Pourquoi les joueurs de hockey comme Drake Batherson, vedette des Sénateurs d'Ottawa, sont de grands golfeurs

Drake Batherson est le meilleur golfeur chez les Sénateurs d’Ottawa. Toutefois, selon les plus grands joueurs vedettes de la LNH, il pourrait en fait être le meilleur dans la ligue.

Nathan MacKinnon, qui a été le joueur le plus utile à son équipe dans la LNH la saison dernière, a déclaré à Jonny Lazarus de Bleacher Report dans une récente entrevue que Batherson a joué sous la normale quand ils ont joué ensemble pendant l’été. Dans une autre entrevue, MacKinnon a affirmé que Batherson était effectivement le meilleur golfeur dans la LNH.

Batherson, qui est né dans l’Indiana, mais a grandi en Allemagne et a déménagé au Canada quand il avait huit ans (avec son père, un joueur de hockey professionnel), est maintenant — oui, même si sa carrière dans la LNH est lancée depuis une demi-douzaine d’années — un golfeur qui joue la normale. Cet été, dit-il, il a baissé son handicap à plus-1.

Pas mal pour quelqu’un qui en est à sa sixième saison dans la LNH.

« J’ai probablement joué mon meilleur golf en quelque chose comme cinq ans, affirme Batherson en souriant. Ç’a été un bel été ».

Ce qui nous amène à la question que tout le monde se pose probablement: pourquoi les joueurs de hockey sont-ils d'aussi bons golfeurs? Pourquoi ne pas le demander au meilleur golfeur de la LNH pour le savoir…

La saison 2024-2025 de la LNH est maintenant bien lancée et Batherson a connu un excellent début de campagne, inscrivant 12 points à ses 11 premiers matchs. Une des clés de cette production est une excellente forme physique, ce qui aide non seulement sur la glace, aussi sur le terrain de golf. Batherson s’est entretenu avec PGA.com au moment de suer à grosses gouttes sur un vélo stationnaire, ce qui est là un élément important de sa récupération et de sa routine après l’entraînement. Le fait d’être en bonne forme lui a aussi permis de disputer tous les matchs des Sénateurs (82) au cours de chacune des deux dernières saisons.

La saison de la LNH permet aussi à un bon nombre des meilleurs de ce sport de profiter à fond de leurs étés, donc il est parfaitement logique que les vedettes du hockey soient attirées par le golf, une activité à faible incidence. Cependant, bien qu’il soit vrai qu’ils aient les qualités physiques nécessaires pour bien frapper une balle de golf, Batherson a une explication toute simple à ce sujet.

« Peut-être que c’est la coordination œil-main — c’est plutôt semblable, n’est-ce pas? Tu as le bâton de hockey et la rondelle, et le bâton de golf et la balle, explique-t-il. C’est aussi quelque chose d’amusant à faire pendant l’été, qui n’est pas trop dur physiquement. Ça dépend à quel point ton élan est fort, j’imagine, mais il y a aussi le fait que c’est plaisant de sortir de la maison et de faire quelque chose avec les copains ».

La ressemblance entre l’élan de Batherson pour y aller d’un tir frappé et son élan de golf est un des principaux éléments permettant d'expliquer pourquoi les joueurs de la LNH sont si bons au golf, d’après Tommy Asuma, le cofondateur de SMART Golf & Fitness à Chicago.

« Au point de vue de la biomécanique, il y a bien des choses qu’on fait au hockey qui sont très similaires à ce que tu veux faire pour exceller au golf, affirme Asuma. Décocher un tir frappé, ou même un tir des poignets, engendre le même type de vélocité au golf et c’est une question de séquençage. Nous voulons garder les mains devant, et nous voulons que tout soit généré à partir du sol en allant vers le haut ».

Ça aide aussi quand on se passionne pour ce sport.

Batherson s’est entiché du golf très tôt. Son père, Norm Batherson, adore le golf (en fait, le père est probablement meilleur que le fils. Norm a remporté le championnat de leur club en Nouvelle-Écosse deux fois dans les quatre dernières années. Drake l’a remporté en 2014, quand il n’avait que 16 ans, mais depuis il a été occupé à faire bien d’autres choses, vous savez, comme accéder à la LNH) et il a commencé à amener son fils avec lui pour prendre quelques élans quand celui-ci n’avait que deux ans.

Batherson, le fils, dit avoir travaillé dans un club se trouvant tout près de leur résidence en Nouvelle-Écosse pendant près d’une décennie quand il était plus jeune — il faisait alors un peu de tout, par exemple faire le ménage dans le pavillon, ramasser des balles sur le champ de pratique et laver les voiturettes.

Il est vite devenu très bon. Sa victoire dans le cadre du championnat du club est survenue au cours d’une période faste où Batherson affrontait des joueurs comme Myles Creighton, qui évolue actuellement sur le circuit Korn Ferry.

