Crosby-Malkin

NASHVILLE -Sidney Crosby et Evgeni Malkin étaient assis au banc des pénalités ensemble en troisième période, l'air incrédule alors que les Predators de Nashville marquaient un autre but.
Cette image résumait plutôt bien la soirée qu'ils ont connue au Bridgestone Arena : les deux meilleurs et plus importants joueurs des Penguins de Pittsburgh retenus au cachot et contrôlant mal leur frustration, incapables d'avoir un impact sur le match ou de faire la différence pour leur équipe.

Pour la première fois à l'occasion des 143 matchs des séries éliminatoires de la Coupe Stanley qu'ils ont disputés ensemble, Crosby et Malkin ont tous deux été incapables de décocher le moindre tir au but au cours d'une même rencontre. Les Penguins se sont inclinés 5-1 lors du troisième match de la Finale de la Coupe Stanley, samedi, si bien qu'ils ont vu leur avance dans la série quatre de sept être réduite à 2-1.
Crosby en était à son cinquième match des séries sans tir au but, sur un total de 145 disputés, et à son quatrième ce printemps. Pour Malkin, c'était la huitième fois en 146 rencontres éliminatoires.
« J'ai trouvé qu'ils ont eu des ouvertures, ils ont eu des tentatives, mais ils n'ont pas atteint le filet de toute évidence, a commenté l'entraîneur des Penguins Mike Sullivan. Évidemment, ce sont des joueurs importants pour nous. Nous voulons qu'ils dirigent des rondelles au filet parce qu'ils ont le talent pour marquer. »
Crosby a reçu le crédit de trois tentatives de tir; une d'entre elles a été bloquée et deux ont raté le filet. Le capitaine des Penguins a par ailleurs remporté 15 de ses 26 mises en jeu et il a eu droit à 20:42 de temps de jeu en 25 présences sur la glace. Malkin n'a pas enregistré de tentative de tir et il a connu une soirée de 2-en-9 au chapitre des mises en jeu. Son temps de glace s'est élevé à 15:53 en 23 présences.
« Je dois mieux jouer », a affirmé Malkin, qui a marqué deux buts à ses deux seuls tirs lors des deux premiers affrontements de la série. « Je n'ai pas d'explication. »
Crosby estime qu'il a eu droit à quelques chances de marquer autour du filet qui auraient pu lui valoir des tirs au but, mais il n'a pas réussi à enfiler l'aiguille et à forcer le gardien des Predators Pekka Rinne à faire l'arrêt. Celui-ci a repoussé 27 tirs.
Malkin a déclaré qu'il doit recourir davantage à son tir des poignets plutôt que de chercher constamment à se placer pour décocher un tir sur réception. Il s'est également dit d'avis qu'il aurait dû davantage chercher à foncer au filet, samedi soir.
« C'est difficile de trouver de l'espace pour manœuvrer, mais il faut essayer », a souligné Malkin.
Selon Sullivan, les problèmes que les Penguins ont connus en avantage numérique pendant cette troisième rencontre, des problèmes qui durent depuis les trois premiers matchs de la série en fait, ont eu un impact sur l'incapacité de Crosby et Malkin à créer des occasions à cinq contre cinq.
Le jeu de puissance de Pittsburgh a été blanchi en trois occasions et a été limité à un seul tir au but, celui de Patric Hornqvist à 16:52 de la deuxième période, après que Nashville eut pris les devants 2-1. Les Penguins ont même laissé les Predators obtenir cinq tirs au but en infériorité numérique.
L'avantage numérique des Penguins a une fiche de 0-en-13 avec quatre tirs au but jusqu'ici en Finale.
« J'ai le sentiment, ou du moins ce que j'observe en dirigeant ces gars-là, c'est que lorsqu'ils connaissent du succès en avantage numérique, ça les aide à mieux jouer dans l'ensemble, y compris à cinq contre cinq, a affirmé Sullivan. Je crois que ça leur donne confiance, ils sentent mieux la rondelle, et nous n'avons pas eu le succès espéré en ce début de série. Il faut trouver une solution ensemble et je crois que nous y arriverons. »
Les Penguins ont néanmoins gardé la rondelle en zone adverse pendant la majorité du premier jeu de puissance, qui a commencé à 4:50 de la première période, alors qu'ils menaient 1-0. Ils ont toutefois passé beaucoup de temps en périphérie et n'ont pas forcé Rinne à effectuer un arrêt.
Malkin a même laissé passer une occasion d'y aller d'un tir sur réception afin de pouvoir relayer le disque à Phil Kessel, qui a tenté de préparer un jeu pour Crosby, mais la séquence a avorté. Malkin n'a jamais cherché à tirer de nouveau par la suite même s'il s'est retrouvé trois autres fois en possession de la rondelle à la ligne bleue. Crosby, qui se plaçait plus profondément dans la zone, n'a jamais eu d'ouverture pour tirer.
Les Penguins ont à peine été capables de s'installer en zone adverse à l'occasion de leurs deux autres supériorités numériques.
« Ils aiment mettre de la pression sur nous, jouer rapidement, a noté Malkin. Nous avions parlé avant de la nécessité de contrôler la rondelle, de chercher à bien nous exploiter les uns les autres, mais nous avons oublié de tirer. Nous avons contrôlé la rondelle plutôt bien, mais nous cherchions trop à aller déposer la rondelle dans un filet désert. J'ai fait la passe à Phil. Phil a essayé de faire la passe à Sid pour qu'il marque dans un filet déserté, mais ça n'a pas fonctionné parce qu'ils jouent tellement bien dans leur zone. Il faut tirer au but. »
Mais, comme l'a signalé Malkin, ce n'est pas facile d'obtenir des tirs en avantage numérique en raison du système de jeu des Predators, alors que ceux-ci cherchent à appliquer de la pression près de la ligne bleue.
« Je n'ai pas d'espace, a affirmé Malkin. J'ai la rondelle une seconde et ils sautent sur moi. »
Les Penguins ont également besoin de plus d'espace à armes égales. Ils ont eu de la difficulté à se dégager de l'espace de manœuvre pendant la majorité de la série jusqu'ici.
« Je pense que c'est une question d'exécution et qu'il faut remporter les batailles ; ils ont sans doute fait du meilleur travail à cet égard par moments, a affirmé Crosby. Je ne pense pas que c'est une question de système. En fin de compte, il s'agit de remporter une bataille contre le gars qui te fait face. Il y a beaucoup de choses à un contre un qui se passent et nous devons trouver le moyen de retenir la rondelle et de la diriger au filet. »
Ils ne l'ont pas fait lors du troisième match. Peut-être, comme y a fait allusion Crosby quand il parlait de l'équipe dans son ensemble, que cela s'avérera être une leçon que les joueurs des Penguins retiendront et pourront exploiter à bon escient en vue du quatrième match, lundi (20h (HE) ; TVA Sports, CBC, SN, NBC).
« C'est juste un match, a rappelé Malkin. Nous avons perdu un match. Nous avons encore l'avance 2-1. Nous devons mieux jouer et nos chances de remporter la prochaine rencontre sont excellentes. »