WINNIPEG – Jonathan Toews a longtemps réfléchi à la possibilité d’un retour dans la LNH après de longs mois loin des patinoires. Finalement guidé par son intuition, et en dépit de problèmes de santé chroniques, il a décidé le mois dernier qu’il allait disputer une 17e saison au sein du circuit avec les Jets de Winnipeg.
« J’avais atteint un point où je ne pouvais me voir autrement qu’avec un uniforme des Jets », a affirmé le natif de Winnipeg lorsqu’il a été présenté aux médias locaux vendredi, deux semaines après avoir officialisé son retour dans la LNH avec un contrat d’un an.
« Ce n’est pas une décision rationnelle. C’est intuitif. Ça semblait, pour moi, la chose à faire. On peut essayer de décortiquer mille et une raisons… mais dans mon cœur, je savais que c’est ce que je voulais. Je me sens très bien avec ma décision. Je suis emballé à l’idée d’effectuer un retour. »
Toews, 37 ans, a quitté la LNH après la saison 2022-23 pour soigner des problèmes de santé qui l’incommodaient depuis déjà quelques saisons avec les Blackhawks de Chicago. Jusque-là, le Manitobain avait disputé 16 saisons dans l’uniforme des Blackhawks et il était le capitaine de l’équipe depuis 2008. Avec le « C » sur son chandail, il a mené sa troupe à trois conquêtes de la Coupe Stanley en 2010, 2013 et 2015.
En 1067 matchs de saison régulière depuis le début de sa carrière, Toews a récolté 883 points (372 buts, 511 aides). En séries, il a obtenu 119 points (45 buts, 74 aides) en 137 rencontres. Il a reçu le trophée Conn-Smythe du joueur par excellence des séries en 2010, le trophée Selke du meilleur attaquant défensif en 2013, le Prix Mark Messier du leadership en 2015 et deux médailles d’or olympiques avec le Canada en 2010 et 2014.
Décoré à de multiples reprises, Toews a vu sa carrière prendre une autre tournure il y a quelques années. Atteint du Syndrome de réponse immunitaire chronique, Toews a raté l’entièreté de la campagne 2020-21. Il a ensuite été à l’écart du jeu du 21 février au 1er avril 2023 en raison de symptômes de la COVID longue. Il n’a pas disputé de match depuis.
« Parfois, au fond de ma pensée, je me demande encore pourquoi tout ça m’est arrivé, a-t-il avoué. Ou je me dis que ç’aurait pu être différent. Mais il faut accepter les choses comme elles sont. Tu retiens des leçons et tu essaies d’en sortir une meilleure personne et un meilleur joueur. Je me considère simplement chanceux de jouer au hockey à nouveau, et d’avoir retrouvé mon enthousiasme et mon énergie. »
Le directeur général des Jets, Kevin Cheveldayoff, s’intéresse à Toews depuis qu’il a appris que ce dernier avait retrouvé la santé. Et lorsqu’il a appris que l’intérêt était mutuel entre les deux clans, il était très emballé.
« C’était certain que plusieurs équipes allaient s’intéresser à lui, mais nous avions confiance qu’il allait vouloir jouer à Winnipeg, a indiqué le DG. Nous nous sommes posé les questions nécessaires : ‘’cadre-t-il avec notre équipe?’’, ‘’est-il complémentaire à ce que nous avons déjà?’’… Il coche plusieurs cases. C’était donc facile d’aller dans une certaine direction avec lui. »
« Pendant un certain temps, j’ai essayé de m’éloigner du hockey, de m’aérer l’esprit un peu, a raconté Toews quelques instants plus tard. Mais j’ai fini par me dire que je pouvais jouer à nouveau et que si c’est ce que je décidais de faire, je me voyais difficilement dans un autre uniforme que celui-là. Ça deviendra plus concret à l’approche de la saison. J’ai hâte. C’est une occasion emballante. »
« Il est resté fidèle à lui-même, a renchéri Cheveldayoff. Il a laissé savoir aux équipes qu’il envisageait un retour bien avant de prendre sa décision finale. »
Toews a souligné à quel point il était heureux de jouer dans la LNH dans la ville où il a donné ses premiers coups de patin.
« J’ai plein de souvenirs d’enfance en tête, de quand et pourquoi je suis tombé en amour avec le hockey », a-t-il lancé.
« Pour l’instant, je vais me contenter de revêtir l’uniforme, faire partie de l’équipe, et chérir tous les hauts et les bas d’une vie de joueur de la LNH, a ensuite conclu Toews. Sachant que le temps n’est pas infini, j’ai décidé de reconnecter avec ma passion d’enfance. C’était très important pour moi. »
