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FORT LAUDERDALE -Jason Robertson est peut-être la jeune étoile montante la plus méconnue dans la LNH.

L'ailier gauche des Stars de Dallas fait tout en son possible pour que ça reste comme ça, en ne soufflant pas dans sa trompette. Doté d'une belle personnalité, la propension qu'il a à se faire de l'ombre, voire à se rabaisser, est remarquable au premier contact.
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Des exemples?
« Jake (Oettinger) et moi avons franchi les étapes ensemble et nous représentons deux morceaux importants de la relève des Stars, mais Jake plus que moi parce qu'il est un gardien », laisse-t-il tomber.
« Il n'y a pas réellement eu de course avec Kirill Kaprisov (du Wild du Minnesota) pour l'obtention du trophée Calder, il y a quelques saisons. Il avait quelques tours d'avance sur moi… », glisse-t-il plus tard.
S'il s'est vendu avec autant de sobriété au cours des entrevues qu'il a passées avec les équipes en vue du repêchage en 2017, ça explique peut-être pour quelles raisons il n'a été qu'un choix de deuxième tour (39e au total).
Les Stars doivent se frotter les mains de satisfaction d'avoir misé sur lui. Robertson a vite fait se dissiper les doutes quant à sa rapidité sur patins, en s'élevant au statut d'as marqueur dans la LNH.
Après avoir inscrit 17 buts et récolté 45 points en 51 matchs à sa première saison en 2020-21, il a connu une grande éclosion avec 41 buts et 79 points en 74 rencontres, la saison dernière. Cette saison, à l'âge de 23 ans seulement, il est en voie d'éclipser des marques de la concession appartenant à Mike Modano, en ayant déjà 33 filets et autant de passes au compteur pour 66 points en 51 matchs.

DAL@SJS: Robertson fait mouche de l'enclave

Tout ça sans même avoir pris part au camp d'entraînement des Stars en raison du litige contractuel qu'il a eu avec les dirigeants. Robertson n'a paraphé une nouvelle entente (quatre ans, 31 millions$) que quelques jours avant le début de la campagne, au grand dam du nouvel entraîneur Pete DeBoer.
« Je craignais qu'il accuse du retard sur les autres », a d'ailleurs répété DeBoer, jeudi, dans le cadre du Match des étoiles Honda.
« Je lui dis encore à la blague qu'à cause des succès qu'il connaît, l'Association des joueurs réclamera peut-être l'élimination des camps d'entraînement à l'avenir. »
Fier de ses racines
Robertson est un Philippino-Américain né en Californie. Sa mère Mercedes est native de la capitale des Philippines, Manille. Il souhaite être un modèle pour les jeunes sportifs de souche asiatique, tout comme son frère cadet Nick, membre des Maple Leafs de Toronto.
Avec la personnalité qu'il possède, il pourrait gagner en popularité dans un avenir rapproché au sein de la prochaine génération de vedettes.
« On finit presque par s'y habituer en le voyant jouer, l'a louangé DeBoer. Il faut prendre du recul pour réaliser à quel point c'est spécial tout ce qu'il fait. C'est incroyable. Il donne l'impression que c'est facile. »
Grand perfectionniste, Robertson dit qu'il demeure affairé sur ce qu'il doit faire en ne se souciant pas des statistiques.
« Si je fais ça, les statistiques seront au rendez-vous », insiste celui que ses coéquipiers surnomment « Robo ».
Un journaliste lui a demandé quel serait le don qu'il souhaiterait ravir à un joueur, si on lui en fournissait l'occasion.
« Je sortirai des sentiers battus parce qu'il y a des réponses évidentes », a commencé par répondre Robertson.
Après avoir réfléchi un peu, il a ajouté : « Je dirais le tir sur réception de David Pastrnak, des Bruins de Boston. Il possède un boulet de canon unique, que peu d'autres joueurs peuvent se targuer d'avoir. »
Quand on lui a demandé si c'est un art qu'il tente de peaufiner, Robertson est retombé dans ses travers de modestie.
« Je travaille là-dessus sans relâche, mais je n'atteindrai jamais le niveau de Pastrnak », a-t-il conclu.