Cette attitude a déteint sur ses coéquipiers.
« Chacun doit composer avec ses propres démons et de mon côté, je connaissais des difficultés presque chaque année en raison de mon inconstance », a expliqué Brent Johnson, qui a joué ses trois dernières saisons dans la LNH avec Fleury, de 2009 à 2012. « Je voyais Marc à l'autre bout de la patinoire pendant l'entraînement, il avait tellement de plaisir. Sa façon d'approcher le hockey, tu essaies d'imiter cela et ça fonctionne. C'est important d'avoir du plaisir sur la glace. »
Joueur de tours notoire, Fleury aimait également se payer la tête de ses coéquipiers selon Dany Sabourin, qui a joué un match avec les Penguins en 2006 et 43 de 2007 à 2009. Mais Fleury était bon pour mélanger professionnalisme et plaisir.
Quand c'est l'heure de travailler, il travaille, mais toujours avec un sourire », a mentionné Sabourin, qui s'est retiré l'été dernier et occupe maintenant le poste d'entraîneur des gardiens avec Rouyn-Noranda dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). « Il peut travailler sept jours de suite et il aura tout de même du plaisir, car il le fait toujours avec le sourire. »
La volonté de Fleury d'adapter son jeu a été une autre constante dans sa carrière. Ce n'est pas une coïncidence si sa carrière a repris son envol après qu'il eut ajusté son positionnement avec l'entraîneur des gardiens des Penguins Mike Bales de 2013 à 2017.
« Lors de ses premières années, il était très athlétique, il défiait les tireurs et il plongeait partout dans son demi-cercle, réalisant des arrêts dignes de SportsCenter à chaque match, mais je pense qu'il a appris à contrôler son jeu un peu plus », a soumis Thibault, le directeur général de Sherbrooke dans la LHJMQ. « Il est encore très athlétique, mais il joue avec plus de contrôle, son positionnement est meilleur et il perd moins d'énergie que lors de ses premières saisons dans la Ligue. »
Andy Chiodo a dit avoir pris connaissance du talent brut de Fleury lors de leur première saison chez les professionnels, mais c'est plutôt son caractère qui a fait bonne impression. Fleury a rejoint Chiodo avec le club-école des Penguins de Wilkes-Barre/Scranton dans la Ligue américaine de hockey pour les séries éliminatoires de la Coupe Calder 2004 après que sa saison dans la LHJMQ se soit terminée. Il avait déjà joué 22 matchs dans la LNH en début de saison, mais il ne s'est jamais plaint quand il s'est retrouvé à regarder la plupart des matchs de Wilkes-Barre/Scranton jusqu'à la finale de la Coupe Calder du haut de la galerie de presse.
« Il était un premier choix au total, donc il aurait pu créer des remous en restant dans les estrades à nous regarder traverser deux mois de séries éliminatoires, mais il ne l'a pas fait », a raconté Chiodo, qui a conclu une carrière de 14 ans en Autriche la saison dernière et est maintenant l'entraîneur des gardiens à Ottawa dans la Ligue de hockey de l'Ontario. « Il nous offrait beaucoup de soutien. Nous discutions du travail de gardien et nous encouragions l'un et l'autre. Avancez de 15 ans et vous verrez qu'il se comporte encore de la même façon. La constante est son caractère extraordinaire. Il est positif, il profite de la vie, il travaille extrêmement fort, il a toujours un sourire collé au visage et au fond de lui, il sait qu'il est bon. »
Ceux qui connaissent le mieux Fleury savent que ces deux dernières qualités ont joué un grand rôle dans la conquête de ses 400 premières victoires dans la LNH.