Ils n'agissent toutefois pas comme si c'est le cas. Ou, du moins, ils ne parlent pas ainsi. C'est peu surprenant de le voir chez les Rangers, une équipe expérimentée qui mène la LNH avec 59 matchs joués en séries éliminatoires de la Coupe Stanley depuis 2014, tous d'entre eux sous les ordres d'Alain Vigneault.
« Il est extrêmement important, surtout dans les séries, que tu passes vite à autre chose », a déclaré le gardien des Rangers Henrik Lundqvist, qui n'a guère été mis à l'épreuve en repoussant 48 des 50 tirs qu'il a reçus au cours des deux victoires. « Tu ne dois pas t'attarder sur ce qui s'est passé hier. Peu importe la manière dont tu gagnes des matchs, tout ce qui compte est la victoire. Que ce soit 5-0 ou 1-0, tu vas de l'avant. Tu tentes d'apprendre de toutes les bonnes et mauvaises choses que tu as faites et tu tentes de t'améliorer en vue du prochain match. »
Les Rangers n'ont pas d'autre choix que de se concentrer sur les bonnes choses, parce qu'il y a eu très peu de mauvaises choses lors des matchs no 3 et 4. On a raison de s'attendre à ce que le même scénario se reproduise lors du match no 5, ce qui signifierait que les Rangers continuent de démanteler la structure 1-3-1 des Sénateurs, un système défensif créé pour ralentir des équipes en territoire neutre.
Les Rangers l'ont évité en effectuant de courtes et vives passes, en lançant la rondelle en fond de territoire offensif pour établir l'échec-avant tenace et en bloquant les tirs des Sénateurs à la pointe afin de transformer les retours en échappées.
Les matchs no 3 et 4 ont parfaitement démontré la méthode pour battre le système qui a procuré tant de succès à Ottawa cette saison.
« Nous effectuons les jeux que nous devons faire avec la rondelle, et ça nous a permis de sortir rapidement de notre zone, a expliqué Vigneault. Nous avons réussi à passer beaucoup de temps en territoire offensif et à créer des chances de marquer. »
Les Rangers comptent également s'en tenir à leur plan d'envoyer leurs joueurs dans la ligne du tir. Ils ont bloqué 41 tirs au cours des deux derniers matchs, comparés aux 23 tirs bloqués par Ottawa. Les attaquants des Rangers ont doublé ceux des Sénateurs au chapitre des tirs bloqués 16-8.
Le joueur de centre Oscar Lindberg a fait mouche lors d'une descente à 2-contre-0 avec Michael Grabner à 2:02 de la deuxième période du match no 4 grâce à un tir bloqué par l'attaquant Tanner Glass.
Si tout va comme prévu, les Rangers croient qu'ils peuvent forcer les Sénateurs à perdre de nouveau leur sang-froid. Les Sénateurs l'ont appelé « l'émotion », mais selon plusieurs observateurs du match no 4, leurs actions en fin de match ont trahi une certaine frustration.
L'attaquant des Sénateurs Bobby Ryan a cinglé le défenseur des Rangers Dan Girardi avant de le renverser sur la glace, écopant d'une pénalité mineure et d'une inconduite de 10 minutes pour ses gestes à 17:32 de la troisième période. Kyle Turris a chargé Glass dans le coin, où les deux joueurs se sont bagarrés. Turris a également reçu une pénalité mineure pour rudesse.
L'attaquant d'Ottawa Mark Stone a assené plusieurs coups de bâton à Lindberg alors que l'attaquant Alexandre Burrows a tenté de tabasser J.T. Miller après une mise en jeu. L'attaquant des Rangers Chris Kreider est intervenu et lui et Burrows ont reçu des inconduites. Burrows a également écopé d'une pénalité pour coup de bâton.
Le capitaine des Sénateurs Erik Karlsson n'a pas été présent pour s'y impliquer. Il joue avec deux petites fractures au talon gauche et l'entraîneur Guy Boucher a décidé de ne pas le mettre sur la glace en troisième période.
Boucher a déclaré vendredi qu'il s'attend à ce que Karlsson dispute le match no 5. Mais il joue avec une blessure lancinante, et les Rangers le savent.
En effet, les choses vont aussi bien que possible pour les Rangers après avoir perdu les deux premiers matchs de la série. Il est raisonnable de croire qu'ils sont aux commandes dans la série et qu'ils peuvent facilement répéter l'exploit dans le match no 5. Cependant, les Rangers savent qu'ils seront vulnérables s'ils se permettent de penser ainsi.
« C'est 2-2, c'est tout, a dit Lundqvist. Nous nous sentons bien, mais nous ne sommes pas trop animés. Il reste beaucoup de travail à faire. »