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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l'actualité chez le Rocket de Laval, ainsi que dans l'ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Lorsqu'on lui fait part de tous les signes qui indiquent qu'il se dirigera éventuellement vers une seconde carrière derrière un banc d'une équipe de hockey, Alex Belzile ne peut s'empêcher de s'esclaffer.

« Il m'en reste encore beaucoup à donner avant de penser au coaching! », a affirmé l'attaquant de 31 ans.
En fait, on n'a pas à chercher très loin autour du vestiaire du Rocket de Laval pour trouver des gens convaincus que le nouveau capitaine de l'équipe se destine à faire une transition rapide dès qu'il accrochera ses patins.
Belzile portera le « C » sur son chandail cette saison, succédant ainsi à Xavier Ouellet, le chef de file de l'équipe au cours des quatre dernières saisons. Pour plein de raisons, à commencer par ce parcours atypique qui l'a mené aux quatre coins de l'Amérique du Nord pour poursuivre sa carrière, le natif de Saint-Éloi dans le Bas-Saint-Laurent s'avérait un choix judicieux pour l'équipe.
« J'ai encore l'impression que je peux m'améliorer », ne se gêne jamais pour dire le principal intéressé. « Ma progression est tardive et je pense que je peux encore être meilleur. J'ai toujours en tête l'idée de vouloir faire mieux et d'améliorer certaines facettes de mon jeu. L'âge, c'est juste un chiffre. »
Grand voyageur du hockey, Belzile connaît par cœur la réalité des rangs mineurs professionnels. On oublie qu'il a déjà deux championnats en carrière dans l'ECHL (en Alaska en 2014 et au Colorado en 2017). Avant de retrouver une certaine stabilité à Laval, où il entame sa cinquième saison avec le Rocket, il avait eu le temps d'enfiler le chandail de sept formations différentes uniquement au niveau professionnel. Malgré son âge plus avancé si on le compare avec la majorité de ses coéquipiers, on considère encore Belzile comme un « jeune » vétéran dans les règlements de la LAH. Pour être considéré comme tel, un joueur doit avoir disputé plus de 320 parties dans une ligue professionnelle de haut calibre qui n'inclut pas l'ECHL. Belzile n'en avait que 301 au compteur avant d'amorcer la saison.
Ce parcours de vieux routier le rapproche peut-être encore davantage d'une future carrière derrière le banc. On retrouve énormément d'entraîneurs un peu partout dans le monde du hockey avec un chemin très similaire à celui de Belzile. De bons joueurs de hockey, mais certainement pas de grandes vedettes.
« J'ai toujours aimé la game du hockey, commence par dire Belzile à ce sujet. Je suis un passionné. Peu importe les sphères de la vie, il y a toujours moyen d'aller à l'école et d'aller chercher une formation de plus, ou encore un doctorat. Je vois le hockey de la même manière. Il y a des raisons pour lesquelles des gars comme Patrice Bergeron prennent de l'âge, mais sont meilleurs que jamais. La raison qui explique pourquoi ils réussissent ça, c'est parce qu'ils sont tous des étudiants de la game. J'aime aussi partager mes connaissances avec les autres. C'est certain que je pense demeurer impliqué d'une certaine façon dans le hockey lorsque j'accrocherai mes patins. »
Son entraîneur Jean-François Houle lui voue un immense respect et ne serait pas étonné outre mesure de le voir grimper les échelons du coaching, exactement comme il l'a toujours fait depuis le début de sa carrière de joueur.
« Il a un parcours exceptionnel et c'est inspirant pour nos jeunes de voir ça, a dit Houle. Alex est aussi un gars très rassembleur. Pour lui, que tu sois un vétéran ou un jeune n'a pas beaucoup d'importance. Tu fais partie de l'équipe. Ces gars-là ont de fortes qualités pour devenir instructeurs un jour. Je pense que là où il est rendu dans sa carrière, il a une bien meilleure compréhension du jeu qu'à ses débuts et parvient à beaucoup mieux canaliser ses énergies. Ça le rend encore plus dangereux autour des filets adverses. »
Belzile possède un contrat d'une saison à deux volets dans la LNH avec les Canadiens pour la prochaine saison, le quatrième contrat quasi identique qu'il signe année après année avec l'équipe. Initialement, en 2018, Belzile s'était entendu sur les modalités d'un contrat uniquement de la LAH avec le Rocket. Un signe évident de son désir de rester à la maison et de demeurer près de la grande ligue. Ce n'est pas un titre de capitaine qui le destine à la LAH qui va changer son approche et ses intentions de jouer d'autres matchs dans la LNH.
« Les gens ont le droit (de me voir comme un joueur de la Ligue américaine), mais je ne vois pas les choses de la même façon, précise-t-il. J'ai commencé l'année dernière avec les Canadiens et mon but c'est encore de jouer dans la LNH, la meilleure ligue au monde. Depuis mes débuts avec l'organisation, je me suis amélioré chaque année. Ce n'est pas parce que tu commences l'année « en bas » que tu vas nécessairement la finir au même endroit. Les saisons de hockey sont longues et tu ne sais jamais ce qui peut se produire. C'est pour ça que c'est important de toujours travailler sur ton jeu pour être prêt en tout temps. »
Pour l'appuyer dans ses fonctions de capitaine, Belzile sera accompagné de Gabriel Bourque, un vétéran de plus de 400 matchs dans la LNH, et de Rafaël Harvey-Pinard, qui en sera à sa troisième saison à Laval et qui se trouve plus près de la grande ligue que jamais.
Le nouveau capitaine espère que le parcours jusqu'en demi-finale de l'équipe la saison dernière est annonciateur d'une autre belle saison couronnée de succès à la Place Bell.
« On a élevé les standards ici à Laval avec la saison qu'on a eue l'année dernière, dit-il. Je pense que c'est le fun de continuer là-dessus avec une erre d'aller. C'est tellement dur de se qualifier pour les séries dans la Ligue américaine chaque année, mais je pense qu'avec ce qu'on a fait l'année dernière, les gens s'attendent à ça et c'est normal. Rendu là, tout peut arriver. »
Les retrouvailles du Rocket avec son ancien capitaine Xavier Ouellet ne tarderont pas, puisque l'équipe se rendra en Pennsylvanie vendredi pour y croiser le fer avec les Penguins de Wilkes-Barre/Scranton. Ouellet a accepté un contrat de deux saisons à deux volets chez les Penguins en juillet dernier.