Crosby PIT still leading by example

CRANBERRY, Pennsylvanie – Sidney Crosby a été l’un des premiers joueurs à sortir du vestiaire mardi.

Le capitaine et centre du premier trio de longue date des Penguins de Pittsburgh est allé se poster à son endroit de prédilection avant l’entraînement, dans le coin gauche du côté éloigné de la patinoire, afin de travailler sur son tir. Bryan Rust, qui est normalement le premier joueur à sauter sur la glace, l’a rejoint quelques minutes plus tard.

À 37 ans et à sa 20e saison dans la LNH, Crosby est demeuré sur la patinoire bien après la fin de l’entraînement d’une heure.

Les Penguins (33-36-12) sont pourtant éliminés de la course pour une place en séries éliminatoires depuis le 6 avril.

« Il faut tirer une fierté de ce que nous faisons, peu importe ce que c’est, a noté Crosby. Nous sommes chanceux d’exercer notre métier. Même si nous éprouvons des frustrations ou des difficultés, avec du recul, nous sommes très chanceux de faire ce que nous faisons, peu importe notre rôle, ou peu importe depuis combien de temps nous sommes ici.

« J’espère que nous avons pu établir un standard, que nous avons tenté de mettre en place avec l’effort que nous déployons chaque jour, et que nous souhaitons maintenir. Ce n’est pas quelque chose qui va arriver tout seul, il faut travailler chaque jour. Aujourd’hui, nous avons une chance de devenir meilleurs. Nous devons sauter sur la glace et agir en professionnels. »

Il s’agira d’un troisième printemps consécutif sans séries éliminatoires à Pittsburgh.

Il s’agit toujours d’un sentiment anormal pour Crosby, qui a remporté la Coupe Stanley trois fois (2009, 2016, 2017) à ses 12 premières saisons après avoir été sélectionné au tout premier rang du repêchage 2005.

« C’est un défi lorsque l’équipe perd, a reconnu Crosby. Ce ne sont pas seulement les défaites, c’est ce qui se passe quand on perd. Ça se répercute sur plein d’autres choses. Il s’agit évidemment d’un domaine compétitif. Il y a beaucoup de mouvement, et bien des choses négatives qui se produisent avec des défaites. Nous investissons beaucoup de travail afin de gagner des matchs. Les répercussions et les choses qui en découlent font en sorte que c’est difficile. »

La victoire était la norme à Pittsburgh. Les Penguins se sont qualifiés pour les séries pendant 16 saisons de suite, après en avoir été écartés au terme de la saison recrue de Crosby en 2005-06.

Cette séquence est terminée, et une autre est en train de se former. Les Penguins n’ont pas remporté une série depuis 2018.

Crosby n’a cependant pas régressé. Il est le meneur de Pittsburgh avec 89 points (32 buts, 57 passes) en 79 matchs avant de disputer la dernière partie de la saison contre les Capitals de Washington au PPG Paints Arena jeudi (19 h HE; ESPN, SNP, SNO, SNE).

Crosby pourrait atteindre le plateau des 90 points pour une troisième fois de suite, ce qui représenterait une première pour lui. Il s’est assuré de connaître une 20e saison de suite avec au moins un point par match, ce qui lui a permis de devancer Wayne Gretzky (19) au premier rang de l’histoire de la LNH. Au cours de ses trois dernières saisons, alors qu’il était âgé de 35 à 37 ans, Crosby a récolté 276 points (107 buts, 169 passes) en 243 parties (moyenne de 1,14 point par match).

Dans le cadre de l’édition 2024-25 du sondage annuel mené auprès des membres de l’AJLNH, 663 joueurs ont voté pour Crosby à titre de joueur le plus complet de la ligue, honneur qu’il a remporté pour une sixième saison de suite. Il a aussi terminé au premier rang dans la catégorie du joueur le plus intelligent et celle du joueur qu’ils choisiraient afin de remporter une mise en jeu.

« Je sais qu’il s’agit d’une expérience difficile pour Sid, a indiqué l’entraîneur des Penguins Mike Sullivan. Ce fut une expérience difficile pour beaucoup d’entre nous. Aucun de nous ne se trouve là où il le souhaitait, ou là où cette organisation est habituée de se trouver au cours des 20 dernières années. Je sais donc que c’est difficile pour Sid. Je crois qu’il compose extrêmement bien avec la situation. Il contrôle ce qu’il peut contrôler, et c’est ainsi qu’il approche chaque journée, avec sa détermination d’être le meilleur. Vous pouvez le voir chaque soir aussi bien que moi.

« Je crois que le fait d’être reconnu par ses pairs est probablement le plus beau compliment que tout joueur peut recevoir. Lorsque vos pairs ont une haute estime de vous, ça en dit long, parce que ce sont des joueurs avec qui vous jouez, mais surtout des joueurs contre qui il bataille soir après soir. Il gagne le respect de ses pairs année après année. Ce n’est pas quelque chose qu’un joueur obtient comme ça. Il le mérite avec ses performances et l’intensité avec laquelle il joue. »

Crosby, qui a obtenu 41 points (20 buts, 21 passes) à ses 32 dernières parties, retient surtout son différentiel de -22 cette saison, le pire de sa carrière. Il affiche un différentiel de +195 en 1351 parties dans la LNH.

« Je suis environ à -20, a lancé Crosby. Je n’aime pas être sur la glace lorsque nous nous faisons marquer des buts. »

Ce type de prise de responsabilités est la bienvenue de la part de son entraîneur.

« Je pense que c’est essentiel. Il est le standard, ce que ça représente de jouer pour les Penguins de Pittsburgh, a louangé Sullivan. Lorsque des joueurs ont la chance de se retrouver dans son entourage, ils voient de quelle manière il se comporte chaque jour. Il n’y a pas de meilleur mentor, ou de meilleur exemple de ce qu’il faut faire pour être un professionnel que de le regarder aller. Tout ce qu’il fait, de la manière dont il vit jusqu’à ses choix alimentaires et la façon dont il s’entraîne en dehors de la glace de même que l’attention qu’il porte aux détails et à ses habitudes de travail quand il se trouve sur la patinoire, il contrôle tout ce qu’i peut contrôler pour connaître du succès.

« C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui sont prêts à s’investir autant dans les détails et dans ce type de dévouement. C’est l’une des choses qui le distinguent des autres athlètes que j’ai pu côtoyer. »

Crosby a changé lui aussi. Au cours de la saison morte, il ne prend plus de longues pauses. Afin de demeurer le même joueur, il doit continuer de travailler.

« Auparavant, je passais plus de temps loin de la patinoire pour m’éloigner de tout ça, a admis Crosby. J’aimais beaucoup agir de la sorte. Je trouvais que c’était important de prendre de la distance. Je ne pense plus avoir le luxe de faire ça à mon âge. Je ne peux pas prendre une pause aussi longue, ne pas chausser les patins pendant aussi longtemps. »

Cet élément a changé. Mais pas son désir.

Crosby veut gagner. Il voudra gagner jeudi, même s’il est acquis que sa saison morte va s’amorcer dès la fin de la rencontre.