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MONTRÉAL - Tout au long du mois de mai, Johnathan Kovacevic a élu domicile là où bon lui semblait.

« Une vieille fourgonnette Ford Sprinter » a logé Kovacevic et sa copine, Madelyn, pendant près d'un mois, alors que le couple parcourait plus de 3000 kilomètres le long de la côte californienne, avant de se diriger vers l'Arizona, puis le Nevada.

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« La Pacific Coast Highway m'appelait, je suppose, a indiqué le défenseur de 26 ans. J'aime conduire, ça ne m'embête pas du tout. On entend toujours parler de gens qui vivent dans leur fourgonnette, alors je voulais voir à quoi ça ressemblait, et je n'ai vraiment pas été déçu. J'ai beaucoup aimé l'expérience. »

Le voyage de 25 jours s'est amorcé à San Francisco. De là, le duo a déambulé à travers la Californie, s'arrêtant à Big Sur, Pismo Beach, Malibu et Los Angeles, bifurquant ensuite vers l'intérieur des terres, en route vers Yosemite et le parc national Joshua Tree, avant de quitter le « Golden State ».

L'Arizona a occasionné la visite de lieux tels que Phoenix, Sedona, Flagstaff et le Grand Canyon, puis le couple a estampé trois nuits à Las Vegas, au Nevada, à son journal de bord.

« Ç'a été un mois formidable. On n'a pas vraiment l'occasion de vivre ça très souvent. Je ne sais pas si je pourrai refaire ça un jour, a reconnu Kovacevic. On est évidemment privilégiés de pouvoir faire des voyages du genre. J'aimerais souligner cet aspect. »

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Le défenseur n'en était pas à son baptême du camping, mais il admet qu'une excursion d'une telle durée était un plan de match « agressif ».

« On avait chacun campé seulement environ cinq nuits au total, dans notre vie, donc on n'était pas expérimentés, mais ça faisait partie du plaisir, d'apprendre au fur et à mesure ce qu'on devait faire et de développer une bonne routine de camping en parallèle, a-t-il expliqué. Je crois que tout ce qu'il faut vraiment, c'est la volonté et le désir de le faire. C'était génial! »

Ce fut le cas de la majeure partie du voyage, du moins, mais le jeune défenseur a admis avoir commis une petite erreur de débutant.

« On a manqué d'essence une fois et ç'a été un peu problématique, s'est remémoré Kovacevic. Je ne sais pas si la musique était trop forte ou quoi, mais la lumière s'est allumée et j'ai dit : "Bon, je vais m'arrêter à la prochaine station-service." Mais quand je suis sorti de l'autoroute pour m'y rendre, la voiture est morte. La fourgonnette était un peu vieille, donc elle a tout simplement arrêté de fonctionner. J'ai couru jusqu'au magasin, j'ai pris un bidon et je l'ai rempli. »

La morale de l'histoire : gardez à l'oeil votre jauge de niveau d'essence, les amis.

Contrairement à ce qui l'attendait sur les chemins asphaltés, Kovacevic n'a pas manqué de carburant sur les surfaces glacées, cette année. Chez les Canadiens, seuls Nick Suzuki et David Savard ont cumulé plus de temps de jeu que le défenseur de première année. Le natif de Grimsby, en Ontario, a conséquemment profité de l'aventure pour décompresser et refaire le plein tant physiquement que mentalement, avant d'entamer son entraînement estival.

« C'est vraiment plaisant de pouvoir partir. Ça offre une sorte de nouvelle perspective sur ce qui est important et c'est l'occasion de réfléchir et de décompresser, ce qui a une grande valeur », a-t-il évoqué. Kovacevic dit avoir essayé de ne pas trop penser au hockey, mais, inévitablement, la nature humaine a pris le dessus sur l'arrière de 6'4" et 208 lb.

« Comme athlètes, on pense toujours à notre sport, c'est difficile de l'oublier, dit-il. Certains jours, j'ai l'impression de devoir m'entraîner juste pour me sentir mieux par rapport à moi-même, ma santé physique et ma santé mentale. Je dois le faire, sans quoi j'ai l'impression que je vais en perdre au niveau compétitif. Alors, je me suis entraîné sur la route », a raconté le choix de troisième tour de Winnipeg en 2017.

