SCHMIDT BADGE LEPAGE

FORT LAUDERDALE – Nate Schmidt a maintenant le recul nécessaire pour prendre le temps d’apprécier chaque instant de cette présence en finale de la Coupe Stanley – la deuxième de sa carrière.

À son retour dans le vestiaire du complexe d’entraînement des Panthers de la Floride, dimanche, le défenseur de 33 ans a creusé dans ses souvenirs pour raconter l’histoire de l’autre finale. Celle à laquelle il a pris part dans l’uniforme des Golden Knights de Vegas, en 2018.

Ça ne fait pas si longtemps, mais ces 11 jours sont un peu flous dans son esprit.

« La première fois, tout s’est passé tellement vite, a-t-il précisé en parlant de la défaite en cinq rencontres face aux Capitals de Washington. Les matchs sont arrivés vite, et je n’ai pas eu le temps de prendre mon souffle. J’étais tellement investi dans l’aventure que c’était tout ce qui comptait pour moi. »

Cette fois, son esprit n’est pas que sur le hockey. En revenant vers son casier avec un grand sourire, il s’est enquis du score de la finale de Roland-Garros entre Jannik Sinner et Carlos Alcaraz auprès de la poignée de journalistes qui l’attendaient à son casier.

Probablement trop absorbé par le hockey, personne n’a eu de réponses à lui fournir. Certains ont même appris de sa bouche que c’était la finale de Roland-Garros. Le boute-en-train a alors éclaté de rire : il a déjà été dans cette situation, trop dans la bulle de la finale de la Coupe Stanley.

Mais cette journée d’entraînement à la veille du troisième match face aux Oilers d’Edmonton était l’occasion pour lui de penser à autre chose. C’est une leçon qu’il a apprise de sa première expérience.

« Cette fois-ci, j’ai un peu plus une vision d’ensemble sur ce qui se passe, a-t-il poursuivi. Nous venons de jouer deux très bons matchs. Les deux équipes ont bien joué. J’essaie de profiter de notre position. »

La série est égale 1-1, et le troisième affrontement aura lieu au Amerant Bank Arena lundi.

Schmidt profite du moment parce qu’il sait, désormais, que cette chance ne se présente pas chaque année. Entre sa première finale et celle-ci, il a porté les couleurs de deux autres équipes – les Canucks de Vancouver et les Jets de Winnipeg. Il a vécu quatre éliminations et a été exclu du tournoi printanier à deux reprises.

Sept années ont passé et, mine de rien, il s’approche désormais du fil d’arrivée de sa carrière. C’est un peu ça, aussi, qui change sa perspective sur l’ampleur de cette occasion.

« Quand tu es plus jeune, tu penses que tu seras de retour en finale chaque année parce que ton équipe est bonne, a-t-il expliqué. La réalité, c’est que c’est compliqué. C’est incroyablement difficile de revenir sur cette scène. […] Tu ne sais jamais quand tu seras de retour.

« Ces dernières années, je me suis même demandé si l’occasion se représenterait tout court. C’est ce qui arrive quand tu vieillis. Ça vient avec beaucoup d’incertitudes. »

Encore du bon hockey

Maintenant qu’il y est, sur cette grande scène, il joue à la hauteur du moment. Il est solide défensivement, et a amassé deux aides à chacun des deux premiers matchs. Il a maintenant 11 points, dont trois buts, en 19 matchs ce printemps – la meilleure production de sa carrière en séries.

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour lui étant donné que le contrat d’un an qu’il a signé avec les Panthers, l’été dernier, viendra à échéance le 1er juillet.

« Il n’a plus 23 ans, et il voulait retrouver ce niveau de jeu, a commenté l’entraîneur Paul Maurice. Il savait qu’il était un meilleur joueur que ce qu’il a montré ces dernières années, et il n’a blâmé personne d’autre que lui. Il pensait vraiment qu’il en avait plus à offrir.

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« Ça lui a pris trois ou quatre mois à s’habituer à notre style de jeu, et depuis ce temps, il est incroyablement efficace. Ce dont je suis le plus heureux pour lui, c’est qu’il a eu l’air du jeune homme qu’il était quand il est arrivé dans la Ligue lors des deux premiers matchs de la finale. »

Si Schmidt peut conclure cette saison avec la Coupe Stanley au bout des bras, ce sera la cerise sur le gâteau. Il est assuré, à tout le moins, d’avoir retrouvé le niveau de jeu qu’il avait dans le viseur.

« J’ai eu de la difficulté à trouver ma place et je me demandais comment je pouvais aider une équipe qui venait tout juste de gagner, a-t-il conclu. J’ai compris mon rôle à partir de novembre. […] Cette saison m’a rappelé que j’ai ce niveau de jeu en moi, et j’ai réussi à débloquer grâce à la confiance de tout le monde. »