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Cet article a été initialement publié le 4 décembre 2022 dans le magazine Canadiens de La Presse Plus.

MONTRÉAL - L'un des avantages d'être échangé à l'équipe de son enfance est de pouvoir passer Noël dans sa maison familiale.

MAGASINER : Bas de Noël des Canadiens

Mike Matheson garde de bons souvenirs des Fêtes passées dans l'Ouest-de-l'Île.

Comme beaucoup de jeunes le matin de Noël, le natif de Pointe-Claire se réveillait avant l'aube, attendant avec impatience d'ouvrir ses cadeaux.
« Je me souviens de descendre à quatre heures du matin et de contempler le sapin pendant deux heures, jusqu'à ce qu'il soit "suffisamment tard" pour réveiller tout le monde », raconte-t-il.

L'excitation commençait à monter la veille de Noël, comme le voulait la tradition familiale. Les parents de Mike Matheson autorisaient Mike, son frère, Kenny, et sa sœur, Kelly, à ouvrir un cadeau chacun, ce qui les laissait évidemment sur leur faim.

Le hockey était un thème commun des cadeaux offerts par la famille Matheson. Parmi d'autres cadeaux, Mike se souvient d'avoir reçu des bâtons de hockey ainsi qu'une table de hockey miniature qui procurait à ses proches et lui des heures de plaisir interminables.

La vie familiale tournait autour du passe-temps canadien, à tel point qu'après avoir passé du temps à la maison le matin de Noël et s'être rendus chez leurs grands-parents deux maisons plus loin, les jeunes Matheson se rendaient sur la glace pour une partie amicale de hockey dans l'après-midi sur la patinoire extérieure installée dans leur cour.

« Je trouvais toujours un moyen de jouer au hockey », dit Matheson en riant.

Revenons au présent.

Maintenant mari et père, le joueur de 28 ans cherche à raviver la magie des Fêtes de sa jeunesse pour sa famille. Toutefois, lorsque son fils déballera un chandail des Canadiens avec « Matheson » cousu au dos le matin de Noël, il n'aura pas à prétendre être quelqu'un qu'il n'est pas.

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C'est drôle de voir comment les choses évoluent.

« J'ai appris à jouer au hockey en regardant les matchs des Canadiens de Montréal », a mentionné le vétéran de huit saisons disputées dans la LNH lors de sa première disponibilité médiatique suivant son échange par Pittsburgh. « J'étais un très grand partisan. Toute notre famille s'asseyait pour regarder chaque match, alors penser que je pourrai enfiler ce chandail et jouer au Centre Bell tous les soirs est vraiment spécial. C'est un sentiment fou, qui est assez difficile à décrire. C'est un sentiment presque irréel. »

Maintenant que son bureau de travail se trouve à quelques minutes de route de la maison de son enfance, Matheson, sa conjointe, leur jeune fils et leur chien passeront la plupart de leurs vacances avec sa famille. Ce sera certainement un changement de rythme bienvenu, même s'ils devront cette fois-ci adapter certaines de leurs traditions.

La plupart de leurs affaires, y compris les décorations de Noël, sont entreposées. Sa femme, Emily, médaillée d'or olympique en tant que défenseure de l'équipe américaine, explique que beaucoup de leurs décorations proviennent de villes qu'ils ont visitées ou dans lesquelles ils ont vécu, ce qui leur rappelle leurs expériences passées.

« Nous aurons probablement un vrai sapin, ce qui n'était pas le cas auparavant, ajoute-t-elle. Nous sommes donc très excités pour ça, et je crois que nous ferons notre possible avec ce que nous avons, et que ça ne nous empêchera pas d'être dans l'esprit de Noël. »

Mike et Emily partagent la même passion pour les Fêtes et veulent créer des souvenirs durables avec leur fils Hudson, âgé d'un an et demi. L'an dernier, ils l'ont plongé dans l'esprit de Noël en laissant des collations au « Père Noël » en son nom et en écrivant une lettre de saint Nicolas adressée à Hudson, qui n'avait alors que six mois.

Il faut commencer tôt, pas vrai?

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Le visage de Matheson s'est illuminé en évoquant ces souvenirs, comme cela a été le cas lorsqu'il a parlé de la façon dont ses parents ont entretenu l'esprit de Noël pendant toute son enfance, allant même jusqu'à emballer les cadeaux du Père Noël avec un papier différent du leur. Matheson a déclaré qu'il s'efforçait d'atteindre ce niveau d'engagement avec sa famille aujourd'hui. Il apprécie certainement encore plus le sacrifice du sommeil de ses parents le matin de Noël, surtout qu'il était déjà un lève-tôt à la base.

« Maintenant que je suis papa, je paie aussi le prix de ce sacrifice parce que mon fils se réveille tôt », dit-il en souriant.

