MONTRÉAL – Il y a des victoires symboliques lors d’une saison. Pour Jakub Dobes, il faudra encercler cette date du 14 décembre où il a bloqué 27 tirs dans un gain de 4-1 contre les Oilers d’Edmonton.
Depuis le rappel de Jacob Fowler, Dobes se destinait à prendre le chemin du Rocket de Laval, selon l’opinion d’une grande tranche de partisans de l’équipe. Mais les scénarios changent rapidement dans le monde du hockey. Ce match en est une autre preuve.
Les mêmes partisans ont scandé son nom à la conclusion de la visite de Connor McDavid et Leon Draisaitl. Élu première étoile de la rencontre, Dobes a pris le temps d’écouter les applaudissements et les cris en son honneur lors de l’entrevue sur la patinoire avec Marc Denis, l’analyste sur les ondes de RDS.
« C’était bien, a dit Dobes dans le vestiaire du CH. Je suis devenu émotif. Je dirais que c’était une belle récompense après une semaine à regarder mes coéquipiers jouer. Ça faisait du bien. Mais il y aura un autre match mardi et nous devons jouer avec constance. Après une victoire, tu ne peux pas être satisfait. »
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Le Tricolore avait pourtant ouvert la porte à un tout autre scénario au début de la première période. Oliver Kapanen a donné un double-échec dans le dos de McDavid et Juraj Slafkovsky a retenu Alec Regula lors de la même présence. Furman South et Brian Pochmara, les deux arbitres, ont levé le bras pour signaler les deux infractions.
Les Oilers obtenaient un cinq contre trois pour deux minutes contre Dobes, un gardien qui techniquement avait une confiance fragilisée.
À leurs sept derniers matchs, les Oilers avaient marqué huit buts en 18 tentatives en supériorité numérique pour un rendement de 44,4 %. Draisaitl pouvait sentir l’odeur du sang en s’imaginant déjà avec son 1000e point en carrière.
Mais Dobes avait un autre plan en tête. Il a montré qu’il avait du caractère, mais aussi des nerfs d’acier, en bloquant les cinq tirs des visiteurs lors de ce trois contre cinq. Il a réalisé un petit bijou contre Zach Hyman en plus de se montrer très solide sur deux frappes de Draisaitl, une de McDavid et une autre du défenseur Evan Bouchard.
En deux minutes, Dobes a rebâti sa confiance en mode accéléré.
« Dobes a gagné vraiment en confiance en passant à travers les deux minutes, a dit Martin St-Louis. Ça procurait aussi de la confiance à l’équipe. Je connais son caractère. Je ne suis pas surpris. »
« Les jeunes joueurs font toujours face à des tests », a poursuivi l’entraîneur quelques minutes plus tard lors d’une question en anglais. « Je dirais qu’il mérite une très bonne note ce soir. »
Relégué au rôle de troisième violon lors des passages de l’équipe à Pittsburgh et à New York où Jacob Fowler était le partant, Dobes avait besoin de sortir un gros match pour replacer sa saison sur les rails. Et c’est exactement ce qu’il a réussi contre les Oilers.
« Je ne suis pas surpris de son match, a affirmé le défenseur Alexandre Carrier. Doby (Dobes) est le type de gars qui se lève dans les grands moments, c’est un compétiteur. Il aime ça affronter les meilleures équipes et les meilleurs joueurs. Aujourd’hui, il jouait contre le meilleur au monde en McDavid. »
Encerclé par une dizaine de représentants des médias après le match, Dobes avait un côté plus frondeur qu’en temps normal. Il n’a pas trop aimé quand un collègue lui a demandé s’il ressentait une plus grande pression pour ce match en raison de la présence de Fowler à Montréal.
« Je dirais que c’est vous qui placez de la pression sur les gens, a-t-il répliqué. Je ne me place pas de pression. Je fais simplement mon boulot et je n’écoute pas ce qu’on peut raconter. Quand tu n’écoutes pas les bruits externes, tu t’en sors mieux. »


















