Comme plusieurs d’entre-nous, Owen Beckner passera le temps des Fêtes en famille, à la maison. Ça fera son bonheur… Jusqu’à un certain point.
Pour la première fois de sa vie, l’espoir des Sénateurs avait l’opportunité de visiter l’Europe. On l’avait invité à prendre part au mythique tournoi de la Coupe Spengler, à Davos, en Suisse, du 26 au 31 décembre.
L’attaquant de 20 ans, qui évolue chez les Tigers de Colorado College dans la NCAA, devait faire partie d’une équipe d’étoiles universitaires américaines.
Il avait très hâte.
Un incident survenu dans le match du samedi 29 novembre a gâché les plans. Une blessure subie au « haut du corps » dans un match contre une des bonnes équipes au pays, les Friars de Providence, l’obligera à passer les Fêtes sur la liste des joueurs blessés.
Deux semaines plus tard, au moment de s’entretenir avec Sens 360, la déception était toujours vive. Sans avoir le même prestige que d’autres événements annuels, le tournoi de la Coupe Spengler possède la distinction d’être le deuxième plus ancien événement de hockey sur la planète, après le championnat de la coupe Stanley.
« Quelques anciens joueurs de la LNH qui sont originaires de mon coin de pays ont eu la chance d’y participer au fil des ans. J’ai toujours trouvé ça cool », dit-il.
Ce tournoi aurait aussi offert une belle vitrine à celui qui n’est pas nécessairement l’espoir le plus reconnu au sein de l’organisation.
« J'ai eu la chance d'être sélectionné dans une équipe d’étoiles avec des joueurs qui évoluent partout aux États-Unis. C'est un immense honneur. C'est vraiment génial pour quelqu'un comme moi. Mon nom circule parmi les meilleurs joueurs de hockey de la NCAA. C'est vraiment cool d'avoir cette reconnaissance. »
« Au fond, c’est peut-être une bonne chose, dans un sens. La pause des Fêtes me donnera un peu plus de temps pour guérir, dit-il. Je n’aurai peut-être plus besoin de manquer beaucoup de matchs. » Les Tigers reprendront le collier le 2 janvier, sur la route.
D’ici là, Beckner profitera d’un autre temps des Fêtes sur l’île de Vancouver. « Je suis très chanceux d’avoir grandi sur la côte ouest », dit-il. « Les gens sont chaleureux et la météo est clémente. »
En passant quelques jours parmi les siens, Beckner pourra également dresser le bilan d’un semestre d’automne où les choses ont drôlement bien fonctionné. Lorsqu’il est retourné au Colorado pour entreprendre sa deuxième saison, personne ne s’attendait nécessairement à ce qu’il fasse partie de l’équipe d’étoiles qu’on inviterait à la Coupe Spengler. Ses performances, sur la patinoire, lui ont permis de se forger très rapidement une solide réputation.
Avec ses 16 points en 16 matchs, le joueur que les Sénateurs ont sélectionné en septième ronde, lors du repêchage de 2023, a gagné quelques supporters.
« Je dirais que c’est simplement parce qu’il s’agit de ma deuxième saison dans la NCAA. L’expérience acquise l’an dernier est très importante parce que je sais désormais à quoi m’attendre », dit Beckner. « Cette saison d’expérience m’a permis de mieux gérer mes attentes. Parce que je connaissais bien mon environnement, j’ai été capable de me fixer de meilleurs objectifs. »
Pour Beckner, tout cela n’a rien d’extraordinaire. Son parcours dans le hockey – des rangs mineurs aux rangs universitaires, avec des passages dans la BCHL et la USHL – ont été ponctués de périodes d’adaptation. La plus importante aura été celle qui est survenue lors de son arrivée chez les Tigers. Dans la NCAA, il doit parfois affronter des hommes qui s’approchent de la mi-vingtaine et qui sont donc plus matures et plus forts, physiquement.
« Tout est une question de rythme », dit Beckner. « Au fur et à mesure que vous grimpez les échelons, que ce soit dans le midget AAA, chez les juniors ou à l'université, le temps dont vous disposez avec la rondelle semble diminuer. C'est certainement la plus grande différence, à mon avis. La vitesse du jeu augmente et le temps dont on dispose avec la rondelle diminue. Il y a d’autres éléments qui changent, comme la vitesse à laquelle la rondelle arrive vers vous, l’aspect physique du jeu, tout ça… Il a fallu s'adapter. »
La confiance acquise dans les premiers mois de la saison donne à Beckner l’impression que les choses peuvent continuer à progresser. Il fait partie d’une équipe plutôt jeune à Colorado College. Il pourrait continuer de grandir avec ses nombreux coéquipiers de première et de deuxième année. Il pourrait se développer en participant à la progression du groupe, tant de façon collective qu’individuelle.
Le joueur qui a profité d’une poussée de croissance tardive mesure maintenant six pieds et deux pouces. Cet élément ajoute aussi à sa confiance cette saison.
En entrevue, le mot « confiance » revient assez souvent.
« Je pense que j'ai encore beaucoup de marge de progression. Je suis très exigeant envers moi-même. Je cherche à m'améliorer chaque jour. J'ai beaucoup de potentiel inexploité et c’est ce qui me motive », dit-il. « Je travaille beaucoup sur mon coup de patin. Puisque je continue de me développer, physiquement, donc je deviens plus fort. Je travaille sur tout, vraiment. Je remarque mes progrès et je m'améliore chaque jour. Je suis très confiant au quotidien. Je suis confiant aussi bien sur la glace qu'en dehors. »




















