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La dernière saison devait en être une de rêve pour Émile Guité. Elle en a finalement été une que l’attaquant des Saguenéens de Chicoutimi souhaitait faire oublier le plus rapidement possible, et ce, malgré le fait qu’il a été repêché au cinquième tour par les Ducks d’Anaheim.

Après 23 matchs, on peut affirmer que cette campagne remplie d’obstacles est derrière lui. Guité a manifestement retrouvé ses repères et est redevenu le fer de lance offensif qu’il était à sa saison recrue.

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« Ça va quand même bien comparativement à l’an passé », a-t-il lancé d’entrée de jeu, à l’autre bout du fil. « J’ai commencé en force. […] Je ne me pose pas trop de questions, je me concentre sur mon niveau d’effort et ma préparation. Je pense beaucoup moins à tout ce qui se passe à l’extérieur de la glace. »

La différence entre les deux saisons est assez évidente. Le natif de Chambly n’a joué qu’un peu plus du quart du calendrier, mais avec ses 15 buts et 26 points, il s’approche dangereusement des statistiques (16 buts, 30 points) qu’il a affichées en 59 rencontres l’an dernier.

C’est un peu ce à quoi on s’attendait de lui la saison dernière. Après une excellente prestation à la Coupe Hlinka-Gretzky, il avait vite été considéré comme un espoir de premier plan. On se demandait même s’il parviendrait à devancer Caleb Desnoyers au sommet de la pyramide de cette cuvée de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ).

Plusieurs réputés observateurs le voyaient aussi être réclamé autour du 20e rang. À force de lire et d’entendre tout ça, Guité s’est mis à y croire. Et ç’a fini par lui jouer dans la tête.

« Je n’étais pas bien mentalement », a-t-il admis en ajoutant qu’il avait eu recours à de l’aide à ce chapitre. « Je suis peut-être arrivé trop confiant, je me suis peut-être enflé la tête avec ça au début de la saison, puis le côté mental a embarqué. J’ai appris de toute cette adversité.

« Je sais que le parcours ne sera pas toujours facile et j’aurai maintenant des solutions pour m’en sortir. J’ai aussi appris à ne rien tenir pour acquis. Je me suis fait trop d’attentes. Je dois être plus dans le moment présent. »

L’attaquant de 18 ans n’est pas le premier et ne sera pas le dernier à connaître des difficultés lors de la saison la plus importante de sa jeune carrière. Pas trop loin de lui, son coéquipier Maxim Massé a vécu passablement la même chose, un an auparavant.

Les parallèles entre les deux jeunes hommes sont nombreux. Ils ont reçu le titre de recrue de l’année à une saison d’intervalle et ils ont tous les deux connu des ennuis à leur année de repêchage. Dans le cas de Massé, la chute avait été un peu moins vertigineuse grâce à un important regain de vie en deuxième moitié de saison.

Ironie du sort, ce dernier est lui aussi abouti dans la cour des Ducks, au troisième tour en 2024. Il sait donc exactement la tempête que vient de traverser celui qui est son complice depuis trois saisons.

« Quand ton année de repêchage est passée, ça enlève un poids de sur tes épaules », a reconnu Massé, le meilleur pointeur des Saguenéens. « Tu peux jouer la tête plus libre. […] Je savais qu’Émile n’avait pas perdu son talent, on l’avait tous vu à son année de 16 ans. Ça ne se perd pas.

« Cet été, chaque fois que je parlais à du monde, je disais que c’était certain que "Guit" allait revenir en force. On l’a vu dès la première fin de semaine : il était un joueur complètement transformé. »

Rôle important

Cette nouvelle éclosion tombe drôlement à point pour les Saguenéens. La troupe de Yanick Jean est l’une des aspirantes au titre cette saison, et Guité occupe un rôle indispensable dans le plan de reconstruction entamé il y a quelques années déjà.

Il est de retour au sommet de son art alors que les Sags (17-5-3) trônent au premier rang de la LHJMQ, à égalité avec l’Armada de Blainville-Boisbriand.

« C’est vraiment excitant avec le début de saison qu’on a, a fait valoir Guité. Ça fait deux ou trois ans que je grandis avec le noyau de cette équipe. On a du fun dans le vestiaire et on a du fun sur la glace. On se pousse tous les jours et on veut tout donner à tous les matchs. »

Avec la qualité de son jeu – il est le troisième meilleur pointeur des siens derrière Massé et Nathan Lecompte – il offre aussi à son pilote un équilibre et une force de frappe assez unique sur ses deux premiers trios. Et il est en train de prouver que ses récents ennuis n’étaient qu’un accident de parcours.

« L’an passé, c’est derrière moi, a-t-il conclu. Je suis bien content d’avoir été capable de passer par-dessus. Maintenant, je me concentre sur ce qui s’en vient. »