L'entraîneur du conditionnement physique des Canadiens, Dale Lablans, a préparé des plans d'entraînement pour Kovacevic, qui les a suivis tout en suivant ce que dame Nature avait à offrir, dont notamment une randonnée de neuf heures, plus de 30 km à travers le Grand Canyon et le fleuve Colorado.

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Lors de leur séjour de près d'un mois, le couple a également assisté à deux concerts - Quinn XCII et Caamp - en plus d'aller au festival Just Like Heaven à Los Angeles. Tout ça était prévu à l'agenda, mais dans sa courbe d'apprentissage de nomade inexpérimenté, Kovacevic a compris qu'il choisirait de suivre le courant plutôt que de trop planifier, si c'était à refaire.

« J'ai appris au fur et à mesure que le voyage avançait de laisser aller les choses - ça va aller, on va trouver un endroit où dormir, a-t-il retenu. Je ne m'attarderais pas autant à avoir un plan. Je pense que j'étais rendu plutôt bon à ça vers la fin du voyage, et je me disais : "Ce sera amusant, peu importe où l'on se retrouve." »

RETOUR AU TRAVAIL

De retour chez lui, en Ontario, pour le reste de l'été, l'ancien du Merrimack College mettra les vacances de côté pour se concentrer en vue de la saison à venir.

« En juin, juillet et août, je vais me recentrer et me dire : "OK, tu as eu ton fun." À la fin du voyage, j'étais un peu impatient de retourner dans le gym parce que je m'en ennuyais et c'est quelque chose qui me motive. Ce qui me pousse et me rend heureux, c'est de poursuivre mes rêves et mes buts. »

Parlant d'objectifs, Kovacevic a déjà établi les siens pour le camp d'entraînement de septembre.

« Je vais arriver au camp et essayer d'obtenir ma place dans l'équipe. On ne peut jamais se contenter et penser avoir de la stabilité parce que les choses changent très rapidement », a rappelé Kovacevic, qui parle par expérience.

En cinq jours en octobre dernier, il est passé du ballottage des Jets de Winnipeg une journée, aux Canadiens le lendemain, au match d'ouverture du Tricolore le 12 octobre. Ce soir-là, Montréal a battu les Maple Leafs de Toronto par la marque de 4 à 3 dans un match que Kovacevic n'est pas près d'oublier.

« Je ne pense pas un jour oublier ce souvenir, a affirmé le défenseur. Je me souviens de l'équipe sur le banc, on était emballés, l'aréna au complet était emballé… Ouais, désolé de revenir là-dessus, mais c'était vraiment amusant. »

Le plaisir s'est ensuite transposé pour 76 matchs de plus dans l'uniforme bleu-blanc-rouge, mais encore aujourd'hui, l'imposant athlète a du mal à vraiment concevoir ce qu'il a vécu dans la Belle Province en 2022-2023.

« C'est ce pour quoi j'ai travaillé toute ma vie, c'est mon rêve. De pouvoir réaliser mon rêve à Montréal, avec les meilleurs partisans, dans le meilleur aréna, avec le plus d'histoire, c'était tellement surréel que je n'ai pas encore tout assimilé », a-t-il dit.

L'ancien Warrior a pris des sentiers peu battus il y a quelques années en choisissant de jouer au Merrimack College, qui n'a vu dans toute son histoire que 16 de ses élèves aboutir à la Ligue nationale. Mais, défiant les probabilités, Kovacevic aura trouvé sa voie, et il souhaite maintenant y rester.

« L'équipe est vraiment agréable à côtoyer. Je trouve qu'on a une belle énergie et je crois qu'on est en train de bâtir quelque chose de spécial. Je ne pourrais être plus heureux. Je suis excité et, honnêtement, ça me motive à travailler encore plus fort parce que je veux avoir un grand rôle avec le club pour la suite. »