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Samuel Poulin s’apprêtait à sauter sur la glace pour l’entraînement des Penguins de Wilkes-Barre/Scranton, vendredi matin, quand on lui a appris qu’il venait d’être échangé aux Oilers d’Edmonton.

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Moins d’une heure plus tard, l’attaquant québécois semblait encore ébranlé quand on lui a passé un coup de téléphone.

« Je ne m’y attendais pas du tout, honnêtement », a lancé le jeune homme de 24 ans. « Ça sort un peu de nulle part, alors c’est un sentiment bizarre. C’est intense. Je reçois des appels à gauche et à droite. C’est un gros mélange d’émotions. En ce moment, je dirais qu’il y a bien des choses qui se passent dans ma tête.

« Mais je pense que ça va être bon pour moi. Je suis vraiment excité par ce nouveau départ. »

Poulin est dans l’organisation des Penguins de Pittsburgh depuis qu’ils l’ont repêché au premier tour au repêchage de 2019. C’est avec eux qu’il a fait ses premiers pas dans la LNH et qu’il a traversé des hauts et des bas, comme les problèmes de santé mentale sur lesquels il a levé le voile en janvier dernier.

En se joignant à l’organisation des Oilers dans la transaction qui a envoyé le gardien Tristan Jarry à Edmonton en retour du gardien Stuart Skinner, du défenseur Brett Kulak et d'un choix de deuxième ronde, il doit faire ses adieux à un groupe au sein duquel il a grandi.

« Ça me fait quelque chose, a-t-il admis. C’est décevant de quitter les boys ici. On a un bon groupe, et j’avais du plaisir à jouer dans cette équipe-là. Mais ce sont des choses qui arrivent dans le hockey. »

Poulin est toutefois bien conscient que cette transaction risque de lui donner un coup de pouce dans sa quête d’un poste à temps plein dans la LNH. En cinq saisons avec les Penguins, il n’a joué que 15 matchs avec le grand club, amassant deux mentions d’aide.

« J’étais un peu bloqué, a-t-il admis. Surtout cette année, je trouvais que je jouais du gros hockey et que je faisais ce que j’avais à faire pour mériter d’être rappelé. Malheureusement, ça n’arrivait pas tout le temps. Ce n’est pas moi qui prends ces décisions. Je ne sais pas quel était leur plan.

« Une chose que je sais, c’est qu’avec la façon dont je jouais, je méritais d'être dans la LNH. Ça va être une bonne affaire d’avoir une nouvelle chance et de prouver que je mérite de jouer dans la grosse ligue. »

En 22 matchs cette saison, Poulin avait amassé neuf buts et 20 points, et il trônait au sommet des pointeurs à Wilkes-Barre/Scranton. Il a été rappelé pour deux rencontres à la fin du mois de novembre et a été rétrogradé peu après – une source de frustration pour lui.

« Il y a des moments où je me demandais ce que je devais faire de plus pour être rappelé et jouer plus de matchs avec les Penguins, a-t-il expliqué. Je contrôlais ce que je pouvais contrôler. Je me servais de cette frustration-là pour me motiver encore plus et m’améliorer tous les jours. »

Dans l’organisation des Oilers, et surtout compte tenu de la magnitude de la transaction, Poulin pourrait bien avoir sa chance rapidement. La formation albertaine (14-11-6) est encore et toujours à la recherche de production secondaire, derrière le monstre à deux têtes de Connor McDavid et Leon Draisaitl.

S’il parvient à maintenir la cadence et à conserver son bon état d’esprit, le natif de Blainville sait que la porte pourrait éventuellement s’ouvrir.

« C’était juste une question de temps pour que tout clique », a-t-il conclu en parlant de ses récents succès. « Dans les dernières années, je me sentais plus fragile mentalement, mais je me suis concentré sur le processus. Au bout d’un moment, j’ai trouvé la bonne formule et je l’ai conservée.

« Je dirais que je me suis stabilisé du côté mental, et les résultats viennent de là. »