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MONTRÉAL – David Savard repoussera l’heure du dodo pour ses trois enfants : Emma (9 ans), Elliot (8 ans) et Zachary (5 ans). Les trois jeunes regarderont avec papa et maman (Valérie) le duel entre les Blue Jackets de Columbus et les Flyers, mardi, à Philadelphie.

« Au dernier match des Blue Jackets contre les Capitals, ils restaient avec nous pour suivre la rencontre, a dit Savard à sa sortie d’un entraînement. Ils sont à fond dans la course aux séries, comme tout le Québec. Même si je tentais de leur dire de partir se coucher, ils trouveraient des façons pour ne pas dormir.

« C’est le fun de partager du temps avec mes enfants. Je revis des souvenirs de ma jeunesse. Mes petits vivent des émotions assez fortement. Ils voudraient nous voir participer aux séries. »

Pour rester en vie dans cette course aux séries, les Blue Jackets ont besoin d’une victoire en temps réglementaire face aux Flyers et ils devront répéter la même stratégie jeudi soir lors de la visite des Islanders de New York à Columbus.

Avec une défaite des Blue Jackets mardi soir, les Canadiens décrocheraient enfin leur place en séries. S’il a toujours gardé un lien avec l’équipe qui l’a repêchée en 2009 et avec qui il a joué ses dix premières saisons dans la LNH, Savard n’a pas caché son allégeance.

« J’espère qu’ils vont perdre! C’est plate, mais ça fait partie de la réalité du hockey. J’ai encore bien des amis avec les Blue Jackets, mais je pense à mon équipe. Nous voulons nous concentrer sur notre propre équipe, mais nous ne détesterions pas recevoir de l’aide. »

À l’intérieur du vestiaire du CH, le vétéran de 34 ans n’hésite pas à partager ses expériences passées afin de calmer ses plus jeunes coéquipiers.

« J’essaye de faire ça tout le long de l’année, a-t-il répliqué. J’ai déjà vécu des situations stressantes dans la LNH. Je veux garder l’ambiance positive. Les émotions ne doivent pas devenir trop hautes ou trop basses. Il faut juste essayer de garder le contrôle même si tout devient amplifié à l’approche des séries. »

La nervosité ruine l’enthousiasme

Après le revers de 4-3 en tirs de barrage face aux jeunes Blackhawks de Chicago, Martin St-Louis a rappelé que son équipe rentrait dans un territoire encore inconnu : celui de gagner des matchs lors d’une grande période de nervosité.

Dans l’espoir de chasser un brin cette nervosité, St-Louis a convié ses joueurs à un entraînement d’un peu plus de 30 minutes à la veille du 82e match de l’année contre les Hurricanes de la Caroline au Centre Bell.

« C’était important de rester ensemble aujourd’hui, a affirmé l’entraîneur-chef. Quand il y a des moments stressants, l’enthousiasme tombe. Quand ma femme est stressée, il y a un peu moins d’enthousiasme dans la maison. C’était bon de passer du temps ensemble afin de mettre du gaz sur notre enthousiasme. »

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Il n’y a pas juste le stress à gérer. Il y a aussi la fatigue physique et mentale. Au mois d’avril, le Tricolore aura joué neuf matchs en seulement 16 jours. L’équipe sort aussi d’un bloc de trois matchs en quatre jours. Avant ça, il y avait eu une séquence éreintante de cinq matchs en huit jours.

Depuis quelques jours, St-Louis a dit plus d’une fois qu’il devait s’assurer de ne pas sortir entièrement le jus de ses joueurs et que la foule montréalaise contribuait à redonner de l’énergie à l’équipe.

De bonne humeur et détendu à la veille d’un énième match crucial (sauf si les Blue Jackets s’inclinent), l’ancien numéro 26 a décrit le niveau d’énergie de ses joueurs.

« Hum. En général, je trouve qu’on a une bonne énergie. Mais quand tu amènes du stress, ton énergie diminue un peu. Dans un tel moment, tes pensées doivent être plus fortes que tes émotions. La plus grande bataille que tu as dans ta vie, c’est avec toi-même. »

À l’image de son entraîneur, Brendan Gallagher a assuré qu’il restait encore de l’essence dans le réservoir de l’équipe.

« Oui, c’est drainant. Mais je ne me plaindrai pas, aucun joueur ne se plaindra à l’intérieur de ce vestiaire, a souligné Gallagher. Nous voulions nous retrouver dans cette position. Nous devons nous pousser, nous n’avons pas le choix. Nous gérons bien l’équilibre entre le repos et les entraînements. »

Kaiden Guhle, qui a écopé d’une mauvaise punition en fin de première période face aux Hawks après sa percutante mise en échec contre Oliver Moore, a reconnu qu’il entrait dans une nouvelle phase en devant se battre pour accéder aux séries.

« C’est difficile puisque nous n’avons jamais expérimenté ça, a dit Guhle. Il y a peu de joueurs qui connaissent cette réalité au sein de l’équipe. Nous devons apprendre. Nous ressentons plusieurs émotions : de la nervosité et de l’excitation. Il y a des moments où nous pensons à ce qui peut arriver de bien, mais aussi à ce qui peut arriver de mal. Ça reste la nature humaine.

« Il faut bien canaliser nos émotions. Une fois que la rondelle tombe sur la patinoire, il faut juste jouer au hockey. »

Savard a eu le mot de la fin avec cette petite phrase.

« Il faut garder la tête haute et prendre un moment pour relaxer. »