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MONTRÉAL -- Il n'est pas toujours facile pour les joueurs de la LNH de changer de club, surtout quand ils passent près de 10 ans au sein de l'équipe qui les a repêchés.

MAGASINER : Chandail à domicile Fanatics joueur Sean Monahan\
Et c'est ce qu'a dû faire Sean Monahan lorsqu'il a été échangé aux Canadiens par les Flames de Calgary, le 18 août dernier.

Pour le natif de Brampton, en Ontario, Calgary était devenu sa deuxième maison. L'attaquant de 28 ans a fait ses débuts dans la LNH au tendre âge de 18 ans, alors que la plupart des jeunes hommes repêchés par la Ligue retournent habituellement dans leur équipe junior ou font le saut dans la Ligue américaine de hockey.

Mais le destin en a voulu autrement pour Sean : sélectionné au sixième rang au total en 2013 par les Flames, il a immédiatement eu un impact et est devenu la première recrue de Calgary à atteindre le plateau des 20 buts depuis le défenseur Dion Phaneuf en 2005-2006.

« C'était impressionnant », se rappelle Paul Byron, qui a joué avec Monahan lors de son année recrue et de sa deuxième année à Calgary. Normalement, on ne voit pas le sixième choix au total arriver et être prêt pour la LNH à cet âge. Sa maturité, la façon dont il se comportait… Il était absolument prêt pour la LNH et complètement prêt pour la charge de travail et les détails qui sont nécessaires pour être un bon professionnel à un jeune âge. C'était assez cool à voir et, pour être honnête, j'ai pensé à un moment donné qu'il allait être le futur capitaine des Flames de Calgary. »

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À partir de ce moment, Monahan n'a jamais regardé en arrière, cumulant 656 matchs d'expérience et 462 points (212B, 250A). En dehors de la glace, il était très présent dans la communauté et a établi une vie avec sa femme, Brittany, et leur chien, Winston.

Il est donc compréhensible que le fait de rejoindre une nouvelle équipe et de s'installer dans une nouvelle ville puisse représenter un véritable défi. Mais l'avantage d'être échangé pendant l'intersaison, c'est qu'on bénéficie de temps. Sa conjointe et lui sont arrivés ensemble avant le camp d'entraînement pour s'assurer de trouver un endroit qu'ils pourraient appeler leur maison sur l'Île. Quelques-uns des coéquipiers de Monahan restent également dans le même coin et en ont profité pour lui montrer la ville afin qu'il se familiarise plus rapidement à son nouvel environnement.

« On commence à se sentir comme à la maison », a-t-il déclaré.

Ce sentiment de familiarité s'est également traduit sur la glace. Depuis le début de la campagne 2022-2023, Monahan apporte son talent, son expérience et son leadership à une équipe qui cherchera à s'améliorer et à apprendre tout au long de la saison.

Placé à l'aile et au centre, l'attaquant polyvalent s'est bien adapté au style de l'entraîneur-chef Martin St-Louis.

« Marty est un gars passionné. On arrive tous les jours en essayant de gagner et de s'améliorer, a-t-il déclaré. Je pense qu'en tant que groupe, nous avons fait du bon travail à ce niveau, et nous avons du plaisir à travailler fort ensemble, donc je pense que c'est la chose la plus importante. Quand on fait ça, les résultats commencent à arriver. »

Il a établi une chimie avec le capitaine Nick Suzuki, Cole Caufield et Kirby Dach, entre autres. D'ailleurs, les partisans ont particulièrement apprécié voir Dach et Monahan bien s'entendre sur la glace.

« On s'entend plutôt bien, on joue un style de jeu similaire, on est capables de se comprendre et de faire des jeux tic-tac-toe », a dit l'attaquant de 6 pi 4 po après avoir inscrit le but de la victoire sur une belle passe de Monahan, lors de la période de prolongation contre les Penguins de Pittsburgh le 17 octobre dernier.

Monahan a parcouru un long chemin, et pas seulement en raison des milliers de kilomètres qui séparent Calgary de Montréal. L'imposant attaquant a traversé de rudes épreuves, subissant une intervention chirurgicale majeure à chaque hanche en 2020-2021 et 2021-2022. Lorsque Monahan a été mis à l'arrêt le 31 mars, rien ne permettait de savoir combien de temps il mettrait avant de revenir au jeu, ni comment il réagirait au niveau de compétitivité élevé dans la meilleure ligue au monde.

S'il y a quelqu'un qui comprend la réalité d'une opération à la hanche et ce qu'implique un retour au jeu subséquent, c'est bien Byron. L'attaquant des Canadiens a été opéré à la hanche en juillet 2021 et est revenu au jeu en janvier dernier pour 27 matchs, mais n'a pas pu terminer la saison. Il a ensuite été placé sur la liste des blessés à long terme au début de la présente campagne.

« Honnêtement, c'est extrêmement difficile mentalement. Surtout qu'il a subi la première opération, est revenu, ne se sentait pas bien, donc a dû en subir une deuxième. Avoir une double opération aux hanches, c'est dur, explique Byron. En tant qu'athlète, on prend les choses au jour le jour et tout ce qu'on peut faire, c'est se concentrer sur la prochaine étape et essayer de s'améliorer le jour suivant. Il est encore si jeune, il a toute la vie devant lui. C'est agréable de voir que son corps a pu supporter les opérations, s'adapter, se sentir bien et retrouver une erre d'aller. C'est incroyable à voir. »

Byron n'est pas le seul à être impressionné par le niveau de jeu de Monahan. Les partisans des Canadiens ont été témoins de son brio sur la glace pour la première fois le 12 octobre, lorsque les Canadiens ont donné le coup d'envoi leur saison en l'emportant de manière excitante par la marque de 4 à 3 contre les Maple Leafs de Toronto. Pour couronner le tout, Monahan a marqué son premier but dans les couleurs du Bleu-blanc-rouge le jour de son anniversaire.

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« Ce n'était pas mon but de marquer, mais j'avais comme but d'être dans ce match et, évidemment, de me sentir en santé et de bien jouer, a-t-il expliqué. C'était bien de marquer un premier but à la maison, et c'était bien de gagner la rencontre. »

Monahan a également pu vivre l'atmosphère électrique du Centre Bell en tant que joueur des Canadiens; un moment vraiment inoubliable.

« Oui, c'était excitant, je pense que ça ressemblait presque à un match de séries éliminatoires », a-t-il dit une semaine après l'affrontement, son premier en saison, après environ quatre mois de réadaptation. « C'était un match d'ouverture à domicile, un match important, un match de division contre les Leafs, alors c'était un sentiment spécial dont je me souviendrai toujours. »

Monahan connaît un meilleur départ que quiconque aurait pu l'imaginer, ayant obtenu 10 points (3B, 7A) en 18 rencontres. Redeviendra-t-il le Sean Monahan qui a franchi la barre des 20 buts lors de sept saisons de suite? Nul ne le sait, et lui-même ne se donne pas d'objectif.

Il se dit simplement content d'être en santé et de pouvoir jouer au hockey. Et, pour quelqu'un qui a disputé toute sa carrière jusqu'à récemment avec une seule équipe, dans une seule ville, et qui a surmonté une série de blessures pouvant mettre en péril sa carrière, il semble être à sa place ici, à Montréal, sur la glace comme en dehors.