Les traditions des Fêtes sont également l'occasion de ressentir un lien plus profond avec son domicile. Bien que Matheson soit familier avec son environnement, Montréal a servi de destination hors saison pour le défenseur pendant plusieurs années.

Perfectionnant son art sur les patinoires de l'Ouest-de-l'Île, il a évolué avec les Lions du lac Saint-Louis de la ligue Midget AAA. Il a ensuite fait ses valises et a déménagé à plus de 1800 kilomètres au sud-ouest, dans l'Iowa, pour jouer avec les Fighting Saints de Dubuque dans l'USHL en 2011-2012.

À partir de ce moment, la carrière de Matheson l'a éloigné de Montréal, avec des arrêts à Boston (NCAA), San Antonio et Portland (AHL) ainsi qu'en Floride et à Pittsburgh (LNH). Emily et lui venaient s'entraîner à Montréal pendant la saison morte.

À bien des égards, leur retour dans le 514 a été relativement facile; il est plus simple de s'adapter à une ville que l'on connaît déjà. Mais Matheson admet qu'il lui faut un peu de temps pour changer sa perspective de la ville, qui est passée d'un arrêt saisonnier à un port d'attache pour un avenir rapproché.

« J'ai grandi ici, j'idolâtrais les Canadiens et je regardais tous les matchs », a-t-il souligné lorsque nous l'avons rencontré le 12 novembre, une semaine avant ses débuts en saison avec Montréal. « Donc, même lorsque j'ai atteint la LNH et que je revenais ici pour m'entraîner, je me disais toujours : "Oh, c'est ici que je suis pendant l'intersaison." Donc, être ici pendant la saison pour une période prolongée et être avec les Canadiens a été bizarre. J'ai l'impression que, tant que je ne commencerai pas à jouer, rien ne sera tout à fait normal. »

Il s'est approché d'un sentiment de normalité lorsqu'il a enfilé l'uniforme officiel bleu-blanc-rouge pour sa première apparition en saison en tant que joueur des Canadiens lors du match contre les Flyers de Philadelphie, dans le cadre de la soirée annuelle Le hockey pour vaincre le cancer, le 19 novembre au Centre Bell. Il a même souligné l'occasion en marquant un but dans une victoire excitante de 5 à 4 en tirs de barrage.

PHI@MTL: Matheson marque à ses débuts à Montréal

Difficile de faire mieux comme entrée en matière.

« C'est certainement spécial », a-t-il affirmé lors de son point de presse suivant la victoire. « C'est un moment que je ne suis pas près d'oublier. C'est difficile à décrire, mais c'était vraiment spécial. »

Cette soirée restera probablement gravée dans la mémoire d'Emily, aussi. Elle a assisté au match avec Hudson et a partagé un moment marquant avec son mari, alors qu'elle était assise près de la vitre pendant l'échauffement, leur fils dans les bras.

Hudson ne s'en souviendra probablement pas, mais la douce moitié de Matheson pense qu'il pourra reconnaître son père sur la glace cette saison.

« C'est très amusant de voir Hudson [aux matchs], dit-elle. Il aime les hymnes et il aime la musique, mais il s'est aussi vraiment mis au hockey, donc c'est amusant de le voir réaliser qu'il est à un match. »

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Avec deux parents qui excellent dans ce sport, Hudson n'en est qu'au début du développement de son inévitable passion pour le hockey. Il est probable qu'il fera ses premiers coups de patin sur une patinoire extérieure plus tôt que prévu.

« J'ai eu la chance d'avoir une enfance formidable, alors, quand je vais regarder derrière moi, j'aimerais savoir que mon enfant a pu vivre la même chose. Et c'est en quelque sorte l'occasion qui nous est offerte aujourd'hui », a expliqué Matheson lors de sa visite des installations des Canadiens au Centre Bell, cet été. « C'est assez spécial de penser qu'on pourra l'emmener sur des patinoires extérieures, quand il sera un peu plus âgé. Quand on est plus au sud, ce n'est pas possible. Tout ce genre de choses importe. Je ne pense pas qu'il y ait une autre ville en Amérique du Nord qui ait une culture similaire à celle de Montréal. La ville a beaucoup à offrir, et c'est excitant de savoir que Hudson va grandir avec ça dans son ADN. »

Les Matheson ayant établi leurs racines familiales à Montréal, l'enfance d'Hudson ressemblera de plus en plus à celle de son père, avec le hockey comme centre de gravité.

« La famille de Mike est très excitée d'amener Hudson sur les patinoires extérieures, même s'il ne sait évidemment pas encore patiner, dit Emily. Nous ne sommes jamais venus ici pour Noël, alors nous avons hâte de voir à quoi ressemble un Noël à Montréal. Nous commençons déjà à ressentir de l'excitation en nous promenant dans le Vieux-Port avec toutes les lumières déjà allumées, alors nous avons hâte de vivre ça. »