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Le 22 mai dernier, quand il a officiellement été nommé président des opérations hockey chez les Islanders de New York, Lou Lamoriello a dit qu'il avait besoin de prendre un peu de recul avant d'évaluer la situation.
« Tu dois utiliser le temps que tu as à ta disposition pour faire les choses de la bonne façon et prendre la bonne décision, avait déclaré Lamoriello cette journée-là. Il n'y a pas d'échéancier pour quoi que ce soit. Mais quand tu as le temps, tu en profites. Quand il n'y a plus de temps, tu prends une décision. »
Deux semaines plus tard exactement, Lamoriello, que les Islanders ont embauché après qu'il eut occupé le poste de DG des Maple Leafs de Toronto pendant trois saisons, a créé une onde de choc au sein de l'organisation quand il a congédié le directeur général Garth Snow et l'entraîneur Doug Weight. Il s'agit là de changements qui montrent hors de tout doute que c'est officiellement Lamoriello qui mène la barque.

Lamoriello, qui a remporté la Coupe Stanley à trois reprises en tant que DG des Devils du New Jersey (1995, 2000, 2003), remplace Snow après que les Islanders eurent raté les séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la huitième fois en 12 saisons sous les ordres de Snow.
Il reviendra maintenant à Lamoriello de convaincre le joueur de concession des Islanders, l'attaquant John Tavares, de rester à New York lors des huit prochaines années. Ce sera aussi à Lamoriello d'embaucher le prochain entraîneur, de dénicher un gardien no 1 et de décider de garder l'un ou l'autre des deux choix que les Islanders auront au premier tour du repêchage 2018 de la LNH - ou bien les deux, ou aucun. La formation new-yorkaise détient les 11e et 12e choix.
Il s'agit là de tâches monumentales pour Lamoriello, qui est âgé de 75 ans et est en poste depuis deux semaines seulement. Il a toutefois déclaré, au cours d'une conférence téléphonique, mardi, qu'il est prêt à relever le défi et il a répété ce qu'il avait dit le 22 mai.
« Si j'avais le sentiment de précipiter les choses, je ne l'aurais pas fait, a souligné Lamoriello. Je crois fermement que lorsque tu as du temps à ta disposition, tu t'en sers. Mais quand tu sais quelle est la bonne décision à prendre, tu la prends. »
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C'est donc un nouveau départ à New York, qui a remporté une seule série éliminatoire en 25 ans, une victoire en six matchs aux dépens des Panthers de la Floride en 2016. L'absence de succès permet peut-être d'expliquer pourquoi Tavares n'a pas encore accepté de nouveau contrat, bien que Lamoriello ait précisé mardi que les décisions qu'il a prises n'ont rien à voir avec ce dossier.
Lamoriello communique à tous les jours avec l'agent de Tavares, Pat Brisson, selon Athlétique.
« Ça n'a clairement eu rien à voir avec les décisions qui ont été prises », a affirmé Lamoriello.
Il n'y a pas de raison de ne pas croire Lamoriello, qui estime que les congédiements de Snow et Weight, même s'il a beaucoup de respect pour eux, étaient nécessaires pour donner aux Islanders le nouveau visage dont ils avaient absolument besoin après avoir raté les séries pour une deuxième année de suite.
« Premièrement, Garth, qui est un ami personnel et que je connais depuis longtemps, et aussi Dougie, qui a joué pour moi en 1996 et 1998, sont deux personnes que je respecte au plus haut point, a dit Lamoriello. Nous avons tenu des réunions et eu des conversations au cours des deux dernières semaines, depuis que je suis ici.
« Je suis d'avis à ce moment-ci que nous avons besoin de changer la culture d'entreprise et d'entendre de nouvelles voix dans différents secteurs, et c'est pourquoi des changements ont été apportés. »
La question devient donc, à ce moment, qui va aider Lamoriello à changer cette culture d'entreprise ? Doit-il embaucher Mark Hunter, un de ses DG adjoints avec les Maple Leafs ? Doit-il remanier l'équipe des dépisteurs ? Tout est possible, on dirait bien, après ce qu'on a vu mardi.
Il y a aussi le processus d'embauche pour le poste d'entraîneur. Lamoriello doit-il aller chercher un gros nom après avoir constaté que Ted Nolan (congédié en 2008 par Snow après deux saisons derrière le banc) a été le seul entraîneur qui avait déjà l'expérience de la LNH au moment où les Islanders l'ont embauché, depuis Lorne Henning en 2001?
Ce serait là un geste que les partisans des Islanders apprécieraient sans doute après avoir vu leur équipe afficher un dossier de 35-37-10 cette saison et accorder un sommet dans la Ligue de 296 buts. Étant donné que des hommes comme Alain Vigneault, Dan Bylsma et Dave Tippet sont disponibles, Lamoriello pourrait facilement passer les deux ou trois prochaines semaines à rencontrer des candidats de premier plan.
« Nous allons embaucher le meilleur entraîneur disponible, a affirmé Lamoriello. Je pense que nous faisons partie de cette Ligue depuis assez longtemps pour bien connaître les différents entraîneurs. Et, comme je l'ai dit, il y a différentes sortes d'entraîneurs pour différentes sortes d'équipes. En ce moment, si nous avions l'entraîneur en question, il serait ici. Le fait que je le connaisse ou non n'aura aucun impact sur la décision. »
Peu importe à quel moment la décision sera prise, il s'agira d'une autre étape que Lamoriello franchira dans le cadre de son plan pour redonner vie à une concession qui a jadis remporté 19 séries éliminatoires de suite.
Reste à savoir si le plan de Lamoriello va fonctionner ou non, mais une chose est sûre : les copropriétaires des Islanders Scott Malkin et Jon Ledecky ont clairement indiqué que le sort de l'organisation repose entre ses mains.
« La culture d'entreprise est une expression qu'on surutilise, mais en même temps, un concept qu'on n'a pas tendance à développer beaucoup, a noté Lamoriello. Il s'agit de faire certaines petites choses d'une certaine façon, d'une manière différente, de façon soutenue, alors je ne serais pas en mesure de le définir. Ça va prendre du temps avant de voir exactement comment ça va se manifester. »