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Il n'y a pas que Jaromir Jagr qui vieillit en beauté dans la LNH.
Un certain Pavel Datsyuk continue lui aussi, match après match, de faire un pied de nez à l'impitoyable calendrier.

À 37 ans, le joueur des Red Wings de Détroit roule toujours à fond de train.
Si le jour de la retraite, invariablement, le guette dans le détour, il s'amuse à le repousser.
À lui rire en pleine face.
Il continue d'inscrire des points et de ravir des rondelles comme pas un.
Pas plus tard que dimanche, il est devenu le sixième joueur de l'histoire des Red Wings à atteindre le cap des 900 points après Gordie Howe, Steve Yzerman, Alex Delvecchio, Sergei Fedorov et Nicklas Lidstrom.
Du même coup, il est le cinquième Russe de l'histoire à joindre les rangs de ce club sélect; les autres, outre Fedorov, sont Alexander Mogilny, Alex Kovalev et Alexander Ovechkin.
Impressionnant, en effet. Surtout si l'on considère que Datsyuk, l'homme aux mille et une feintes, n'a jamais privilégié son jeu offensif au détriment de ses responsabilités défensives.
Au contraire.
Il est aussi efficace en attaque qu'en défense. Ses trois trophées Frank J. Selke, accordé annuellement au meilleur attaquant défensif sont là pour en témoigner.
Datsyuk a toujours excellé dans les trois zones, quitte à pénaliser parfois l'aspect offensif de son jeu.
Son rendement, c'est bien connu, va bien au-delà des buts et des mentions d'aide.
Qui ne le prendrait pas dans son équipe ?
Je vous le demande.
Il ne triche pas
Je ne m'en cache pas; Datsyuk a toujours été au nombre de mes favoris.
Je ne me lasse jamais de le regarder jouer.
Pourquoi ? Parce qu'il ne triche jamais.
« S'il avait triché », a déclaré l'entraineur des Red Wings Jeff Blashill aux journalistes de Détroit après la rencontre de dimanche contre les Bruins de Boston, « il totaliserait 1800 points. Mais il n'est pas comme cela. Il est un gagnant. »
Blashill frappe dans le mille. La priorité d'un gagnant n'a rien à voir avec les statistiques.
J'observe Datsyuk depuis ses débuts en 2001.
Que ce soit avec les Red Wings ou dans le cadre d'un tournoi à caractère international, il connait rarement un mauvais match.
Lorsque les Russes, par exemple, se préparent à participer aux Jeux Oympiques, un peu tout le monde souligne l'importance de miser sur un Alex Ovechkin ou Ilya Kovalchuk.
Mais règle générale, Datsyuk est toujours le ou l'un des meilleurs joueurs de son équipe.
Des doutes
Après toutes ces années, il demeure un joueur de premier-plan, un joueur toujours susceptible de changer l'allure d'un match.
Pendant l'entre saison, il a subi, rappelez-vous, une opération à une cheville qui a retardé son début de campagne.
Ils étaient nombreux à se demander s'il serait en mesure de revenir en force, de redevenir le Datsyuk des beaux jours. À cet égard, il n'a pas tardé à dissiper tous les doutes.
Datsyuk aura 38 ans en juillet. Mais à le voir performer certains soirs, il donne l'impression de ... mentir sur son âge et d'en avoir seulement 31 ou 32.
À bien y penser, il triche peut-être un peu, Pavel Datsyuk.