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LOS ANGELES – Matthew Schaefer n’a pas juste un talent unique sur une patinoire, il a aussi un sens inné de la répartie. À la veille du repêchage de la LNH, celui qu’on décrit comme le futur premier choix au total par les Islanders de New York a offert une superbe image pour décrire les émotions qu’il ressentira en pensant à sa mère, Jennifer.

« Je sais qu’elle serait très heureuse. S’il y a de la pluie demain à Los Angeles, ce sera probablement les larmes de ma mère. Mais il s’agira de larmes de joie.

« J’aimerais qu’elle soit là. J’y penserai beaucoup. Quand je vais entendre mon nom, je deviendrai probablement émotif. Je sais qu’elle aura un sourire du haut du ciel. Je voudrais partager ce moment avec ma mère, mais elle restera présente en esprit. Mon père et mon frère auront des larmes aux yeux. J’en aurai probablement aussi. »

Selon les prévisions météorologiques, il n’y aura pas de pluie vendredi à Los Angeles. Un chaud soleil de 29 degrés Celsius frappera la ville californienne.

Quand les Islanders de New York prononceront le nom de Matthew Schaefer comme premier choix à l’encan de 2025, les mots résonneront bien plus loin qu’à l’intérieur des murs du Peacock Theater.

Schaefer a déjà raconté sa propre histoire à plusieurs reprises. Au mois de février 2024, il a vécu le départ de sa mère (Jennifer) après une bataille de deux ans contre le cancer du sein. Cette perte tragique est survenue seulement trois mois après que sa mère de pension, Matson, se soit enlevé la vie.

Malgré les embûches sur son chemin, Schaefer n’a jamais dérogé de son rêve. Il est aujourd’hui répertorié comme le plus bel espoir en Amérique du Nord et tous les repêchages simulés prédisent que les Islanders le repêcheront avec le premier choix au total.

Un concert à New York

En ce jeudi matin dans un chic hôtel de Los Angeles, Schaefer s’est fait bombarder de questions par des collègues de New York.

Le défenseur gaucher de 6 pieds 2 pouces et 183 livres a utilisé la carte de la modestie au sujet de la forte possibilité de jouer pour les Islanders qui ont gagné la loterie même s’ils n’avaient que 3,5 % de chances de l’emporter.

« Il s’agira d’un moment spécial, a-t-il dit. Je souhaite me faire repêcher, mais j’ai aussi comme objectif de devenir le meilleur joueur. J’y pense (premier choix au total), mais je ne contrôle pas ça. Je veux juste en profiter le plus possible. »

Relancé sur la pression qui accompagne un grand marché comme celui de New York, Schaefer n’a pas bronché une seule seconde.

« Je ne connais pas encore la réalité de New York, a-t-il répliqué. J’ai visité cette ville une seule fois et c’était pour un concert. J’avais passé du temps à Manhattan, je ne me retrouvais pas à Long Island. Mais j’ai vraiment aimé ça. »

Schaefer avait assisté à un spectacle de Morgan Wallen, une grande vedette de la musique country.

Et quand on lui demande de se décrire comme joueur, il se tourne vers son sens de l’humour.

« Je suis un bon chanteur et un bon danseur! Non plus sérieusement, sur la glace, je dirais que je suis un défenseur complet. Je peux jouer un peu partout, autant en supériorité numérique qu’en désavantage numérique. Je suis très compétitif et j’aime gagner. À l’extérieur de la patinoire, j’aime parler. Vous pouvez le constater. Je suis un meneur. Honnêtement, les partisans ont une grande importance beaucoup pour moi. S’ils veulent un autographe ou une photo, je prendrai du temps pour eux. Les partisans sont toujours là pour nous. »

L’aide de Mark Giordano

Sur le plan médical, Schaefer n’a pas joué de chance cette saison. Il a manqué les premières semaines de la saison en raison d’une mononucléose et il s’est absenté pour les derniers mois de l’année après une opération à l’épaule gauche.

Le rapide défenseur s’était blessé le 27 décembre lors d’un match entre le Canada et la Lettonie au Championnat du monde junior. Sa saison se résume donc à 17 matchs (sept buts, 15 passes) avec les Otters d’Erie et deux matchs (un but, une passe) avec l’équipe canadienne.

Malgré ce mauvais coup du sort, il a gardé le titre de meilleur espoir en Amérique du Nord devant les attaquants Michael Misa et James Hagens.

Cet autre épisode fait maintenant partie du passé pour le jeune ontarien.

« Je participerai au camp de développement de l’équipe qui me repêchera, a-t-il assuré. J’ai reçu le feu vert des médecins depuis un bon moment. J’ai recommencé à patiner depuis assez longtemps. Je n’ai aucune limitation. »

Pour sa préparation estivale, Schaefer travaillera avec un ancien défenseur des Flames de Calgary et des Maple Leafs de Toronto.

« Mark Giordano est mon entraîneur (privé) des défenseurs, a-t-il mentionné. Il a joué longtemps au sein de la LNH et je peux apprendre énormément de lui. Il m’aidera pour ma transition vers la ligue. Il n’avait jamais eu la chance de se faire repêcher dans la OHL ou la LNH, mais il a toujours travaillé pour tracer son chemin. Il a déjà gagné le trophée Norris (2019). Je suis chanceux de compter sur lui pour m’aider. »

Contrairement à Giordano qui n’a jamais connu le bonheur d’un repêchage, Schaefer a déjà dans son curriculum vitae que les Otters ont fait de lui le premier choix de la OHL en 2023. Deux ans plus tard, les Islanders devraient opter pour la même stratégie.