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MONTRÉAL – Benoit-Olivier Groulx dispose de toutes les pièces du casse-tête. Le défi de l’attaquant des Ducks d’Anaheim est maintenant de trouver un moyen de les assembler pour réellement définir son identité en tant que joueur.

« Il a un bon tir, il a un bon coup de patin », a amorcé son entraîneur Greg Cronin, à quelques heures du match entre les siens et les Canadiens de Montréal. « Il est tenace, il est compétitif. Il doit désormais mettre tout ça ensemble pour en arriver à créer une identité de joueur fiable. C’est là où il en est dans son développement. »

Un développement qui ne s’est pas nécessairement fait en ligne droite pour le Québécois de 24 ans, un choix de deuxième ronde en 2018. Après trois saisons passées majoritairement dans la Ligue américaine, il en est maintenant à sa première année complète dans la grande ligue.

Mais ça ne veut pas dire qu’il a gagné son poste à temps plein. Le premier match de sa carrière au Centre Bell sera le 31e de sa saison puisqu’il a été rayé de la formation pour 21 rencontres.

« J’ai vécu beaucoup de hauts et de bas, a indiqué le principal intéressé. La saison a vraiment bien commencé et j’ai été laissé de côté pas mal souvent avant Noël. Là, ça recommence à mieux aller. Ma vitesse est à point et je peux faire plus de jeux en zone offensive et mieux contrôler la rondelle. 

« Il ne me reste qu’à jouer un peu plus avec l’esprit libre, comme l’an passé. »

Groulx s’était trouvé une certaine touche offensive en inscrivant 39 points, dont 18 buts, en 63 matchs avec les Gulls de San Diego, l’an dernier. Il considère cette campagne comme un tournant, même s’il n’a disputé que deux rencontres avec les Ducks après en avoir pourtant joué 18, en 2021-22.

« Ça n’a pas été une surprise parce que l’organisation m’avait dit que j’allais passer une grosse partie de l’année dans la Ligue américaine, a-t-il raconté. On voulait que j’aie beaucoup de temps de glace dans toutes les situations. Ça m’a vraiment aidé à développer mon jeu offensif et à me préparer pour la LNH. »

Cet aspect de son jeu ne s’est pas encore transposé dans la grande ligue. Il est toujours à la recherche de son premier but de la saison – son deuxième en carrière – et a été limité à deux mentions d’aide.

« C’est une grosse adaptation, a-t-il plaidé. Les gars sont vraiment plus intelligents dans la façon dont ils gèrent la rondelle en zone défensive. Ç’a été un peu plus dur, mais ça s’en vient. Je réussis plus de jeux récemment, et je décoche plus de tirs. »

Les intentions de Groulx sont nobles, mais les Ducks ne comptent pas sur lui pour générer de l’attaque. Il a récemment été utilisé au centre de Frank Vatrano et de Troy Terry en raison des blessures, mais on le considère davantage comme un élément défensif. 

C’est du moins le rôle qu’on envisage pour lui au sein d’une éventuelle équipe gagnante. On en revient donc à l’objectif d’assembler toutes les pièces du casse-tête.

« De manière réaliste, il est pour nous un centre de troisième ou de quatrième trio, a précisé Cronin. On veut le voir démontrer les qualités que ces types de joueurs ont besoin d’avoir pour être fiables dans ce rôle. Il a déjà été productif offensivement, et il doit trouver l’équilibre dans un rôle plus défensif. »

Le grand frère

Malgré sa relative inexpérience dans la LNH, Groulx n’a pas hésité une seule seconde avant de prendre le défenseur Tristan Luneau sous son aile à son premier séjour à Anaheim. L’arrière de 20 ans habite chez son compatriote depuis le début de la saison.

« Je me souviens que Nicolas Deslauriers était là pour moi à ma première saison, a expliqué Groulx. Je n’habitais pas chez lui, mais on était toujours ensemble. Il voulait prendre le rôle de grand frère et je l’ai toujours apprécié. J’essaie de passer au suivant en faisant la même chose avec Tristan. »

La jeune recrue n’a disputé que six matchs et est en réadaptation après avoir développé une infection au genou avant le début du Championnat mondial junior, en décembre.

« Il garde le moral, a conclu Groulx. Il va bien. Je ne sais pas quand il reviendra sur la glace, mais je sais qu’il a hâte! »