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MONTRÉAL – Il y a de ces matchs où l’impact d'un joueur ne se mesure pas sur la feuille de pointage. Des matchs où museler le meilleur duo de la LNH s’avère tout aussi gratifiant.

Parlez-en à Mike Matheson. Le vétéran n’a pas obtenu de point dans la victoire de 4-1 des Canadiens de Montréal contre les Oilers d’Edmonton au Centre Bell dimanche, mais c’est en grande partie grâce à lui et à son partenaire Noah Dobson si le Tricolore a livré un match quasi parfait contre Connor McDavid, Leon Draisaitl et leur bande.

« Je dirais que c’est le match le plus complet que nous avons joué cette année », a dit Matheson, qui a passé 26:05 sur la patinoire. « Nous ne leur avons pas donné beaucoup. Tout le monde faisait les choses nécessaires afin de connaître du succès. »

Réunis de nouveau après avoir été séparés lors des deux matchs précédents, Matheson et Dobson ont été de tous les combats contre les deux gros canons des Oilers, Matheson en particulier.

Le défenseur québécois a passé 23:25 contre McDavid et 15:34 contre Draisaitl. Il a notamment effectué une présence continue de 4:48 en fin de match, alors que les Oilers avaient trois buts de retard et qu’ils avaient retiré leur gardien.

Résultat : McDavid et Draisaitl se sont faits bien discrets toute la soirée à 5-contre-5, ce qui est habituellement le signe que vous disputez un bon match contre Edmonton. Même lorsqu’ils ont été réunis en milieu de rencontre, dans une tentative de créer une étincelle offensive, les deux vedettes n’ont pas généré beaucoup de chances menaçantes.

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Le seul point de McDavid a été obtenu en avantage numérique en troisième période, quand il a obtenu la passe secondaire sur le septième but de la saison de Zach Hyman. Draisaitl a quant à lui été blanchi de la feuille de pointage, alors qu’il était en quête de son 1000e point en carrière.

« Tu as besoin des cinq joueurs sur la glace pour arrêter un gars comme ça, a ajouté Matheson au sujet de McDavid. On était vraiment connectés défensivement, et ça nous a donné des chances offensivement. »

Pour l’entraîneur Martin St-Louis, Matheson représente le défenseur idéal à déployer contre McDavid en raison de sa vitesse, qui lui permet de rivaliser avec celle du meilleur joueur au monde.

« On offre une bonne opposition aux Oilers parce qu’on est proactifs en leur enlevant du temps et de l’espace », a souligné l’entraîneur du CH. « Ils aiment avoir leurs touches de rondelle dans les espaces libres et utiliser leur vitesse. Si on peut les limiter dans cet aspect, ça augmente le pourcentage (de gagner le match). Mike cadre bien contre ces joueurs rapides. »

L’autre héros défensif a été le joueur de centre Jake Evans, qui a joué pendant 19:49, un sommet cette saison, dont 17:43 contre McDavid.

Solide au cercle des mises en jeu, Evans a affiché une efficacité de 50 % (8-en-16). Il a entre autres remporté six de ses 11 mises en jeu en territoire défensif, dont quatre en sept tentatives contre Draisaitl et McDavid.

Utilisé en désavantage numérique, Evans a aussi coupé plusieurs jeux transversaux dans l’enclave, notamment en première période quand les Oilers ont été incapables de profiter d’un avantage numérique à 5-contre-3. Le match aurait d’ailleurs pu basculer en faveur des visiteurs à ce moment. Les Oilers ont finalement marqué une seule fois en cinq occasions sur le jeu de puissance.

« J’ai essayé de répartir les confrontations un peu, mais j’ai rapidement vu que j’aimais ce duel », a expliqué St-Louis au sujet d’Evans contre McDavid. « C’est sûr qu’il écoule des punitions et qu’ils ont retiré leur gardien pendant cinq minutes, donc ç’a fait augmenter son temps de jeu, mais c’était mérité. »

Fermer l’enclave

Les Canadiens ont livré une performance aux antipodes de celle offerte la veille dans la défaite de 5-4 contre les Rangers de New York au Madison Square Garden. Au cours de ce match, ils ont eu des avances de 3-0 et 4-2.

Désorganisés dans leur territoire samedi, les Canadiens ont été coulés parce qu’ils ont laissé les Rangers faire ce qu’ils voulaient dans l’enclave et devant le filet.

Le scénario a été complètement différent dimanche. La troupe de St-Louis a gardé les Oilers en périphérie et brisé de nombreux jeux de passes dans l’enclave, précisément là où l’offensive d’Edmonton fait habituellement ses dégâts.

« Chaque fois que tu joues contre des joueurs élites comme McDavid et Draisaitl, tu dois savoir où ils sont à tout moment sur la patinoire », a affirmé le défenseur Alexandre Carrier, qui a lui aussi joué un fort match avec un temps de jeu de 22:40, dont 15:43 face à Draisaitl.

« Tu ne peux pas les surveiller seul, a renchéri Carrier. Tout le monde doit s’impliquer. Quand on fait ça, naturellement, on ferme l’enclave et il y a moins de chances de qualité. »

St-Louis avait été particulièrement sévère à l’endroit de ses troupiers samedi, affirmant qu’il s’attendait à plus de ses joueurs et que son groupe manquait de constance. Visiblement, le message de l’entraîneur a été entendu dimanche.

« À 5-contre-5, on ne leur a pas donné grand-chose, a dit St-Louis. Tout le monde était engagé. Pour un entraîneur, ça fait plaisir à voir. »