MONTRÉAL – Michael Hage n’a pas que marqué un but sous les projecteurs du Wrigley Field – il a aussi donné tout un spectacle.
Si la touche finale réussie en échappée lors du match extérieur opposant l’Université du Michigan à l’Université Ohio State était de toute beauté, c'est plutôt la célébration qui s’est ensuivie qui a marqué les esprits. L’espoir des Canadiens a glissé à plat ventre tel un frappeur tentant d’atteindre le deuxième coussin, alors qu’un coéquipier, à la manière d’un arbitre, déclarait le jeu « sauf ».
Joli clin d’œil à l’historique stade de baseball des Cubs de Chicago, la scène avait également quelque chose de symbolique. En sélectionnant le natif d’Oakville au 21e rang au total l’été dernier, les Canadiens déclaraient à leur façon ce choix comme étant un coup sûr pour leur avenir.
Jusqu'à maintenant, Hage prouve qu’ils ont eu raison de le faire.
À l’instar du grand moment dont il a été l’auteur au Wringley Field au début du mois de janvier, Hage a marqué un coup de circuit à sa première année au niveau universitaire. Sa récolte de 34 points en 33 matchs cette saison, incluant quatre buts gagnants et un filet décisif en fusillade, classe le joueur de 18 ans au deuxième rang des pointeurs des Wolverines (dont le sort est encore incertain pour le championnat national) et à égalité au quatrième rang des recrues de la division 1 de la NCAA à ce chapitre.
« C’est le genre de joueur que j’ai toujours voulu être », a confié Hage à l’équipe de contenu des Canadiens. « Quelqu’un sur qui les gars peuvent compter pour se montrer à la hauteur dans les grands moments, créer un jeu et faire tourner le match en notre faveur. »
Le lauréat du prix d’excellence E.-J.-McGuire* en 2024 tient bon devant une compétition accrue, tant sur la glace qu’à l’extérieur, tout en s’acclimatant à la vie d’étudiant-athlète.
« Tu apprends assurément à gérer ton temps intelligemment. Tu ne veux pas être stressé en raison de l’école quand le weekend arrive, donc ça t’apprend à garder tes choses et tes travaux sous contrôle afin de pouvoir jouer au hockey sans angoisser », souligne-t-il. « Un coup rendu à l’aréna, tu n'as plus qu’à pratiquer ce sport que tu connais si bien, et tu essaies d’en profiter. »
Le hockey est peut-être sa principale occupation, mais le jeune homme profite aussi à fond de son expérience à l’université. Hage raconte avoir assisté à des matchs de football au stade de l’Université du Michigan en compagnie de ses coéquipiers à l’automne. Quand l’occasion se présente, il va également voir les équipes de basketball des Wolverines en action au Crisler Center.
« C'est très amusant, ajoute-t-il. Toutes les équipes se soutiennent entre elles. »
Et pour Hage, cette propension à la camaraderie s’étend bien au-delà de Ann Arbor. L’espoir du Tricolore demeure autant qu’il le peut au fait de l’équipe qui l’a repêché, suivant sa reconstruction au fur et à mesure qu’elle se profile.
« Quand on a des soirées de congé et que les cours et les devoirs sont finis, on tente de regarder autant de hockey que possible, ajoute l'attaquant. C’était agréable de les voir connaître du succès, et je leur souhaite de se rendre en séries. Ils sont jeunes et ils ont beaucoup d’habiletés, donc ils sont très amusants à regarder. »
L’inverse est aussi vrai, Hage demeurant dans la mire du Tricolore. Le directeur du développement des joueurs du Club, Rob Ramage, qui supervise les espoirs de l’équipe, a visité Hage trois ou quatre fois cette saison.
« Il m’offre de la rétroaction, me relate ce qu’il voit dans mon jeu et il est assez content de comment les choses se déroulent. Outre ça, je pense qu’ils tentent de ne pas trop te dire quoi faire ou ne pas faire en tant que joueur », rapporte le centre de 6 pi 1 po. « Je suis allé souper avec lui. C’est un gars génial et il a plein de bonnes anecdotes à raconter, donc c’est plaisant d’apprendre à le connaître. »