Le Matt Murray des deux derniers printemps s'est levé
Le gardien des Penguins fait fi d'un début de match difficile pour guider les siens vers la victoire contre les Capitals
par Marc Tougas / Correspondant LNH.com
On a vu, mercredi soir, pourquoi les Penguins de Pittsburgh n'avaient pas le choix de protéger Matt Murray en vue du repêchage d'expansion. Et ce, même si Marc-André Fleury fait très bien à Vegas, merci.
Parce que lorsque ça compte, Matt Murray fait la différence. Avec aplomb.
Ce qui a permis aux Penguins d'avoir le dessus sur les Capitals de Washington 3-2, mercredi au Capital One Arena, et de prendre l'avance 1-0 dans la série du deuxième tour dans l'Association de l'Est.
On a alors vu le Matt Murray calme et dominant qui a aidé les Penguins à remporter la Coupe Stanley ces deux dernières années.
Il a fallu attendre un peu avant de le voir apparaître, par contre.
Parce qu'au moment où Evgeny Kuznetsov s'est échappé et a donné les devants 1-0 aux Capitals après seulement 17 secondes de jeu, ils étaient plusieurs à se demander si on n'allait pas encore se retrouver avec le Murray inégal qu'on avait vu cet hiver, et qu'on avait vu aussi au premier tour éliminatoire contre les Flyers de Philadelphie.
Même chose quand Alex Ovechkin a doublé l'avance des Capitals à 0:28 de la troisième.
Mais c'est là que le calme de Murray a servi. Après chacun de ces buts, Murray a effacé la séquence de son disque dur et s'est remis à être solide comme il l'est quand il est à son meilleur.
« C'était un bon tir, il a bien fait pour soulever le disque, c'était un tir difficile à lire, a dit Murray du but de Kuztnetsov. Mais aussitôt marqué, je n'y ai plus pensé. Il n'y a plus rien que tu puisses y faire une fois que c'est dans le filet, alors… Je n'y pensais plus, je pensais seulement à me préparer en vue du tir suivant. »
Murray a appuyé ses dires au moment où il restait un peu moins de neuf minutes à faire en première période, quand il s'est illustré devant Devante Smith-Pelly. Celui-ci s'est amené en trombe à l'embouchure du filet pour rediriger une passe provenant du coin droit, y allant d'un tir faible. Mais en raison de la force de la course de Smith-Pelly vers le but et du fait que ce dernier était menotté par l'attaquant des Penguins Derick Brassard, Murray ne voyait pas grand-chose et n'avait guère d'espace pour manoeuvrer, et c'est autant par instinct que par adresse qu'il a étendu la jambière droite pour bloquer le disque qui glissait lentement vers la ligne de but.
Video: PIT@WSH, #1: Murray prive Smith-Pelly d'un but
Murray a brillé également en troisième période, quand il a réussi 17 des 32 arrêts qu'il a réalisés au total durant la soirée. Après avoir vu les Penguins prendre le contrôle du match en vertu d'une production de trois buts en un peu moins de cinq minutes de jeu en première moitié de troisième, il a permis aux siens de fermer les livres malgré la mince avance au score.
Il a notamment fait la différence au moment où il restait un peu plus de deux minutes à jouer, quand il s'est déplacé rapidement à sa droite pour stopper de l'intérieur du bloqueur un tir de près de l'attaquant des Capitals Brett Connolly. Matt Niskanen a décoché un premier tir du haut du cercle droit que Murray a repoussé, mais le disque est allé à Connolly dans le bas du cercle gauche et Murray a dû réagir très rapidement pour refermer l'espace devant son filet.
« J'avais la vue voilée sur le premier tir, alors je n'ai pu suivre la rondelle comme je l'aurais voulu et je n'ai pas été en mesure de contrôler le retour, a indiqué Murray. J'ai juste essayé de repousser le disque le plus fort possible. Après (sur le tir de Connolly), j'ai cherché à me déplacer de la façon la plus fluide possible, en cherchant à batailler pour m'assurer que je puisse toucher au disque d'une manière ou d'une autre. »
Video: PIT@WSH, #1: Murray prive Connolly du but égalisateur
C'est ce que Murray a fait, avec son aplomb des bons jours. Un aplomb qui a le don de donner confiance aux joueurs des Penguins.
« C'est difficile de gagner à ce temps-ci de l'année si ton gardien ne réussit pas les arrêts dans les moments-clés, a fait remarquer l'entraîneur des Penguins Mike Sullivan. C'est que ce Matt a fait pour nous ce soir. Il le fait d'ailleurs très souvent, et c'est pourquoi il a accompli tellement de choses déjà malgré son jeune âge. Il était concentré sur la tâche à accomplir tout au long de la soirée, surtout vers la fin, quand (les Capitals) appliquaient de la pression. Les six ou sept dernières minutes de jeu en troisième, ils poussaient pas mal fort, mais (Murray) a fait les arrêts-clés. Quand il fait des arrêts du genre, ça devient plus facile de jouer avec confiance devant lui. »
Video: PIT@WSH, #1: Murray vole Smith-Pelly du bouclier
« Leurs buts ont été marqués sur une échappée et une descente à deux contre un, a de son côté noté le défenseur des Penguins Kristopher Letang. (Murray) a réalisé des arrêts importants sur des déviations et nous a gardés dans le match toute la soirée. »
Au cours d'un match plus ouvert que la normale pour un match des séries, Braden Holtby a lui aussi été solide devant le filet des Capitals. Il a réalisé 22 arrêts. Il a notamment protégé l'avance de 1-0 des siens quand il a bloqué un tir sur réception à bout portant de Jake Guentzel en première moitié de première période en glissant vers sa gauche.
« Les deux équipes ont provoqué des occasions de marquer et les deux gardiens ont été solides, a souligné le capitaine des Penguins Sidney Crosby. Ce n'est pas fréquent en séries, mais j'imagine qu'au fur et à mesure que cette série va avancer, le jeu va se resserrer. »
Video: PIT@WSH, #1: Holtby vole Guentzel à bout portant
C'est d'ailleurs le vœu qu'a exprimé Sullivan, même s'il a aimé la façon dont ses joueurs ont réagi quand ils ont vu Holtby se dresser devant eux, mercredi, surtout lors des deux premières périodes.
« Il faut réduire les chances de première qualité de l'adversaire, a-t-il dit. Il faut prendre de meilleures décisions, rester du bon côté de la rondelle, bien gérer le disque, devenir plus difficile à affronter, même si règle générale, nous avons continué de jouer de la bonne façon (malgré le déficit au score).
« Tu ne peux pas contrôler la façon dont joue l'autre gardien et leur gardien a été solide quand nous avons obtenu des occasions, sans réussir à marquer, a ajouté l'entraîneur des Penguins. Mais les gars ne lâchent pas, ils essaient de contrôler ce qu'ils peuvent. Nous avons beaucoup de leadership alors quand les choses ne tournent pas en notre faveur, ils font preuve de persévérance et ils finissent par renverser la vapeur. »
Et ça, combiné à la persévérance de Murray devant le filet, comme ç'a été le cas mercredi soir, ça donne une combinaison gagnante.