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Kim St-Pierre est – sur le plan statistique, du moins – la meilleure gardienne de but de l’histoire du hockey féminin. Véritable pionnière, St-Pierre a commencé sa carrière de hockeyeuse au sein d’équipes masculines, le hockey féminin étant encore bien loin de ce qu’il est aujourd’hui.

La native de Saint-Jean-sur-Richelieu a remporté l’or olympique avec le Canada en 2002, 2006 et 2010, puis a récolté cinq fois l’or et quatre fois l’argent au Championnat mondial féminin de l’IIHF. En 13 ans au sein de l’équipe nationale, St-Pierre a présenté une moyenne de 1,17 but alloué par match et un taux d’efficacité de ,939.

En 2002, St-Pierre était devant le filet pour l’historique triomphe du Canada aux Jeux de Salt Lake City. Aujourd’hui, elle est la directrice principale des opérations commerciales de la Victoire de Montréal dans la LPHF.

Admise au Temple de la renommée en 2021, St-Pierre est la personne toute désignée pour offrir un témoignage à Danièle Sauvageau, son amie, sa mentore, son entraîneuse aux Jeux de Salt Lake City et sa collègue chez la Victoire de Montréal qui sera, le 11 novembre, intronisée à son tour au Temple dans la catégorie des bâtisseurs.

Très peu de personnes ont eu autant d’impact sur ma vie et ma carrière que Danièle Sauvageau.

Elle est l’une des femmes les plus incroyables que je connaisse – une pionnière qui a changé à jamais le hockey grâce à sa vision et son leadership. La voir intronisée au Temple de la renommée du hockey dans la catégorie des bâtisseurs est non seulement mérité, mais aussi historique. Et je ne pourrais être plus fière de la voir obtenir cette reconnaissance.

Parfois, ça ne prend qu’une personne qui croit en toi et qui t’ouvre une porte dont tu ignorais l’existence. Pour moi, cette personne, c’est Danièle.

C’est elle qui m’a invitée pour la première fois à un camp d’Équipe Canada, à Montréal. J’arrivais d’une ligue de hockey masculin et je n’étais pas familière avec ce nouvel environnement, mais j’ai assez bien fait pour obtenir un départ au tournoi des 4 nations à Kuortane, en Finlande, en décembre 1998.

Ce départ ne s’est pas passé comme prévu. J’ai été retirée du match après une période, car j’avais alloué trois buts aux Américaines. À ce moment-là, je croyais que mon expérience avec Hockey Canada tirait à sa fin avant même qu’elle ne commence vraiment.

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Kim St-Pierre défend la cage d’Équipe Canada lors d’un match contre les États-Unis le 1er janvier 2010 à Ottawa.

Danièle a su trouver les bons mots pour me donner confiance et elle m’a donné une autre chance de montrer que j’appartenais à ce groupe. Sans elle, je n’aurais jamais eu le privilège de représenter le Canada et je lui en serai éternellement reconnaissante.

Et je sais que je ne suis pas la seule. L’influence de Danièle s’est exercée sur des générations de joueuses, d’entraîneuses et de meneuses. Elle a construit des routes là où il n’y en avait pas. De la fondation d’un circuit universitaire au développement de programmes provinciaux, nationaux et internationaux, Danièle a façonné le hockey féminin.

Ce qui m’a toujours fasciné à propos de Danièle, c’est qu’elle est à la fois très forte et humaine. Sa présence est imposante. Elle a cette capacité incroyable d’unir les gens afin d’atteindre un but commun.

C’est exactement ce qu’elle a fait en 2002 quand, à titre d’entraîneuse-chef, elle a mené notre équipe à la médaille d’or olympique, la première de l’histoire du Canada en hockey féminin.

Avant ces Jeux olympiques à Salt Lake City, nous avions perdu huit matchs de suite contre les États-Unis au cours de la période de centralisation de l’équipe. La pression était immense : les critiques des médias étaient vives, notre confiance était ébranlée et l’équipe aurait facilement pu s’effondrer.

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Kim St-Pierre effectue un discours lors de la cérémonie d’intronisation de la cuvée 2021 du Temple de la renommée du hockey le 15 novembre 2021.

Le leadership de Danièle au cours de cette période a défini notre équipe. Elle ne nous a jamais laissées voir du doute dans ses yeux. Elle nous a martelé que la conviction, la confiance, et la préparation allaient rapporter quand ça allait compter le plus, et elle a eu raison.

Danièle a toujours été en avance sur son temps. Elle ne faisait pas que voir le futur, elle le bâtissait.

Lorsqu’elle a fondé le Centre 21.02, elle a créé quelque chose que nous n’avions encore jamais vu au Canada : un centre de haute performance dédié entièrement à la croissance et au développement des hockeyeuses. Par le biais de ce centre, elle donne présentement la chance à la génération d’aujourd’hui, et aux suivantes, un endroit où s’entraîner, grandir et rêver. C’est son héritage – un héritage qui va continuer de définir notre sport pour les décennies à venir.

Même aujourd’hui, Danièle continue de faire tomber les barrières. Son travail avec la Victoire de Montréal dans la LPHF est un autre exemple de sa vision unique et de sa passion inégalée. Bâtir une équipe professionnelle qui connaît du succès à partir de rien est tout simplement remarquable.

Travailler à ses côtés avec la Victoire représente quelque chose de hautement symbolique pour moi. Ça boucle la boucle. Je ne pourrais être plus fière de me tenir à ses côtés alors qu’elle continue à inspirer et à façonner le futur du hockey féminin.

Quand je pense à Danièle, je pense au courage, à l’innovation et au cœur. Elle est la définition même d’une bâtisseuse : pas seulement pour des équipes, mais pour des gens, des rêves et des possibilités.

Danièle, merci pour tout ce que tu as fait – pour moi, pour le sport, et pour les générations à venir. Ton héritage est déjà bien implanté dans l’histoire de notre sport, mais ce qui te rend si spéciale, c’est la manière dont tu as toujours su rendre les gens autour de toi meilleurs en cours de route.

Tu es, sans aucun doute, la crème de la crème. Le Temple de la renommée du hockey est fait sur mesure pour toi.