« Je l’ai vu obtenir une bourse d’études et je me disais à l’époque que j’allais peut-être tenter ma chance au golf parce que j’étais plutôt petit et, à ce moment-là, j’étais meilleur au golf qu’au hockey. J’ai grandi un peu et j’ai persisté au hockey – et ç’a fini par fonctionner », lance Batherson en riant.

Il a toujours autant de plaisir à jouer au golf, même si le niveau de compétitivité n’est plus le même. Batherson se rend en Irlande tous les étés pour faire un voyage de golf, disputant à un moment donné 14 rondes en l’espace de 10 jours, et il joue souvent avec MacKinnon et un autre Néo-Écossais, Sidney Crosby.

Brooke Henderson, qui a remporté le Championnat féminin KPMG de la PGA 2016, vient d’accepter d’agir comme ambassadrice pour les Sénateurs pendant la saison morte, elle qui était une partisane de l’équipe plus jeune et y voyait une occasion de conclure une entente unique en son genre entre une athlète féminine et une équipe de sport professionnel masculin. Elle peut aussi compter Batherson parmi ses partisans.

« Nous avons bavardé un peu par le passé, j’espère que nous pourrons prendre contact pour disputer une ronde un de ces jours. Je suis certain qu’elle va prendre mon argent, déclare Batherson. Je la suis depuis longtemps. Je suis un de ses plus grands partisans. J’adorerais avoir l’occasion de le faire. »

Les Sénateurs, une jeune équipe qui aspire à participer aux séries éliminatoires pour la première fois en près d’une décennie alignent une poignée de bons joueurs de golf. On a même vu le capitaine de l’équipe, Brady Tkachuk, célébrer en buvant dans le trophée Wanamaker après queBrooks Koepka – une grande partisane des Panthers de la Floride, l’équipe dont fait partie le frère de Tkachuk – eut remporté le tournoi de la PGA en 2023.

Claude Giroux, de son côté, a joué dans une épreuve du circuit de la PGA des Amériques à Ottawa, ces deux derniers étés, quand il a profité d’une invitation du commanditaire.

« Ils sont plusieurs joueurs à trouver qu’ils sont plutôt bons », affirme Batherson en souriant.

L’athlète de 26 ans dispute de 60 à 70 rondes par année environ, s’adonnant à quelques-unes d’entre elles pendant la saison, si les joueurs des Sénateurs ont une journée de congé pendant un séjour l’étranger dans une ville du sud des États-Unis. L’équipe, dit-il, a notamment joué à Pebble Beach la saison dernière. En Floride, ils ont récemment sorti leurs bâtons au Grove XXIII (le parcours de Michael Jordan) ainsi qu’au Panther National, qui a été conçu par Justin Thomaset Jack Nicklaus.

« Nous adorons jouer au golf », assure Batherson.

Bref, les joueurs vedettes de la LNH sont exactement comme nous.

Suivez ces conseils en matière de conditionnement physique qui peuvent s’appliquer auhockey comme au golf

Bien que pas tout le monde puisse jouer dans la LNH, il y a plusieurs choses que nous pouvons apprendre de leurs forces et de leurs façons de se mettre en forme pour nous aider à mieux jouer au golf. Asuma mentionne trois choses sur lesquelles il vaudrait la peine de travailler cet hiver :

Force et stabilité du bas du corps

Les joueurs de hockey ont l’habitude d’effectuer de nombreux mouvements latéraux, souligne Asuma, ce qui fait que leurs hanches et leurs muscles fessiers sont « gigantesques et super forts ». Alors quand les joueurs de hockey passent d’une surface glissante à une surface stable — tout en continuant de s’élancer avec un outil —, ils affichent beaucoup de stabilité dans le bas du corps. « Plus le bas du corps est fort et stable, plus grande sera la distinction entre ça et ce qui se passe dans le haut du corps, ajoute Asuma. Et plus ton élan au golf sera régulier ».

Coordination œil-main

Comme l’a indiqué Batherson en parlant de coordination œil-main, Asuma explique que l’entraînement de la vision doit se faire chez les athlètes dans tous les sports. Un exercice qu’ils font à SMART Golf & Fitness, et que vous pouvez faire vous aussi, est plutôt simple : se tenir en équilibre sur une jambe et lancer une balle d’une main à l’autre. « En fin de compte, dit-il, à l’aide d’exercices, on peut ainsi s’entraîner en matière de vision pour améliorer la coordination œil-main. »

Étirements après la ronde

Même s’il a participé à un entraînement d’une durée d’une heure, Batherson a enfourché le vélo stationnaire presque tout de suite après. Asuma fait remarquer que bien souvent, les golfeurs qui viennent de compléter une ronde de 18 trous à pied veulent juste s’asseoir et prendre un verre de bière. Cependant, ça fait plus de tort que de bien au corps à long terme en raison de l’acide lactique qui s’accumule. Il vaut mieux faire des étirements avant de se reposer, même si ce n’est que pendant quelques minutes dans le vestiaire, au moment de troquer ses chaussures de golf pour des souliers plus confortables.