Yannick Veilleux Rocket badge Marcotte

Chaque semaine, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey (LAH). Comme il suit le club-école des Canadiens de Montréal sur une base quotidienne, il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde, ainsi que la progression des nombreux Québécois qui évoluent dans cette ligue.
Malgré toutes sortes d'embûches reliées aux blessures et aux rappels, le Rocket de Laval continue de se battre avec l'énergie du désespoir pour se tailler une place en séries. La tâche s'annonce colossale, mais l'équipe n'a pas l'intention d'abandonner, même si ses principaux opposants ne lui donnent aucun répit.

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Le Rocket avait absolument besoin d'une fiche parfaite le week-end dernier à Cleveland, et c'est ce qu'il a réussi à faire avec des gains convaincants de 5-2 et 5-1. Malgré cette récolte intéressante, la troupe de Joël Bouchard n'a pas été en mesure de retrancher de points à l'écart qui la sépare d'une place en séries - encore quatre points.
L'organisation des Canadiens a fait le pari à l'approche de la date limite des transactions d'offrir les rôles de premier plan à Laval à ses meilleurs espoirs. Les Jesperi Kotkaniemi, Ryan Poehling, Cale Fleury, Josh Brook et Cayden Primeau se sont tous retrouvés dans des sièges importants. Un plan louable en soi, mais encore faut-il que les joueurs en question demeurent en santé!
Au cours des trois derniers matchs de l'équipe, Poehling, Fleury et Kotkaniemi sont tour à tour tombés au combat, plaçant le Rocket dans une situation périlleuse sur le plan des effectifs. Envers et contre tous, les Lavallois réussissent à coller des victoires. Et pendant cette belle séquence de succès, de belles histoires sont en train de s'écrire.
La première qui vient en tête est celle de Yannick Veilleux. Laissé pour compte au terme de la saison inaugurale du Rocket en 2017-2018 après une séquence de 39 matchs sans trouver le fond du filet, Veilleux a rebondi à Rochester la saison dernière avant d'amorcer la présente campagne à Kalamazoo dans la ECHL.
Comme si ce n'était pas suffisant, Veilleux a vu sa résidence partir en fumée lors d'un incendie cet été. Par manque d'effectifs, le Rocket lui a accordé un contrat d'essai professionnel le 19 décembre et depuis, c'est l'histoire de l'année à Laval. Le natif de Saint-Hippolyte vient d'établir une nouvelle marque personnelle de 12 buts en une saison de la LAH, alors que son précédent sommet était de neuf en 2014-2015. Le robuste attaquant a été en mesure de réaliser l'exploit en 40 matchs de moins!
« J'ai toujours cru en mes moyens, j'obtiens tout simplement une vraie occasion de prouver mes capacités en ce moment », a mentionné Veilleux au terme d'une excellente performance de trois points jeudi à Cleveland. « Pour certains, ça peut être très surprenant de me voir produire comme ça, mais j'ai toujours su que je l'avais. J'obtiens une belle chance présentement et j'en profite. »
« Je suis extrêmement fier de lui, a clamé Joël Bouchard. C'est un jeune qui a une bonne attitude. Il travaille et il embarque dans ce qu'on fait. Il est bon pour les jeunes. C'est un gars qui est très apprécié dans le vestiaire, et je l'apprécie beaucoup moi aussi. Il a accepté de retourner dans la ECHL pour rebâtir sa confiance un peu. Notre relation est basée sur l'honnêteté et nous sommes très transparents l'un envers l'autre. C'est vraiment le fun de voir ça. »
Bouchard peut aussi regarder dans la direction d'autres jeunes vétérans qui poussent tous dans la même direction et qui embarquent dans son « projet ». Laurent Dauphin, Kevin Lynch et Nikita Jevpalovs ont généré au moins un point par match lors des cinq dernières sorties de l'équipe sur la route. Pourtant, ces rôles de vétérans devaient être confiés à Phil Varone, Riley Barber et Matthew Peca, une expérience qui n'a pas fonctionné. D'ailleurs, depuis que les deux premiers ont pris le chemin de Wilkes-Barre/Scranton le 20 février, le Rocket revendique une fiche de 6-1, avec le seul revers encaissé à Rochester le 28 dans un duel qu'il aurait mérité de gagner.
On retrouve une autre belle histoire devant le filet, celle de Michael McNiven. L'Ontarien a obtenu trois départs depuis la fin de son purgatoire dans la ECHL et les a tous remportés, montrant une excellente moyenne de buts alloués de 2,33 et un pourcentage d'arrêts de ,919. McNiven et Cayden Primeau forment présentement un excellent duo qui donne des chances au Rocket de gagner tous les soirs, ce qui n'était pas tout à fait le cas quand le vétéran Keith Kinkaid obtenait pratiquement la moitié des départs de l'équipe.
« J'ai énormément de respect pour lui », a dit Bouchard au sujet du gardien qui a dû déménager ses pénates à trois reprises dans le calibre inférieur pour obtenir du temps de glace. « Quand j'ai rencontré Michael il y a deux ans, j'ai mis les cartes sur table avec lui et il a accepté d'embarquer à 100 pour cent dans ce que je demandais. Tout le monde veut avoir les choses rapidement dans la vie, mais ce n'est pas un tour de magie que d'avoir du succès. Dans son cas, il a fait des sacrifices et il est en train de récolter. »
Le Rocket a pu profiter de quelques jours de congé avant de redémarrer la machine cette semaine. Et quelle semaine ce sera! Mercredi, la meilleure formation de la section Nord, les Sénateurs de Belleville, débarque en ville. Puis vendredi et samedi, ce sera au tour des Devils de Binghamton de venir faire les frais d'un programme double, eux qui détiennent la dernière place disponible en séries avec quatre points de priorité sur Laval. Ça ne peut pas être plus important que ça! D'ailleurs, l'engouement pour le Rocket ne se dément pas alors que tous les billets ont déjà trouvé preneurs pour le match du 14 mars.