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MONTRÉAL - Qui dit col roulé dit barbichette « goatee ». C’est du moins une combinaison qui va de soi pour de nombreux partisans du Tricolore.

Si les deux ne vont pas habituellement de pair, la formule caractéristique de Tomas Plekanec aura été marquante.

« C’était juste une coïncidence », a dit Plekanec à propos de son fameux col roulé, dans une entrevue accordée à HabsTV en 2021. « Ce n’était pas prévu ni quelque chose que je voulais absolument porter. Mon niveau de jeu s’est élevé [d'un cran], et je l’ai toujours porté depuis. »

Quand on se sent bien, on joue généralement bien.

Un autre sort attendait cependant le joueur de centre. Après avoir produit à un rythme de presque un point par match l’an dernier avec le HC Kladno, le corps Plekanec a flanché après seulement neuf matchs cette saison, ce qui l’a contraint à prendre sa retraite le 28 octobre après une carrière professionnelle qui s’est étendue sur plus de deux décennies.

« J’ai quelques kilomètres dans corps », a dit l’homme de 41 ans en riant, en référence aux « bobos » et à l'usure causés par ses neuf saisons professionnelles en Europe et ses quinze autres dans la Ligue nationale de hockey, dont la quasi-totalité a été jouée dans l'uniforme des Canadiens.

À cet égard, les partisans des Canadiens sont plus susceptibles d'associer les mots « Tomas Plekanec » et « retraite » à 2018. C'est en effet cette année-là que le natif de Kladno, en Tchéquie, a accroché ses patins - et son col roulé - de ce côté-ci de l'Atlantique, quelques jours seulement après avoir disputé son 1000e match la LNH.

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« J’ai probablement été l’un des joueurs de hockey les plus chanceux au monde », a souligné l’ancien du Tricolore au sujet de ses années à Montréal. « C’est la meilleure ville de hockey au monde. Je ne dis pas ça simplement parce que j’y ai joué, c’est juste la vérité. »

Non seulement Plekanec, surnommé « Pleky » par ses coéquipiers et par les partisans, a compris ce que signifiait le fait de jouer à Montréal, mais il en a aussi profité pleinement. Et, comme presque tout le reste, il l'a fait discrètement.

« Je n’étais pas sous les projecteurs. Je n'ai jamais cherché l’attention, mais j’aimais que les partisans portent attention à l’équipe », a admis le choix de troisième tour en 2001. « J’ai adoré jouer devant 20 000 personnes chaque soir. On ne peut pas demander mieux. »

Et les partisans l’ont aimé en retour. L'ancien adjoint au capitaine est devenu une vedette à Montréal et un pilier de l'équipe des Canadiens au cours de la campagne 2005-2006, lorsqu'il s'est imposé comme un attaquant polyvalent, aussi efficace d'un côté de la patinoire que de l’autre.

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Brendan Gallagher, un autre attaquant notable de l’ère moderne des Canadiens, a joué six saisons avec le centre vétéran et s’est épanoui grâce au leadership de Plekanec lorsqu’il est arrivé dans la Ligue à 20 ans.

« Il se présentait chaque soir. Son niveau de constance était parmi les meilleurs dans la Ligue », a expliqué le numéro 11 du Bleu-blanc-rouge. « Année après année, et il a joué exactement de la façon attendue de lui.

« Beaucoup d'adversaires détestaient jouer contre lui », a ajouté Gallagher.

La retraite a toujours été accompagnée d'un astérisque pour Plekanec, qui ne s'est jamais aventuré trop loin de la patinoire avant d'y revenir. « Je pense qu'il s'agit de sa troisième ou quatrième annonce de retraite », a plaisanté Gallagher.

Plekanec a déjà rejoint le personnel de l'équipe nationale tchèque en tant qu'entraîneur adjoint. Seul l'avenir nous dira s'il restera derrière le banc ou s'il reviendra sur la glace une dernière fois.

Ce texte a été traduit par Hélène Cloutier.