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Après avoir été limité à seulement 37 matchs en deux ans, Noah Juulsen voit la pandémie de la COVID-19 retarder son retour au jeu à plein temps dans l'organisation des Canadiens de Montréal. Comment réagira-t-il lorsqu'il le fera officiellement?

Si on en croit son entraîneur-chef chez le Rocket de Laval, Joël Bouchard, il y a place à beaucoup d'optimisme.
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Les dernières saisons n'ont pas été faciles pour Juulsen. Le défenseur de 23 ans a été ennuyé par de nombreuses blessures et ennuis de santé. Fracture du pied, fractures au visage, migraines, problèmes de vision et rechutes lors de sa réadaptation ont assurément retardé l'arrivée de Juulsen dans la LNH. Après avoir disputé 23 parties avec les Canadiens en 2017-18, il a été limité à 21 la saison suivante et aucune l'an dernier. Il a joué 12 matchs avec le Rocket la saison dernière, avant d'être placé sur la liste des blessés à la fin du mois de novembre alors qu'il était à nouveau victime de migraines.
Il a effectué son retour au jeu le 11 mars contre les Senators de Belleville. Il semblait enfin en santé. Le lendemain, la pandémie mettait fin aux activités de la Ligue américaine.
Ce petit échantillon d'une seule partie a convaincu Bouchard.
« Il a joué un seul match et il a été excellent, a souligné le pilote lors d'une visioconférence, vendredi. C'est son meilleur match en deux ans à travers toutes ses tentatives] pour revenir au jeu. Il était le Noah Juulsen que je connais. Je l'ai eu avec Équipe Canada. On a été au Championnat mondial junior ensemble et j'ai revu le même défenseur. C'est la meilleure nouvelle.
« Chaque fois que je l'appelle ou que je lui écris un message texte, c'est du positif parce que c'est derrière lui. »
Les Canadiens ont offert à Juulsen un contrat à deux volets d'un an le 8 octobre dernier. Son prochain défi sera de retrouver la forme. Le volume d'entraînement et de matchs qu'il aurait dû avoir dans les dernières années a été bien moindre que pour les autres espoirs de l'organisation, et la pandémie ne lui permet pas de s'entraîner comme il l'aurait habituellement fait lors de la saison morte. Jeudi, le commissaire de la Ligue américaine de hockey Scott Howson a indiqué que le circuit
[espérait amorcer son calendrier le 5 février
. Juulsen pourrait donc n'avoir disputé qu'un seul match de saison régulière au niveau professionnel en 14 mois… si cet échéancier est respecté.
« Ce (manque d'action) n'est pas une source de préoccupation pour moi », avait déclaré Juulsen le 22 mai. « Je connais mon potentiel et je sais ce que je dois faire pour atteindre mes objectifs. Ça prendra le temps qu'il faut. »
Le défi pour Bouchard sera de lui faire rattraper le temps perdu, malgré la distance qui sépare l'entraîneur de tous ses joueurs en ce moment en raison de la pandémie.
« On doit s'assurer que l'athlète est capable de performer avec une charge de travail exigeante, a expliqué Bouchard. On essaie de recréer ça, mais évidemment, les matchs de hockey sont ce qu'ils sont. Le côté robuste, le côté acharnement, la longueur des matchs, ce n'est pas toujours facile à recréer. »
Or, Juulsen n'est pas le seul dans cette situation. Si la Ligue américaine réussit à lancer sa saison le 5 février, tous les joueurs du circuit auront été à l'arrêt pendant plus de 11 mois. Tous les joueurs se retrouveront sur un certain pied d'égalité. Les hockeyeurs qui auront mis le plus d'effort dans leur entraînement durant cette période d'arrêt en seront grandement récompensés, a estimé Bouchard, qui garde fréquemment contact avec ses joueurs par téléphone ou message texte.
« Toutes les fois qu'il y a eu un lockout, un arrêt de travail ou qu'un joueur est blessé, ce sont ceux qui ont été les plus professionnels, ceux qui sont passionnés et qui ont fait des efforts en extra qui sont toujours revenus forts. Ceux qui se la sont coulée douce, qui ont pris ça relax ou moins sérieusement, ça leur a coûté des années de carrière et même mis fin à la carrière de certains quand le hockey a recommencé. »
Bouchard ne se fait pas de mauvais sang avec l'allure de la prochaine saison du Rocket. Calendrier abrégé? Matchs uniquement contre des équipes canadiennes? La réalité du moment dictera la suite et il faudra s'adapter, a-t-il souligné.
« Moi, je suis prêt dès demain, a-t-il lancé. La vie est différente pour tout le monde en ce moment. Si on me dit qu'on doit jouer contre Belleville ou Toronto plus souvent, et on les affrontait déjà souvent, ce sera une super bonne nouvelle. Je n'y verrai rien de négatif parce que ça va permettre de mettre nos joueurs sur la glace. Chaque pratique, chaque match, c'est une opportunité de développer le joueur et c'est très payant pour moi. »