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MONTRÉAL- Jonathan Bernier avait failli demander aux membres de sa famille de ne pas se présenter au Centre Bell pour le voir affronter les Canadiens de Montréal pour la 18e fois de sa carrière, jeudi.

Il leur a finalement permis de venir et il ne le regrette assurément pas. En repoussant 33 des 35 tirs dirigés vers lui, il a permis aux Red Wings de Detroit de l'emporter 4-2 et de mettre fin à une séquence de neuf revers (0-8-1) contre le Tricolore.
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Il a par le fait même signer sa toute première victoire en sol montréalais à sa 12e tentative en carrière. Son seul autre gain contre sa bête noire remontait au 18 janvier 2014, alors qu'il portait les couleurs des Maple Leafs de Toronto. Ça faisait un bail.
« J'ai attendu beaucoup trop longtemps pour celle-là », a déclaré le Lavallois de 31 ans en riant. « J'avais eu un bon sentiment à mon dernier match ici. Il y a des endroits comme ça où on dirait que tu as le sentiment que tu n'es pas capable de faire le dernier arrêt. »
Il l'a fait jeudi soir - et de brillante façon. Les Red Wings ont pris les devants 3-2 avec un peu moins de cinq minutes à faire au deuxième engagement, et le Québécois a tenu le fort jusqu'à ce que Luke Glendening enfile l'aiguille dans un filet désert avec 58 secondes à écouler à la rencontre.
Le portier n'a pas nécessairement eu à se surpasser, mais c'est en partie parce qu'il était toujours bien positionné dans son demi-cercle. Le logo central de son chandail devait d'ailleurs être la pièce d'équipement la plus tachée de caoutchouc à la fin de la rencontre.
« Je pense que ma lecture du jeu était bonne, a-t-il analysé. J'ai été agressif quand je devais l'être et j'étais patient quand il y avait plusieurs options. Les gars ont aussi fait du bon travail pour libérer le devant du filet. »
Vérification faite, Bernier n'avait pas informé ses coéquipiers de sa longue quête d'une victoire à Montréal. Il n'y avait donc pas d'argent au tableau, mais son compatriote Anthony Mantha - auteur du but gagnant - semblait avoir l'intention d'aller réclamer son dû lorsqu'on l'a informé de ce fait d'armes.
« Je suis heureux pour lui, a lancé l'entraîneur Jeff Blashill. Il travaille vraiment fort. Il n'a pas connu une bonne saison au niveau des statistiques l'an dernier et je prends une partie du blâme pour ça. Dans un sens, nous n'avons pas défendu assez bien devant lui pour lui donner la chance d'être un bon gardien.
« Nous portons attention aux statistiques individuelles, mais notre fiche ici n'est pas très bonne en partant. Son pourcentage d'arrêts n'était pas si pire que ça contre les Canadiens et les victoires ne veulent pas tout dire. Nous devions faire confiance à quelqu'un et nous avons remporté notre pari. »
La force du hot-dog
On ne sait pas si Blashill est un personnage superstitieux, mais on sait désormais qu'il aura plus de difficultés à conserver sa ligne à ses prochains passages à Montréal. Pour exorciser les démons de son équipe contre le Tricolore, il a choisi d'apporter une légère modification à son repas d'avant-match.
« Depuis que je suis entraîneur des Red Wings, je mange toujours deux hot-dogs avant les matchs ici », a raconté le pilote à propos de la spécialité culinaire de l'amphithéâtre. « J'ai décidé d'en manger trois. J'en ai pris une pour l'équipe ce soir. Ma nutritionniste ne serait pas fière de moi. »
Y'a-t-il une relation de cause à effet? Le mystère demeurera entier. Ce qu'on sait avec conviction, c'est que les Red Wings ont signé une première victoire à la réglementaire à Montréal depuis le 4 décembre 2007. Le lien nous semble béton.
« Nous n'avons pas parlé de cette séquence avec les joueurs pour être honnête, a ajouté Blashill plus sérieusement. Ce qu'on savait, c'est qu'ils ont terminé devant nous au classement l'an dernier et que nous voulons les devancer cette saison. Nous devions les battre et c'est ce que nous avons fait ce soir. »