BOLDUC BADGE CHAUMONT

BROSSARD, Qc – Taylor Hall, Mason Appleton et Jake Sanderson. Il y a maintenant un lien qui unit ces trois joueurs. Ils font partie du tableau de chasse de Zachary Bolduc dans l’art de faire culbuter un rival sur le banc des joueurs avec une percutante mise en échec.

« Je l’ai fait trois fois depuis mes débuts dans la LNH », a dit Bolduc avec le sourire, lundi. « C’est facile de s’en souvenir puisqu’il s’agit des mises en échec les plus agréables. J’ai réussi la première fois à renverser Hall lors de la Classique hivernale au Wrigley Field à Chicago, je l’ai ensuite fait contre Appleton au premier tour des séries contre les Jets lors d’un match à la maison (St. Louis) et contre Sanderson samedi soir au Centre Bell. »

À ses deux premières occasions, Bolduc portait encore le chandail des Blues de St. Louis. Il a complété son tour du chapeau cette saison en y arrivant pour une première fois avec les Canadiens de Montréal, sa nouvelle équipe.

En première période du match de samedi contre les Sénateurs d’Ottawa, Bolduc a expédié Sanderson sur le banc du CH grâce à un solide coup d’épaule. Le rapide défenseur a atterri sur les genoux de Jake Evans et de Brendan Gallagher.

Kurtis MacDermid, qui n’a rien d’un poète sur une patinoire de la LNH, a voulu défendre son coéquipier en se ruant sur l’ailier du CH après ce percutant impact.

« Non, je ne m’attendais pas à voir MacDermid, a raconté Bolduc deux jours après cette victoire de 4-3 contre les Sénateurs en prolongation. J’ai fini ma mise en échec et j’ai vu qu’il s’en venait. Il n’avait déjà plus ses gants. Je l’ai évité pour me donner du temps. Il n’a pas joué beaucoup lors de ce match. »

Juraj Slafkovsky a fait payer l’indiscipline de MacDermid de la meilleure des façons en marquant en supériorité numérique quelques secondes plus tard. Le Slovaque a complété une superbe passe du revers du capitaine Nick Suzuki pour déjouer Linus Ullmark.

S’il y a toujours un aspect spectaculaire à une mise en échec qui fait basculer un joueur par-dessus la bande, Bolduc sait qu’il ne sortira pas un rival du jeu à chacun de ses coups d’épaule.

Face aux Sénateurs, l’ancien des Blues de St. Louis a procuré une bonne dose d’énergie à son équipe avec cinq mises en échec, les cinq lors de la période initiale.

« C’est le type de match que je peux jouer, a-t-il affirmé. J’ai besoin d’apporter de la robustesse à l’équipe. Je dois me servir de mon jeu physique et de ma rapidité. Je me sens plus impliqué dans le match quand je joue avec robustesse. En plus, j’aime ça. Je ne fais pas cela de reculons. Un match comme samedi, c’est toujours agréable puisqu’il y a de l’intensité et des émotions. »

En 12 matchs avec le Tricolore, Bolduc a amassé 6 points (4 buts, 2 passes). Il se retrouve au deuxième rang de l’équipe avec 19 mises en échec, cinq de moins que Slafkovsky.

Aux yeux de Martin St-Louis, Bolduc doit trouver une façon d’intégrer la robustesse à son jeu sur une base encore plus constante.

« C’est un défi. Comme pour tous les jeunes joueurs, la constance est un défi, a rappelé l’entraîneur en chef. Plus tu vieillis, plus tu obtiens de la constance dans la LNH. Mais tu veux les amener là le plus rapidement possible. Ça part avec l’individu. On sait qu’il [peut jouer avec robustesse], c’est une grosse partie de son jeu. On doit être demandant, mais il doit aussi être demandant envers lui-même. Je pense que ça s’en vient. »

Acquis des Blues au cours de l’été contre le défenseur Logan Mailloux, Bolduc n’a pas encore terminé sa phase d’apprentissage.

« J’arrive dans un nouvel entourage et un nouveau système de jeu. Il y a une période d’adaptation, a-t-il souligné. Mais honnêtement, ça va super bien. Les entraîneurs communiquent bien et il y a une belle aide aussi entre les joueurs. »

Deux nouveaux trios

À l’entraînement lundi matin, St-Louis a choisi de miser sur une combinaison payante du début de la saison. Il a replacé Brendan Gallagher à l’aile droite en compagnie de Kirby Dach et de Bolduc.

Jake Evans et Josh Anderson, qui jouaient avec Gallagher depuis les sept derniers matchs, se retrouveront avec un nouveau compagnon de trio en Joseph Veleno.

« Ce trio (Bolduc-Dach-Gallagher) nous avait donné du bon hockey en début de saison, a affirmé St-Louis. Quand Dacher a manqué des matchs, nous sommes allés à une autre place. Comme entraîneur, tu prends des décisions, souvent avec tes instincts. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui. Je ne punis aucun joueur avec cette décision. Je veux voir d’autres options. Est-ce que nous pouvons générer plus d’offensive avec ces deux trios si je fais des changements? Je ne sais pas. On verra. »

En inversant Gallagher et Veleno, St-Louis cherchera surtout à relancer Evans et Anderson qui sont à la traîne dernièrement à cinq contre cinq.

Dans les gradins pour les cinq premiers matchs de la saison, Veleno a maintenant endossé l’uniforme des siens pour les sept derniers matchs. Même s’il est encore à la recherche d’un premier point, l’ancien choix de premier tour des Red Wings de Detroit s’impose de plus en plus comme un régulier à l’attaque.

« Je trouve de plus en plus mon rythme, a noté le Québécois de 25 ans. Ça s’en vient pour moi. C’était un peu difficile au départ. Maintenant, je me sens bien sur la patinoire. »

Au dernier match contre les Sénateurs, Veleno a également démontré son côté solidaire en venant à la défense d’Alexandre Carrier, qui avait encaissé une lourde mise en échec contre Tyler Kleven.

« Je dois encore apprendre à me battre, a répliqué le numéro 90 en souriant. J’ai vu Carrier se faire frapper solidement et j’étais juste là. Je m’attendais à une punition, mais je n’avais pas le choix de défendre mon coéquipier. Il y avait un écart de grandeur (avec Kleven), mais ça ne me dérangeait pas. Je devais aider un coéquipier. »