Ryan Poehling

CHICAGO - Ryan Poehling ne règlera pas les problèmes à court terme des Canadiens à la position de centre, mais sa sélection est un pas dans la bonne direction.

L'état-major du Tricolore l'avait affirmé à plusieurs reprises au cours des derniers jours qu'il voulait regarnir sa banque d'espoirs à plusieurs endroits, particulièrement au centre.
Vraisemblablement, la formation montréalaise n'était pas la seule qui souhaitait s'attaquer à cette situation puisque 13 centres ont été sélectionnés avant qu'elle ne prenne la parole au 25e rang, vendredi soir au United Center de Chicago.
Malgré tout, les Montréalais sont assurés que le 14e choisi au premier tour, Ryan Poehling, en sera un bon pour eux. Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir quand ce moment viendra, mais ils sont prêts à être patients.
«Personnellement je l'ai vu jouer qu'une seule fois, c'était au Tournoi Ivan-Hlinka. C'est un bon joueur de centre avec un bon gabarit. On trouve qu'il joue de la bonne façon, autrement dit, il est bon offensivement et ne triche pas défensivement. C'est le genre de joueur avec qui tu peux gagner dans ton équipe», a indiqué le directeur général des Canadiens Marc Bergevin, quelques instants après la sélection du produit de l'Université St-Cloud State.

«Je l'avais rencontré au Combine et jeudi matin aussi. Tu ne peux pas trop te fier aux impressions que les jeunes donnent en entrevue, mais quand je lui ai parlé hier matin, j'ai vu un jeune qui comprend ce que ça prend pour se rendre dans la Ligue nationale, poursuit Bergevin. Il a encore beaucoup de travail à faire, mais on le projette comme un très bon joueur de centre d'avenir pour l'organisation.»
Poehling a complété au cours des derniers mois sa première année dans les rangs universitaires avec les Huskies, amassant sept buts - dont deux gagnants - et six mentions d'aides, en 35 matchs. Classé 14e meilleur espoir nord-américain à la mi-saison par la centrale de recrutement, le natif Lakeville, au Minnesota a grimpé d'un échelon au cours des dernières semaines lorsque les classements finaux ont été dévoilés.
Possédant déjà un gabarit imposant du haut de ses 6 pi 2 po et 177 lb, l'attaquant de 18 ans a ajouté une dizaine de livres de muscles à sa charpente depuis la fin de sa saison. Ne possédant qu'une année d'expérience dans la NCAA, il ne se voit aucunement faire le saut chez les professionnels cet automne. Seul l'avenir dira quand ce sera le moment, mais c'est quelque chose qui pourrait se faire plus tôt que tard selon le principal intéressé.
«Lorsque tu accèdes à la LNH, tu dois être vraiment prêt à le faire. De mon côté, surtout après ma première année (dans la NCAA), je ne me vois pas faire le saut tout de suite. J'ai encore beaucoup progrès à faire. C'est très important pour moi. À la fin de la prochaine saison universitaire, je verrai où j'en suis», a admis Poehling, qui avait également disputé quelques parties dans la USHL en 2015-2016, après avoir complété son secondaire.

La dernière année en a été une chargée pour le dernier arrivé dans la famille des Canadiens puisqu'en plus de sa saison universitaire, Poehling a représenté les États-Unis à deux reprises sur la scène internationale, mettant la main notamment sur la médaille d'or au dernier Championnat du monde des moins de 18 ans.
Les partisans des Canadiens seront heureux d'apprendre qu'il tente de calquer son jeu sur celui d'un joueur de centre qui a souvent donné des maux de tête au Tricolore, Ryan O'Reilly des Sabres. Mais avant d'être confronté à ce dernier sur la glace dans la LNH, Poehling sait qu'il a encore certains aspects de son jeu à peaufiner.
«Bien sûr il y a les clichés habituels comme le fait de vouloir être un patineur plus rapide et d'avoir un meilleur lancer. Moi je tente de m'imposer davantage devant le filet et en zone offensive. Je me considère comme quelqu'un qui passe la rondelle avant tout, mais j'essaie m'éloigner de ça», a-t-il témoigné.
« Je continue de travailler sur mon jeu défensif. J'ai remarqué que j'étais parfois impatient et que je commençais à pourchasser les joueurs adverses partout, a poursuivi Poehling, qui a terminé avec un différentiel de moins-8 en 2016-2017. Je veux essayer de prendre mon temps et de choisir le bon moment pour passer à l'attaque. »

Après tout le cirque médiatique qui vient avec le fait d'être un choix de premier tour, Poehling a pu passer un peu de temps avec sa famille, dont ses frères aînés Jack et Nick, qui étaient ses coéquipiers à St-Cloud la saison dernière.
S'il avait aimé être repêché plus tôt, il ne pouvait être plus heureux de quitter l'United Center avec sa casquette et son chandail du Tricolore vendredi soir et de pouvoir être un membre de la même organisation qui avait repêché son oncle, Stan Palmer, il y a exactement 40 ans.
«Je n'ai jamais été un gars de chiffres. Que tu sois repêché cinquième ou 25e, tu es la même personne. Je ne pouvais pas être plus heureux de pouvoir aboutir dans une organisation aussi prestigieuse que celle des Canadiens», a conclu Poehling.