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Note de la rédaction : La liste des meilleures équipes de la LNH est réduite à 10 à la suite de trois rondes de scrutin auprès des partisans. Au cours de la Finale de la Coupe Stanley, les 10 meilleures équipes championnes de la Coupe Stanley de tous les temps seront dévoilées. Au neuvième rang, on retrouve les Oilers de 1983-84.
Les Oilers d'Edmonton étaient jeunes, impétueux et extrêmement talentueux. Leur meilleur joueur était bien plus que ça, Wayne Gretzky était un génie du hockey. Ils ont eu besoin de faire leurs classes en apprenant de quelques échecs à leurs débuts. Cependant, ils ont rapidement progressé pour former un groupe divertissant qui a su capturer l'imaginaire du monde du sport avant même de mettre la main sur leur première Coupe Stanley en 1984, à leur cinquième saison dans la LNH.
Sur tous les plans, les Oilers de 1983-84 ont été dominants. Ils ont terminé au premier rang du classement général avec 119 points, 15 de plus que quiconque. Ils ont remporté le titre de la section Smythe par une marge de 37 points et celui de l'association Campbell par un écart de 31 points. C'est toutefois leur attaque explosive qui leur a valu une place parmi les dix meilleures équipes de l'histoire de la LNH.

Assemblés par le directeur général et entraîneur Glen Sather avec la précieuse aide du dépisteur en chef Barry Fraser, les Oilers ont pulvérisé plusieurs records offensifs pour établir de nouvelles marques exceptionnelles. En 1983-84, ils ont compté 446 buts, une moyenne de 5,58 par partie, et ce record tient toujours. Ils ont aussi établi de nouveaux records de la LNH pour le plus grand total de mentions d'aide (736, un chiffre qu'ils ont battu deux ans plus tard) et le plus grand total de points par leurs joueurs (1182, un chiffre qui n'a toujours pas été égalé).

« On était tellement forts à l'attaque au début des années 1980 », a mentionné leur capitaine Gretzky à LNH.com. « C'était notre grande force en tant qu'équipe. Glen voulait qu'on gagne 6-5 et 7-6. »
Et c'est ce qu'ils ont fait. Les Oilers de 1983-84 ont été la première équipe avec trois compteurs de 50 buts : Gretzky (87), son compagnon de trio Jari Kurri (52) et Glenn Anderson (54). Les 40 buts du défenseur Paul Coffey leur ont permis d'égaler le record de quatre compteurs de 40 buts dans une équipe qu'ils avaient établi en 1982-83. Les Oilers ont aussi égalé le record de la LNH de quatre marqueurs de 100 points dans une équipe. Gretzky (205) a franchi le plateau des 200 points pour la deuxième fois de sa carrière et il a remporté son quatrième trophée Art-Ross ainsi que son cinquième trophée Hart.
Gretzky a aussi inscrit au moins un point dans 51 matchs consécutifs, ce qui constitue toujours un record de la LNH, tout comme sa moyenne de 1,18 but par partie. Les Oilers étaient même dangereux à court d'un joueur, comme en témoignent leurs 36 buts en infériorité numérique, un total encore inégalé en une saison dans la LNH.
Les Oilers se sont fait remarquer avant même de joindre la LNH. Ils évoluaient encore dans l'Association mondiale de hockey (AMH) quand ils ont fait l'acquisition de Gretzky, un maigrichon attaquant de 17 ans, des Racers d'Indianapolis le 2 novembre 1978. « Je n'étais qu'un enfant de 17 ans et 145 livres. Je venais d'être échangé et j'étais mort de peur, a-t-il révélé. Je suis entré dans le bureau de Glen et il m'a dit qu'il voulait que j'habite chez lui et c'est ce que j'ai fait. Il a ajouté qu'on allait se joindre à la Ligue nationale de hockey en septembre et qu'un jour, je serai le capitaine de cette équipe et que je soulèverai la Coupe Stanley.
« J'avais 17 ans, alors ça me convenait parfaitement », s'est-il remémoré en riant aujourd'hui.
