GoodrowChaumontLNH052524

NEW YORK – Barclay Goodrow a l’expérience des grandes scènes. Il a deux bagues de la Coupe Stanley avec le Lightning de Tampa Bay. Plus souvent perçu comme un joueur dans l’ombre et un attaquant de profondeur, Goodrow a opté pour la lumière dans ce deuxième match entre les Rangers de New York et les Panthers de la Floride, vendredi, au Madison Square Garden.

En prolongation, Goodrow a capté au vol, tout juste à la limite permise, un dégagement sous forme de lob de Jacob Trouba. Il a immédiatement refilé la rondelle à Vincent Trocheck qui lui a remis la politesse en entrée de territoire. L’Ontarien n’a pas gardé le disque trop longtemps sur sa palette. Il a utilisé le défenseur Brandon Montour comme écran pour décocher un tir parfait au-dessus du bloqueur de Sergei Bobrovsky.

Après son but gagnant, Goodrow a posé un genou au sol, ouvert les bras et patiné vers le centre de la glace où il s’est fait ensevelir par ses coéquipiers.

« J’étais vraiment heureux, mais je ne me souviens pas trop comment la rondelle est rentrée, a dit Goodrow en conférence de presse aux côtés de Trocheck. J’ai reçu une belle passe et j’ai patiné dans l’espace libre. Avant ça, Trouba a aussi réalisé un beau jeu. »

Si Goodrow cachait un brin ses sentiments, d’autres coéquipiers ont mieux illustré l’importance de ce but pour les Rangers. Avec ce gain de 2-1 en prolongation, les Blue Shirts ont créé l’égalité 1-1 dans cette finale de l’Est face aux Panthers.

« Goody a décoché un tir parfait, a affirmé le défenseur Adam Fox. J’étais excité et soulagé après ce but. Nous connaissions l’enjeu avec cette prolongation. C’est une victoire massive. Nous ne voulions pas perdre 2-0 dans la série. »

« Nous avons joué un bon match, mais nous avons obtenu le gros but, a renchéri l’ailier Alexis Lafrenière. C’était tout un soulagement. C’est toujours plus stressant quand tu te retrouves en prolongation. Nous avions aussi gagné deux matchs en prolongation au deuxième tour contre les Hurricanes. »

Auteur de quatre buts en 80 matchs à sa troisième saison avec les Rangers, Goodrow a maintenant quatre buts en 12 matchs depuis le début des séries. En 93 matchs en séries, le centre de 31 ans a un total de 10 buts. Il a marqué deux fois en prolongation en séries. La première fois, il portait les couleurs des Sharks de San Jose dans une victoire de 5-4 contre les Golden Knights de Vegas. C’était le 23 avril 2019.

FLA@NYR: Goodrow déjoue Bobrovsky en prolongation

L’aplomb de Shesterkin

Les Rangers avaient confiance de rebondir après un revers de 3-0 d’entrée de jeu face aux Panthers. Ils l’ont fait. Ils ont attaqué cette rencontre avec beaucoup de vigueur, dominant les dix premières minutes. 

Trocheck a marqué le premier but du match en déposant une rondelle dans un filet désert après une passe parfaite de Fox. Sur ce jeu, Lafrenière a frappé Carter Verhaeghe dans l’enclave pour ouvrir la porte à un deux contre zéro. Bobrovsky n’y pouvait absolument rien. 

Verhaeghe s’est racheté en fin de première période en déjouant Igor Shesterkin d’un bon tir des poignets en supériorité numérique. C’était déjà son huitième but des séries. 

Dans un match où l’intensité était beaucoup plus grande que dans la rencontre précédente, les Rangers ont encore une fois misé sur le calme et l’aplomb de Shesterkin. Il a bloqué 26 tirs pour signer sa neuvième victoire des séries.  

« Il a été génial pour nous toute l’année, il réalise toujours les gros arrêts », a résumé le capitaine, Jacob Trouba. « Je ne sais pas ce que je peux dire de plus. Il a le don de sortir les arrêts clés lors des moments importants. Il est la colonne vertébrale de notre équipe. »

En conférence de presse, Paul Maurice n’avait rien d’un entraîneur découragé, malgré le revers de son équipe. Comme toujours, il a trouvé les bons mots pour analyser la rencontre avec une dose d’humour. 

« Je ne m’attendais pas à battre les gagnants du trophée des Présidents deux fois dans leur propre édifice, a affirmé Maurice. C’était un bon match, un match enlevant et un duel entre deux bons gardiens. Je n’ai pas encore vu la reprise du but vainqueur. Je n’ai pas encore croisé notre responsable du vidéo. Je ne sais pas s’il travaille encore pour notre équipe. Je pense lui envoyer un télégramme. »  

Avant ce match, les Panthers avaient une aura d’invincibilité en prolongation avec 11 victoires d’affilée en séries. Une séquence victorieuse qui tenait depuis le 20 mai 2021. Mais il faut croire que toute bonne chose à une fin.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 9

Peter Laviolette a ajouté du muscle et de la robustesse à sa formation en insérant Matt Rempe. Le géant ailier de 6 pi 8 po a fait sentir sa présence avec neuf mises en échec en un temps de jeu tout juste supérieur à dix minutes (10:06). Rempe a joué à l’aile droite du quatrième trio. Kaapo Kakko a sauté son tour pour une première fois en séries. 

Un tir bloqué avec le postérieur

Oliver Ekman-Larsson a fait durer le suspense un peu plus longtemps en prolongation en bloquant un tir de Filip Chytil avec son postérieur. Chytil, qui a bondi sur un retour de Chris Kreider, avait le but gagnant sur sa palette, mais Ekman-Larsson s’est placé dans la ligne de tir et il a utilisé une portion de son corps stratégique pour aider Bobrovsky qui était déporté sur ce jeu. Très discret dans le premier match, Chytil a connu un meilleur match en jouant à l’aile droite avec Mika Zibanejad et Kreider. Il a pris la place de Jack Roslovic.

FLA@NYR: Ekman-Larsson prive Chytil du but gagnant

La robustesse s’invite dans la série

C’était à prévoir, mais l’intensité a grimpé d’un cran dans ce deuxième match. Oui, il y avait la présence de Rempe. Mais les Panthers ont aussi distribué des mises en échec percutantes. À mi-chemin en première période, Dmitry Kulikov a renversé Alex Wennberg d’un coup d’épaule dans la poitrine. Il est passé tout proche de le frapper à la tête. Wennberg n’a pas été blessé, alors que Kulikov a réfléchi deux minutes au banc des punitions pour son geste. 

Frappé par Ryan Lomberg, l’ailier Jimmy Vesey a quitté le match à mi-chemin en deuxième période dans le camp des Rangers. On parle d’une blessure au haut du corps. 

Les Rangers ont légèrement dominé 51-42 dans la statistique des mises en échec. 

Un avantage numérique plus discret

Les Rangers n’ont pas marqué en quatre occasions en supériorité numérique. Laviolette aura besoin de retourner à la table à dessin dans cette importante facette du jeu. Depuis le troisième match contre les Hurricanes de la Caroline, les Rangers n’ont inscrit qu’un but en 16 tentatives (6,3 pour cent). Après six matchs en séries, la bande à Artemi Panarin roulait à 40 pour cent en avantage numérique avec 10 buts en 25 tentatives, lors des quatre victoires contre les Capitals de Washington et des deux autres victoires lors des deux premiers matchs contre les « Canes ».