La « croissance du groupe » était l’expression passe-partout dans l’entourage des Sénateurs d’Ottawa, tout au long de la saison morte. « Gagner davantage de mises en jeu » était peut-être, en revanche, le mantra qui était répété à l’intérieur du vestiaire.
« Je parle des mises en jeu tout le temps avec mes coéquipiers », a dit Tim Stützle, après avoir gagné 11 mises en jeu dans le match de lundi. Il s’agissait d’un sommet en carrière pour lui. « Nous essayons simplement de nous améliorer en tant que groupe. Nous travaillons toujours sur nos mises en jeu durant les séances d’entraînement. Ça nous permet d’avancer. »
Les Sénateurs dominent la LNH, après trois matchs, avec un taux de réussite de 65,3 % dans les cercles des mises en jeu. Il s’agit d’un tout petit échantillon. Cela dit, dans la deuxième semaine de la saison, il s’agit d’un signe de croissance au sein du groupe.
Les Sénateurs ont pris le quatrième rang dans la LNH avec un taux de réussite de 53,1 % la saison dernière. C’est la croissance individuelle, comme celle de Stützle, qui pourrait devenir l’élément le plus intéressant pour l’équipe.
Claude Giroux est depuis longtemps reconnu comme l’as des mises en jeu dans la LNH. Son taux de réussite en carrière de 61,5 % lui permet d’occuper le 29e rang parmi tous les joueurs qui ont évolué dans la ligue, au fil du temps. Il serait facile de lui attribuer une part du succès.
Statistiquement parlant, Giroux ne peut pas vraiment continuer à s’améliorer – même s’il a gagné 64 % de ses mises en jeu jusqu’ici. Il a quand même contribué aux succès collectifs en aidant ses coéquipiers à s’améliorer.
Les jeunes loups d’Ottawa ont leur gros mot à dire dans les récentes réussites. Shane Pinto a gagné 24 de ses 33 mises en jeu (73 %), Stützle a remporté 24 de ses 35 mises en jeu (69 %) et Dylan Cozens a remporté 22 de ses 35 mises en jeu (63 %). Même les ailiers Brady Tkachuk (huit en 11) et Ridly Greig (sept en 13) ont eu un impact positif quand on a fait appel à eux.
Le vétéran Lars Eller (24 en 36), qui se classe au 32e rang pour les mises en jeu remportées depuis son arrivée dans la LNH en 2010-11 et on constate que Travis Green a les mains pleines, en ce moment.
« Je leur pose des tas de questions », dit Pinto au sujet de Giroux et Eller.
« Claude, c’est un des meilleurs. On essaie toujours d’apprendre en le regardant. Il est un bon professeur, aussi. Lars ne vient que renforcer notre groupe. Puisqu’il est gaucher, il apporte une perspective différente. Ce n’est pas tous les jours qu’on retrouve deux des meilleurs centres pour les mises en jeu au sein de la même équipe. »
Pinto a complété son stage dans les rangs universitaires avec un taux de réussite de 62 %, mais les succès n’ont pas tout de suite suivi chez les pros. Il reconnaît que la courbe d’apprentissage a été forte.
« Je me suis retrouvé à affronter des gars qui font ce métier depuis longtemps. Avec les juges de lignes, je crois qu’il y a une certaine mécanique à apprendre. Ça m’a pris quelques années avant de me sentir parfaitement à l’aise. Tous les arbitres ont leurs tendances. Ce sont des choses qui s’apprennent avec le temps. »
Malgré l’apprentissage, Pinto a réussi à maintenir un taux de réussite supérieur à 50 % dans chacune des trois dernières saisons. C’est plutôt rare pour un jeune centre. « Les joueurs qui sont plus expérimentés dans la ligue obtiennent souvent le bénéfice du doute. C’est un autre truc qu’il faut apprendre », ajoute-t-il. « Depuis quelques années, j’ai l’impression d’être plus efficace dans les mises en jeu. »
Stützle, de son côté, a clairement progressé depuis sa première saison au centre, en 2021-22. Lors de cette saison, il a remporté seulement 38 % de ses mises en jeu. Depuis, ça s’améliore de façon constante. En 2025-26, il nourrit de grandes ambitions.
« La technique joue pour beaucoup, mais la force physique est aussi un facteur », dit Stützle. « Renforcer ses bras est important. Aussi, je pense que plus on passe de temps dans la ligue, plus on sait ce qu'il faut faire et ne pas faire, et je pense que cela va être très important pour nous à l'avenir. »
Il n’existe pas nécessairement un lien entre le succès dans les cercles des mises en jeu et les points amassés au classement. Les équipes qui connaissent du succès dans les cercles prennent quand même le contrôle de la rondelle. Dans certaines situations, c’est important, surtout en territoire défensive.
« On met toujours l’accent sur le succès dans les cercles des mises jeu », a dit Green après la séance d’entraînement facultative de mardi. « Ce sont des aptitudes dont on ne parle pas assez souvent. Nous avons la chance de miser sur plusieurs centres de qualité. C’est un luxe. Même nos ailiers peuvent nous aider à gagner des mises en jeu. »
« L’an dernier, dans les séries, nous avons réalisé à quel point les mises en jeu sont importantes », dit Pinto. « Je crois qu’avant le début de la saison, nous avons compris que nous devions leur accorder une plus grande importance. Nous connaissons un bon départ, mais en même temps, nous savons que la saison sera longue. »




















