Roy_Brodeur

Martin Brodeur a cherché à devenir le meilleur gardien de l'histoire de la LNH dès le moment où il a posé ses yeux sur Patrick Roy.

« J'étais assez vieux pour comprendre ce qu'était le hockey de la LNH lorsqu'il est arrivé dans la Ligue en tant que recrue en 1985 avec les Canadiens de Montréal », a raconté Brodeur dans une séance de questions et réponses exclusive avec des partisans dans le cadre de la série Devils Black and Red Banter pour les détenteurs d'abonnements saisonniers, jeudi.

« J'habitais à Montréal, alors nous nous disions, "Si un gars de Montréal ou de Québec peut y arriver, nous le pouvons aussi". »

Roy a été l'un des nombreux sujets abordés avec les partisans par le gardien membre du Temple de la renommée du hockey. Il a aussi partagé certains détails concernant sa journée la plus mémorable avec la Coupe Stanley après avoir aidé les Devils du New Jersey à décrocher le deuxième de leurs trois championnats en 2000.

« Je me souviens avoir apporté la Coupe au cinéma et l'avoir placée entre les sièges, a expliqué Brodeur. J'ai mis du popcorn à l'intérieur, et nous avons regardé un film de Disney avec mes enfants (William, Jeremy et Anthony) pendant une heure et demie. Ce fut probablement le moment que j'ai aimé le plus, car je pouvais enfin relaxer sans avoir plein de gens autour de moi.

« Je ne me souviens pas de quel film il s'agissait, mais je peux affirmer qu'il n'y avait pas de beurre sur le popcorn, parce que je ne pouvais pas salir la Coupe de cette manière. »

Brodeur est né dans le quartier Saint-Léonard à Montréal, le même quartier où l'ancien gardien de la LNH Roberto Luongo a vu le jour. Roy, qui a pris sa retraite en 2003 et qui est aujourd'hui entraîneur et directeur général des Remparts de Québec dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, est né dans la ville de Québec.

Brodeur possédait un lien avec les Canadiens lorsqu'il était jeune, puisque son défunt père, Denis, était le photographe officiel de Montréal.

« D'année en année, [Roy] était toujours très bon, et c'est l'une des choses que je voulais accomplir, a noté Brodeur. Je voulais être constant tout au long de ma carrière, et ne pas connaître de mauvaise saison. Je voulais bien jouer et être au sommet de mon jeu.

« Vous n'avez pas à toujours être le meilleur, mais il faut donner une chance à son équipe chaque fois que vous êtes devant le filet. C'est ce que Patrick faisait, et c'est l'une des raisons qui ont fait en sorte que je le prenne comme modèle dès le départ. »

Brodeur, qui a disputé 21 saisons avec les Devils, a conclu sa carrière au premier rang de l'histoire de la LNH pour les victoires en saison régulière (691; Roy est deuxième avec 551), les blanchissages (125; Terry Sawchuk est deuxième avec 103), les matchs joués (1266; Luongo est deuxième avec 1044) et les minutes jouées (74 439; Roy est deuxième avec 60 215). En séries éliminatoires de la Coupe Stanley, Brodeur est premier pour les blanchissages (24; Roy est deuxième avec 23) et deuxième pour les victoires (113; Roy est premier avec 151). Brodeur a accepté une entente avec les Blues de St. Louis le 2 décembre 2014 et a disputé sept matchs avec St. Louis avant de prendre sa retraite.

Il aurait été difficile de trouver un meilleur scénario pour la poursuite du record de Roy pour les victoires en saison régulière par Brodeur. Il a égalé la marque de 551 gains de Roy contre les Canadiens au Centre Bell dans sa ville natale de Montréal le 14 mars 2009. Avec Roy dans les gradins, Brodeur a réalisé 22 arrêts dans une victoire des Devils par la marque de 3-1.

Il a ensuite réalisé 30 arrêts pour les Devils dans un gain de 3-2 contre les Blackhawks de Chicago au Prudential Center trois jours plus tard, le jour de la Saint-Patrick, pour décrocher sa 552e victoire.

« Être le meneur de l'histoire pour les victoires est l'exploit dont je suis le plus fier, a affirmé Brodeur. Le hockey est un sport d'équipe, et quand je gagnais, tout le monde autour de moi était content. J'ai été en mesure de rendre mes coéquipiers, l'organisation et mes partisans heureux 691 fois en saison régulière. »

Brodeur a toujours dit qu'il considérait Roy comme un bon ami, et les deux hommes s'échangeaient des histoires chaque fois qu'ils se rencontraient à un match ou un événement.

« Nous avons une excellente relation, a assuré Brodeur. Nous avons évidemment joué souvent l'un contre l'autre, et nous avons été coéquipiers aux Jeux olympiques de 1998, alors que [Roy] a disputé tous les matchs. Aux Jeux olympiques suivants (2002), il ne voulait pas jouer, et les gens se sont mis à penser que nous ne nous entendions pas, mais il n'est jamais arrivé que nous nous croisions dans une pièce sans nous arrêter pour nous parler, même quand on jouait. Je tentais de battre ses records, je l'ai surpassé, mais il est venu à Montréal et m'a serré la main lorsque j'ai égalé [son record de victoires]. Il est une très bonne personne, un gars très drôle, et aussi très compétitif.

« Ma personnalité est totalement différence de la sienne. Je ne peux pas dire que nous sommes les meilleurs amis. Je ne possède pas son numéro de téléphone cellulaire, mais chaque fois que nous nous croisons, nous nous parlons. Souvent de hockey, rien de personnel. »

Brodeur a aidé les Devils à soulever la Coupe Stanley à trois reprises (1995, 2000, 2003), en plus de mener le Canada à la médaille d'or aux Jeux olympiques de 2002 à Salt Lake City. Roy a remporté la Coupe Stanley deux fois avec les Canadiens (1986 et 1993), et deux autres fois avec l'Avalanche du Colorado (1996 et 2001). Il a terminé au quatrième rang avec le Canada aux Jeux olympiques de 1998 à Nagano.

« Le jeu est un peu différent aujourd'hui qu'à l'époque où je jouais, a souligné Brodeur. Le jeu est plus rapide, et les nouvelles règles font en sorte que le talent et les aptitudes des joueurs sont vraiment mis en valeur. Par le passé, le talent était nécessaire, mais il fallait aussi être robuste et jouer de manière physique. C'est un peu différent aujourd'hui. Les joueurs peuvent patiner et effectuer des feintes en entrée de zone.

« Par le passé, il y avait un joueur comme Scott Stevens qui t'attendait de l'autre côté, alors il fallait y penser à deux fois. Le sport est cependant beaucoup plus sécuritaire pour les jeunes, et ils peuvent laisser leur talent s'exprimer. Pour les partisans, je pense que c'est plus excitant. »