Les joueurs de la LNH participeront aux Jeux olympiques d'hiver de Milano Cortina 2026 en février prochain. C'est la première fois depuis 2014 que les meilleurs joueurs au monde se retrouvent sur la scène olympique. LNH.com publiera chaque lundi un article sur le compte à rebours des Jeux olympiques de 2026. Aujourd'hui, nous nous entretenons avec le directeur général de la Suède, Josef Boumedienne.
Josef Boumedienne et la méthode suédoise
Le DG compte travailler « en comités » en vue des Jeux de Milano Cortina

© Vitor Munhoz/4NFO/World Cup of Hockey via Getty Images
par
Aaron Vickers
Correspondant indépendant NHL.com
Josef Boumedienne a de grandes ambitions pour son pays. Le directeur général d’Équipe Suède pour les Jeux de Milano Cortina, premiers JO avec les joueurs de la LNH depuis 2014, espère mener les siens vers l’or pour une première fois en 20 ans.
Mais il ne pourra tout faire seul, évidemment. Boumedienne croit que le succès de la sélection suédoise aux Olympiques passera par le travail en comités.
« Je suis chanceux d’être DG de l’équipe nationale, a-t-il souligné d’emblée à LNH.com. Je suis au sein d’un très bon groupe, notamment avec l’entraîneur-chef Sam Hallam, Patric Hornviqst et Daniel Alfredsson. Il y a beaucoup de savoir. Je ne serai pas seul lorsque viendra le temps de composer l’équipe. On va travailler en comités, et si on n’arrive pas à se décider entre certains joueurs, l’entraîneur-chef aura le dernier mot. Mais on n’en est pas encore là.
« On discute et on prend un maximum de choses en considération avant de prendre une décision. Je ne vois pas ça comme de la pression, mais plutôt comme une chance. »
La Suède a participé à la Confrontation des 4 nations en février dernier. Sa dernière médaille d’or olympique remonte à 2006, aux Jeux de Turin. À Sotchi en 2014, la dernière fois que les joueurs de la LNH ont participé aux JO, la sélection nationale avait obtenu l’argent après une défaite contre le Canada en grande finale.
Le tournoi olympique de hockey sur glace masculin se tiendra du 11 au 22 février 2026.
Ce n’est que dans 28 semaines environ, mais déjà, le rêve olympique est concret pour quelques joueurs suédois. Adrian Kempe (Kings de Los Angeles), Gabriel Landeskog (Avalanche du Colorado), William Nylander (Maple Leafs de Toronto), Lucas Raymond (Red Wings de Detroit), Rasmus Dahlin (Sabres de Buffalo) et Victor Hedman (Lightning de Tampa Bay) ont tous reçu la confirmation de leur participation aux JO le 16 juin, lors du dévoilement préliminaire de chaque formation.
Comme Boumedienne le mentionnait ci-haut, Hornqvist a eu son mot à dire dans ces sélections. L’ancien attaquant ayant disputé 901 matchs dans la LNH avec les Predators de Nashville, les Penguins de Pittsburgh et les Panthers de la Floride est aujourd’hui un consultant au développement et au dépistage chez les Panthers en plus d’avoir été DG adjoint de la Suède lors de la Confrontation des 4 nations et du Championnat mondial sénior de la FIHG en mai.
Alfredsson est lui aussi impliqué auprès de l’équipe suédoise après une longue carrière de 1246 matchs dans la LNH avec les Sénateurs d’Ottawa et les Red Wings. Cette année, il a porté les chapeaux d’entraîneur au sein du personnel des Sénateurs, de conseiller sénior de la Suède au Championnat mondial et d’entraîneur-adjoint de la Suède à la Confrontation des 4 nations.
« Je passe la majorité de mon temps en Amérique du Nord pour avoir le pouls de ce qui se passe ici, a indiqué Boumedienne. Patric est lui aussi en Amérique du Nord majoritairement. Étant donné qu’il n’a pris sa retraite que récemment, il a encore une très bonne relation avec les joueurs. En Floride, il travaille au sein de l’une des meilleures organisations et il sait ce que ça prend pour gagner. Alfie, pour sa part, n’a plus besoin de présentation.
« On essaie d’utiliser les forces de tout le monde. J’adore faire partie de ce groupe. On travaille de la manière dont les Suédois ont toujours travaillé – et pas seulement au hockey. On est un pays qui connaît historiquement du succès dans les sports d’équipe, et c’est parce qu’on travaille toujours en comités. Il n’est pas question de hiérarchie en Suède, généralement. »
Boumedienne a partagé avec LNH.com ses leçons des 4 nations et précisé ses attentes envers l’équipe suédoise en vue des prochains JO.