En 1984, cinq ans après que les Oilers et trois autres formations de l'AMH eurent rejoint la LNH, toutes ces prédictions se sont réalisées.
Avec un noyau de vedettes (Gretzky, Kurri, Anderson et Mark Messier à l'avant, Coffey et Kevin Lowe à la ligne bleue et un solide tandem de gardiens en Grant Fuhr et Andy Moog) en grande partie développé par l'entremise du repêchage, Edmonton est devenu une puissance offensive qui a participé à sa première Finale de la Coupe Stanley en 1983.
C'est après avoir été balayés en quatre matchs par les Islanders de New York, qui méritaient un quatrième titre consécutif, que les jeunes Oilers ont appris une importante leçon. Au moment de quitter le Nassau Coliseum après le quatrième match, Gretzky et Lowe appréhendaient le passage devant le vestiaire des Islanders. Or, pendant que les familles des joueurs et le personnel de l'équipe célébraient, les joueurs des Islanders étaient « amochés et épuisés physiquement et mentalement », selon les souvenirs de Gretzky. Ils s'étaient sacrifiés davantage que leurs jeunes rivaux des Oilers.
« C'est comme ça qu'on gagne des championnats », avait mentionné Lowe à Gretzky.
Les Oilers ont retenu la leçon en 1983-84 et Messier, en particulier, était prêt à tout pour gagner. Quand Sather a muté l'ailier gauche étoile au centre en février, il a donné aux Oilers un gros joueur de centre capable de contenir les meilleurs centres adverses pour ainsi libérer Gretzky, que Sather pouvait maintenant opposer à des adversaires moins imposants. « Ç'a changé l'organisation des Oilers », a indiqué Gretzky, en ajoutant que Messier s'était réellement épanoui lors des séries éliminatoires de 1984. « Les gens ont alors réalisé qu'il était du même acabit que Trottier, Béliveau et Gordie Howe. » Il possédait la même combinaison de talent et de robustesse.
Messier a été un joueur clé en séries et c'est d'ailleurs lui qui a gagné le trophée Conn-Smythe. Lors du deuxième tour contre leurs rivaux provinciaux des Flames de Calgary, une série âprement disputée, il les a martelés sans relâche, blessant même l'attaquant Mike Eaves et le défenseur Al MacInnis dans le septième match. Cette rencontre en montagnes russes a vu les Oilers venir de l'arrière pour l'emporter 7-4.
Il a poursuivi sa domination en Finale, encore une fois contre les Islanders. Tandis que Fuhr volait la première partie, un gain de 1-0, Messier a renversé Denis Potvin en fonçant vers le filet new-yorkais. C'était du jamais vu puisque Potvin était toujours celui qui renversait les autres. Messier a fait l'étalage de tout son talent dans le troisième affrontement. Alors que la série était égale, il a fait tourner le vent en faveur d'Edmonton quand il s'est faufilé entre Potvin et son partenaire à la ligne bleue Gord Dineen pour créer l'égalité 2-2 en route vers une victoire de 7-2.
Un autre gain de 7-2 a suivi lors du quatrième match, puis lorsque Dave Lumley a confirmé la victoire des siens avec un but dans un filet désert dans la cinquième partie, la foule en délire du Northlands Coliseum a explosé. Pendant que les spectateurs célébraient, Sandy « The Flame » Monteith, un partisan des Oilers au visage peint, a gravi un escalier dans les gradins de l'amphithéâtre. Sur sa tête, il portait un casque de construction surmonté d'une Coupe Stanley miniature. Avant que le jeu reprenne, son compagnon Larry « Superfan » Ash, qui stimulait la foule chaque match et qui embêtait les adversaires avec un gyrophare et un système audio portatifs, a allumé un mélange de poudre éclair et de poudre à canon dans la coupe sur la tête de Monteith. Une colonne de feu de cinq mètres a alors jailli dans les airs.
C'était le point d'exclamation qui annonçait la naissance d'une nouvelle dynastie.