Maven Vachon Fleury

Le légendaire reporter et analyste de hockey Stan Fischler écrit sur une base hebdomadaire pour NHL.com. Fischler, surnommé le Hockey Maven, partage avec les lecteurs ses connaissances et sa vision du hockey en y ajoutant une petite touche d'humour chaque semaine.

Cette semaine, Stan jette un œil sur les similitudes entre deux des meilleurs gardiens francophones de la LNH, Rogatien Vachon, qui a été admis au Temple de la renommée du hockey, et Marc-André Fleury, des Golden Knights de Vegas.

La LNH a été gâtée par plusieurs gardiens canadiens-français depuis sa création en 1917. Le prix annuel remis au meilleur portier de la Ligue est nommé en l'honneur de Georges Vézina, l'une des premières vedettes de la LNH avec les Canadiens de Montréal, et depuis, des Canadiens français comme Lorne Chabot, Jacques Plante, Bernard Parent, Patrick Roy et Martin Brodeur font partie des meilleurs de l'histoire de la Ligue à la position la plus difficile à occuper, tous sports confondus.

Il n'y a pas de lien de corrélation entre le gabarit et l'excellence. L'un des plus petits gardiens canadiens-français de l'ère de l'expansion dans la LNH est Rogatien Vachon (5 pieds 8 pouces), qui a été intronisé au Temple de la renommée du hockey le 14 novembre 2016.

« À une époque où les gardiens étaient de plus en plus imposants, Vachon a prouvé qu'un gardien plus petit avec du talent pouvait quand même se classer parmi les meilleurs », a déclaré le défunt Claude Larochelle, un doyen parmi les journalistes canadiens-français. « Rogatien l'a prouvé à tous les niveaux, que ce soit en saison régulière, en séries éliminatoires et sur la scène internationale. Il nous rappelait de bons gardiens à petite stature comme Roy Worters et Gump Worsley, qui font tous les deux partie du Temple de la renommée. »

Vachon et l'un des meilleurs gardiens actuels, Marc-André Fleury, des Golden Knights de Vegas, ont beaucoup plus en commun que le simple fait d'être natif du Québec. Les deux comptent trois bagues de la Coupe Stanley et misent sur le genre de durabilité nécessaire pour connaître une longue carrière couronnée de succès dans la LNH.

Vince Comunale, qui a couvert les Penguins de Pittsburgh durant les 13 saisons de Fleury avant qu'il soit sélectionné par Vegas au Repêchage d'expansion 2017 de la LNH, a affirmé que la clé des succès du gardien est son amour du hockey.

« Derrière ce large sourire, il y a un esprit compétitif insatiable, a dit Comunale. Vegas est l'endroit parfait pour lui, car il est un bourreau de travail. Quand il a conduit les Golden Knights en Finale, ç'a été comme une petite revanche après son départ de Pittsburgh, mais il n'a jamais admis que c'est ce qu'il recherchait. »

Un autre élément que Vachon et Fleury ont en commun est la frustration de perdre son poste de partant tout en étant dans les meilleures années de sa carrière, avant de rebondir avec une autre équipe.

VGK@EDM: Fleury stoppe Bear en prolongation

Vachon a soulevé la Coupe Stanley deux fois avec les Canadiens de Montréal, jusqu'à ce que Ken Dryden débarque lors de la saison 1970-71. Dryden s'est emparé du poste de partant chez les Canadiens et a joué chaque minute de leur parcours jusqu'à la Coupe. Le 4 novembre 1971, Vachon a été échangé aux Kings de Los Angeles, qu'il a aidés à développer le hockey sur la côte Ouest.

Fleury a été brillant durant le parcours de Pittsburgh jusqu'à la Coupe en 2009, mais il s'est retrouvé dans un rôle de soutien derrière Matt Murray en 2016 et 2017, avant d'être sélectionné par Vegas et d'aider les Golden Knights à atteindre la Finale de la Coupe en 2018 lors de leur saison inaugurale.

