le filet. Le premier choix au total du repêchage 2025 a foncé au filet en partant de la ligne bleue, il a plongé et poussé la rondelle derrière le gardien Logan Thompson à 4:28 de la troisième période, réduisant l’écart à 4-2.

Il a levé les bras et sauté dans la baie vitrée, au grand plaisir des 17 255 partisans qui voyaient le prochain visage de la concession jouer un match à domicile pour la première fois. Schaefer avait amassé une passe à ses débuts dans la LNH jeudi, un revers de 4-3 contre les Penguins de Pittsburgh.

WSH@NYI: Schaefer plonge pour marquer son 1er but

Les Capitals ont contesté le but de Schaefer en arguant qu’il y avait eu passe avec la main, mais on a accordé le but après que la révision vidéo eut déterminé que la rondelle avait ricoché sur le bras du joueur de centre des Islanders Bo Horvat.

La foule a alors scandé « Matthew Schaefer ».

« Je trouvais que nous avions du momentum et je voulais que ça se poursuive, a affirmé Schaefer. C’est certain que la révision vidéo a eu un effet. Les partisans étaient bruyants, puis il y a eu un long arrêt de jeu. […] Mais ils ont pris la bonne décision.”

Thompson était en désaccord. Par contre, personne chez les Capitals ne doute que Schaefer deviendra un joueur dominant dans la LNH pendant longtemps.

« Moi et [le défenseur de Washington John Carlson] pensons que c’était une passe avec la main et c’est moi qui ai dit à [l’entraîneur Spencer Carbery] de contester le but, a affirmé Thompson. Malheureusement, les arbitres ne l’ont pas vu de cette façon. Ça fait partie du hockey.

« Mais il faut lui attribuer du mérite. Il a foncé vers le demi-cercle quand la mêlée a éclaté. Il est un joueur électrisant et j’ai hâte de le voir à l’œuvre. »

Schaefer a eu 18 ans le 5 septembre seulement et il entre dans la vie adulte sans sa mère, Jennifer, qui est décédée d’un cancer du sein en février 2024, deux mois après que la mère de sa famille de pension, Emily Matson, se soit suicidée. Il jouait alors avec les Otters d’Erie, dans la Ligue de hockey de l’Ontario.

Heureusement, il y a plusieurs vétérans dans son nouveau vestiaire avec lesquels il peut jaser de la vie sur et hors de la glace, dont un qui a vécu un décès lorsqu’il était adolescent.

Le défenseur Ryan Pulock avait 15 ans quand son jeune frère, Brock, a été tué dans un accident de voiture, alors qu’ils étaient en route pour aller assister au match de hockey de leur frère Derrick le 29 mars 2010. Brock avait 13 ans.

Ryan était dans l’auto lui aussi, mais il n’a pas subi de blessure sérieuse.

« Nous avons eu une discussion l’autre soir, a raconté Pulock. C’est fou de voir à quel point il se comporte bien. Il a vécu beaucoup d’épreuves. Ce que j’ai vécu était un peu différent, mais similaire en quelque sorte. Ça change ta vie.

« Il est impressionnant dans sa façon de se comporter et de parler de sa mère. C’est tout ce que je peux dire : à quel point il est impressionnant. Il est résilient et il garde toujours sa mère dans ses pensées. Ça prend beaucoup de force pour traverser tout ça et offrir de telles performances. C’est vraiment spécial. Rien ne l’intimide. Il y a de la confiance dans son jeu. Hors de glace, il est mature et humble. Il est un bon jeune et tout un joueur de hockey. C’est plaisant de l’avoir avec nous et de le regarder jouer. »

Schaefer compose aussi avec une grosse charge de travail. Il a mené tous les joueurs samedi avec un temps de jeu de 26:04, incluant 2:40 sur le jeu de puissance. Il a également décoché huit tirs, un sommet dans le match.

« Je me sens bien, j’adore jouer au hockey, donc dès que je peux sauter sur la glace, j’adore ça », a affirmé Schaefer au sujet de son temps de glace. « C’était génial. […] Nous avons rebondi pendant le match. Nous aurions pu entamer le match avec un peu plus de vigueur, mais j’ai trouvé que nous avons bien rebondi. J’aurais aimé gagner. »

Il y a au moins un de ses souhaits qui s’est réalisé samedi. Peut-être que du ciel, Jennifer a fait le nécessaire pour que le but de son fils soit bon.

« Elle est avec les dieux du hockey en ce moment. Peut-être qu’elle leur a glissé un billet de 20$ pour que j’obtienne ce but, a dit Schaefer. Elle est assurément présente pour m’aider. »

Et Schaefer est ici à New York – probablement pour très longtemps. Les Islanders ont perdu leurs deux premiers matchs cette saison, mais Schaefer est déjà en train de prouver que le meilleur est à venir.

« Il est tellement bon. Il a été notre meilleur joueur ce soir », a mentionné l’entraîneur Patrick Roy. « […] Il est emballant à regarder. Si j’étais un partisan, je voudrais payer pour le regarder jouer. Il n’y a aucun doute. »

*Avec la contribution du journaliste principal NHL.com Dan Rosen.