Qu’avez-vous appris de l’expérience de la Confrontation des 4 nations?
« D’abord, c’était un tournoi emballant, n’est-ce pas? C’était la première fois que les meilleurs joueurs au monde s’affrontaient en équipe nationale depuis 2016, ce qui, en soi, était extraordinaire. On en a appris sur notre équipe et sur nos joueurs. On n’avait pas encore passé beaucoup de temps avec les joueurs suédois de la LNH, donc on en a profité pour apprendre à les connaître. On a été chanceux de miser sur quelques-uns d’entre eux au Championnat mondial de l’an dernier, aux 4 nations, puis au Championnat mondial de cette année. On en a appris beaucoup depuis. »
Vos observations des 4 nations changent-elles votre philosophie en ce qui concerne la composition de votre formation en vue des Olympiques?
« Règle générale, on est heureux de la manière dont on a joué, mais on n’est certainement pas heureux du résultat. Notre réalité est différente de celle du Canada ou celle des États-Unis, qui ont chacun un beaucoup plus large bassin de joueurs. On n’a pas autant de décisions à prendre qu’eux en ce qui concerne la composition de la formation. Le processus est différent de notre côté. »
À quels égards l’équipe doit-elle s’améliorer?
J’aimerais voir les joueurs un peu plus teigneux, un peu plus robustes. Un Gabriel Landeskog en santé aurait pu faire la différence à mon avis. Il est revenu au jeu en fin de saison au Colorado. J’espère qu’il aura un bon été d’entraînement et qu’il reviendra en grande forme au camp de l’Avalanche cet automne. Un Gabriel Landeskog en santé est capable de jouer avec hargne. Il pourrait certainement nous aider à cet égard. »
DAL@COL: Landeskog creuse l'écart
Quelle sera la force de cette équipe suédoise?
On n’a rien à envier à personne avec nos gardiens et notre brigade défensive. Ces deux positions sont nos grandes forces. On a également des joueurs de premier plan en attaque, mais j’irais avec la défense et les gardiens.
Lorsque vous assemblez une formation, quelle philosophie avez-vous? Quelle est l’identité souhaitée?
« Tu veux d’abord t’assurer que tes joueurs de soutien soient à l’aise à l’idée de jouer cinq, six ou sept minutes de moins par match qu’ils en jouent avec leur équipe de la LNH respective. Parce qu’on assemble une formation d’étoiles, après tout! Les joueurs suédois sont en général des joueurs d’équipe, de très bons coéquipiers, donc normalement, ce n’est pas un souci. La plupart d’entre eux ont déjà joué ensemble en équipe nationale ou dans le junior. Lors du dernier Championnat mondial, tous nos joueurs sauf trois avaient évolué auparavant sous les ordres de nos entraîneurs. On se considère donc en bonne posture de ce point de vue. »
Lorsque vous tentez de déterminer si un joueur peut percer votre formation, à quel point mettez-vous l’accent sur ce que vous avez vu aux 4 nations, au Championnat mondial et sur ce que vous allez voir en début de saison régulière de la LNH?
« L’historique est important. Tu en apprends sur les joueurs à mesure que tu passes du temps avec eux. Évidemment, tu dois garder la forme et bien amorcer la saison, mais on regarde beaucoup l’historique du joueur également. A-t-il déjà joué dans des matchs à grand enjeu? A-t-il bien fait sur les plus grandes scènes? A-t-il de l’expérience en séries? A-t-il été champion? On prend certainement tous ces aspects en considération. »
D’un point de vue personnel, à quel point vous fiez-vous sur vos expériences de joueur, d’entraîneur et de dépisteur? Comment votre passé influence-t-il vos décisions de DG?
« C’est d’une grande influence. J’ai occupé différents rôles chez les Blue Jackets de Columbus. J’ai été dépisteur amateur, dépisteur professionnel, entraîneur adjoint, membre de la direction… J’ai beaucoup appris des gens que j’ai côtoyés pendant ces années. Mais lorsque vient le temps de construire une formation pour un court tournoi, la manière de fonctionner est quelque peu différente qu’en saison régulière dans la LNH. Cela dit, j’ai appris beaucoup de choses de mes années passées dans le monde du hockey. »

