Fleury a confié que gagner la Coupe pour la première fois en défaisant les Red Wings de Detroit dans le match no 7 de la Finale, le 12 juin 2009, est un souvenir qu'il n'oubliera jamais.

Un an après avoir connu des difficultés lors du revers en six rencontres de Pittsburgh contre les Red Wings lors de la Finale de 2008, Fleury a prouvé qu'il pouvait gagner quand ça comptait.

« Tout ce qui s'est produit avant n'avait pas d'importance », a affirmé Fleury à Shelley Anderson dans le livre du Hockey News "The Greatest Game I Ever Played."

« Pour moi, c'était un seul match. Nous devions seulement gagner cette rencontre. C'est tout ce qui comptait. »

Ce qui importe, c'est que Fleury a élevé son jeu d'un cran quand l'issue de la partie s'est jouée lors d'un seul moment. Les Penguins menaient 2-1 avec 6,5 secondes à jouer lorsqu'il y a eu une mise en jeu en zone de Pittsburgh. Un tir de la pointe du défenseur de Detroit Brian Rafalski a été bloqué, mais la rondelle a bondi directement vers son partenaire à la défense, Nicklas Lidstrom, qui avait l'espace pour marquer et forcer la tenue de la prolongation.

Mais il n'y est pas parvenu. Fleury s'est jeté devant le lancer de Lidstrom quelques instants avant le son de la sirène finale, conférant à Pittsburgh un premier championnat depuis 1992.

« J'ai reçu la rondelle dans les côtes, a-t-il raconté. C'était douloureux après le match. J'ai eu une marque sur mes côtes pendant quelques semaines. Ç'a été un beau souvenir. »

Fleury a obtenu des bagues de championnat quand les Penguins ont gagné à nouveau en 2016 et 2017. Mais Murray était devant le filet lors de la Finale chaque fois et, sans surprise, Fleury s'est retrouvé à Vegas dans les jours suivant la victoire des Penguins contre les Predators de Nashville.

Comme Fleury l'a fait chez les Golden Knights, Vachon a immédiatement donné de la crédibilité aux Kings après son arrivée. Il a joué sept saisons à Los Angeles, a été nommé sur la deuxième équipe d'étoiles de la LNH en 1974-75 et 1976-77 en plus de faire partie du top-3 du scrutin pour le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe, en 1975 et 1977. Les Kings ont retiré son numéro 30, le 14 février 1985.

« Beaucoup de journalistes croyaient que mon gabarit jouait contre moi », a indiqué Vachon, qui a remporté 353 matchs et cumulé 51 blanchissages en 16 saisons dans la LNH. « Certaines personnes du monde du hockey pensaient également la même chose. »

L'un des plus grands critiques de Vachon a été Punch Imlach, l'entraîneur et directeur général des Maple Leafs de Toronto. Imlach a ridiculisé Rogatien alors qu'il n'était qu'une recrue lors de la Finale 1967 face aux Canadiens, des rivaux. « Nous n'allons pas perdre contre un gardien du junior B », avait lancé Imlach.

Il est vrai que les Maple Leafs ont vaincu les Canadiens en six matchs pour soulever la Coupe. Mais Vachon a rebondi en aidant Montréal à rafler les grands honneurs en 1968 et 1969, avant de jouer une partie de son meilleur hockey après son arrivée à Los Angeles.

De la même façon, Fleury est rapidement devenu une supervedette à Vegas. Il a peut-être été la raison principale pour laquelle les Golden Knights ont abaissé des records de la LNH pour les équipes d'expansion et atteint la Finale de la Coupe. À 33 ans, il a retrouvé la forme qui lui a permis de transporter les Penguins jusqu'à la Coupe en 2009, terminant la saison régulière avec un pourcentage d'arrêts de ,927, égalant ensuite cette marque en séries.

Il est également devenu le visage de la 31e concession de la LNH, gagnant le cœur des partisans et des médias avec son humour et son côté humble. « J'adore le hockey et j'ai encore beaucoup de plaisir à y jouer. »

Même son de cloche du côté de Vachon. Voilà une autre des raisons pour lesquelles leur parcours se ressemble autant.