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BOSTON- Bruce Cassidy avait prévenu tout le monde, dimanche, à l'aube du premier match de la Finale de la Coupe Stanley : Charlie McAvoy est un joueur qui sait reconnaître l'importance du moment.

Les Blues de St. Louis ont été à même de le constater, lundi, quand le défenseur de 21 ans a inscrit son deuxième but des séries en transportant la rondelle du centre de la patinoire jusqu'au haut des cercles avant de décocher un tir des poignets qui a trompé la vigilance de Jordan Binnington pour faire 2-2.
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Les Bruins de Boston n'ont plus jamais regardé derrière et ont pris les devants 1-0 dans la série grâce à un gain de 4-2. Le deuxième match aura lieu au TD Garden, mercredi (20 h HE; TVAS, SN, CBC).
« À sa première participation aux séries, on a vite constaté qu'il ne se laisserait pas intimider par le moment, avait lancé l'entraîneur des Bruins. C'est un très bon joueur qui devient encore meilleur plus le moment est important.
« Il adore être sous les projecteurs et c'est impressionnant pour un joueur de son âge. C'est pourquoi il a connu le succès qu'il connaît et j'espère que ça se poursuivra parce qu'il a été très bon pour nous. »
McAvoy aime se retrouver sur les grandes scènes, mais il n'est pas le joueur flamboyant qui attire sans cesse toute l'attention. Il y va rarement de grandes montées à l'emporte-pièce qui font les manchettes, mais il assure une présence fort utile au sein de la brigade des Bruins.
Le choix de premier tour de l'équipe en 2016 (no 14) s'est imposé comme le partenaire de jeu du vétéran Zdeno Chara, moins de deux saisons après son entrée dans la LNH, et a gagné la confiance de ses patrons. Il a notamment été le deuxième défenseur le plus utilisé par Cassidy lors du match no 1 de la Finale.

STL@BOS, #1: McAvoy bat Binnington en A.N.

Il a pourtant atteint l'âge légal aux États-Unis, il y a quelques mois seulement. Son plus récent filet lui a d'ailleurs permis de s'approcher à un point d'Al MacInnis et à deux de Raymond Bourque et de Scott Niedermayer pour le nombre de points en séries pour un défenseur avant l'âge de 22 ans avec 16 (trois filets, 13 passes).
« C'est fou de penser qu'il n'y a pas si longtemps, j'étais un enfant de 17 ans qui mettait les pieds à l'université de Boston, s'est-il souvenu. J'avais tellement de choses à apprendre et tellement de choses sur lesquelles travailler. J'ai beaucoup appris sur moi au cours de ce processus.
« J'ai aussi appris de mes coéquipiers et de mes entraîneurs pour savoir ce que ça prenait pour réussir à me retrouver dans la position que j'occupe désormais. On m'a montré ce que je devais faire pour être en mesure de jouer dans la LNH et je ne pourrais pas être plus reconnaissant envers tous ceux qui m'ont aidé à m'y rendre. »
Aucune limite
Ses prestations en séries en disent long sur le développement rapide qu'il a connu, mais surtout - et c'est le plus important - sur son potentiel et sur le joueur qu'il pourrait devenir d'ici quelques années.
McAvoy a tout pour lui : il a le gabarit (6 pieds, 207 livres), le coup de patin, la vision du jeu et l'intelligence. S'il peut éviter les blessures, qui lui ont fait manquer une cinquantaine de matchs au cours de ses deux premières saisons, il est assurément promis à une très grande carrière.
« C'est sûr qu'il a la possibilité de s'améliorer encore offensivement et défensivement, a déclaré l'attaquant Patrice Bergeron. C'est un joueur qui nous en donne déjà beaucoup pour son âge; il joue de grosses minutes contre les meilleurs trios adverses chaque soir.
« De ce côté-là, c'est dur de croire qu'il en a encore à aller chercher, mais je suis convaincu qu'il peut continuer à s'améliorer. Il n'y a pas de limite pour ce genre de joueur. Il veut s'améliorer, il veut apprendre et il a confiance en ses moyens. »
Ça se voit facilement sur la patinoire et même dans le vestiaire de l'équipe, où il n'a aucun complexe à côtoyer les vétérans de l'équipe. Le jeune Américain sait qu'il est à sa place et ce qu'il est en mesure d'apporter à cette formation expérimentée.
C'est ce qui lui permet de jouer librement, peu importe l'importance du match qu'il dispute. L'amateur de hockey qu'il était il n'y a pas si longtemps se bat maintenant pour la Coupe Stanley avec toute la pression qui y est reliée, mais il en profite autant sinon plus que lorsqu'il regardait les matchs à la télévision.
« Je me souviens que j'étais vraiment derrière les Rangers en 2014 quand ils ont perdu en Finale contre les Kings, a expliqué le New-Yorkais. Maintenant, j'y suis rendu dans la vraie vie. C'est un rêve devenu réalité, mais je sais que le travail est loin d'être terminé. »
Dans les faits, ça ne fait que commencer pour lui.