Florian Xhekaj Rocket badge Marcotte

Sommes-nous en train d’assister à la grande éclosion de Florian Xhekaj avec le Rocket de Laval? Confronté à de l’adversité au point de vue physique avec plusieurs blessures et des rappels de joueurs importants, Pascal Vincent n’a pas le choix de confier des rôles accrus à certains patineurs et les laisser apprendre les rudiments du métier.

Au cours du dernier week-end d’action, personne n’a brillé davantage que le petit frère d’Arber. Marqueur des deux buts gagnants de son club, dont le deuxième en prolongation pour couronner une remontée spectaculaire de trois buts face au Wolf Pack de Hartford samedi, Xhekaj en a surpris plus d’un dans un rôle plus offensif que ce qu’on avait connu de lui depuis le début de la saison.

On remarquait sa progression au cours des dernières semaines, mais ces deux matchs face au club-école des Rangers de New York nous ont permis de voir tout son potentiel. Celui que le co-directeur du dépistage des Canadiens de Montréal Nick Bobrov ne s’était pas gêné pour qualifier de « licorne » au moment de le choisir au quatrième tour du repêchage de 2023 avait des ailes et tout le monde parlait de lui après le match.

On peut maintenant ajouter Pascal Vincent au nombre des gens de plus en plus convaincu du plafond élevé du jeune homme encore âgé de 20 ans, le plus jeune du Rocket.

« Pas vilain, n’est-ce pas? », a commencé par dire Vincent vendredi dernier après que Xhekaj se soit signalé à plusieurs reprises sur les 200 pieds de la patinoire.

« Sa progression est vraiment intéressante. On continue de travailler sur le positionnement de son bâton et de son corps, sur la manière dont on peut l’aider à être meilleur en protection de rondelle en utilisant son gabarit imposant. Il a de bonnes habiletés et possède un très bon tir. Il ne craint pas de foncer vers le filet. On sait qu’il est robuste, mais il ne faut pas oublier qu’il n’a que 20 ans.

« C’est vraiment impressionnant de voir comment sa saison va dans le bon sens avec une superbe progression de semaine en semaine, a-t-il ajouté. On le regarde de très près et c’est super intéressant de remarquer à quel point il emmagasine bien l’information. C’est une chose de bien comprendre, mais c’en est une autre de l’amener au quotidien sur la glace et de le faire aussi comme joueur de centre dans le hockey professionnel… C’est assez fascinant. »

Sur l’aspect de la robustesse, l’organisation a fait un bon coup en enrôlant le vétéran Vincent Arseneau, 32 ans, avant le début de la saison. Bagarreur parmi les plus craints de la LAH, on l’a placé à la gauche du jeune Xhekaj dès le début de la saison. Malgré l’étiquette du « deuxième shérif » qui lui colle à la peau en raison de la réputation qui n’est plus à faire de son frère aîné, Florian n’a pas à faire ce travail ingrat à tous les soirs. Jusqu’à maintenant, il n’a eu à jeter les gants qu’à deux reprises cette année.

« C’est sûr qu’Arber, dès son arrivée, s’est fait un gros nom de lui-même », a reconnu Arseneau, jamais bien loin pour répondre à des questions délicates sur le difficile métier de redresseur de torts. « Sans le vouloir, Florian écope un peu de ça. C’est normal. Je ne sais pas si c’est le stress du début de la saison, mais il prenait beaucoup de punitions. Depuis, il ne cesse de s’améliorer à ce niveau et plus la saison avance, plus notre trio (complété par Luke Tuch) s’améliore et devient plus difficile à affronter. »

Au début de la saison, Vincent s’était aventuré à comparer le jeune Xhekaj à Adam Lowry. Le capitaine des Jets de Winnipeg s’était amené au sein du club-école de St-John’s pour y jouer une saison complète avant de faire le saut dans la LNH. Vincent, adjoint chez les Jets à l’époque, a été aux premières loges du développement d’un des joueurs les plus respectés du circuit Bettman. Il n’a pas changé d’idée concernant Xhekaj, au contraire.

« Quand Adam est monté avec nous à 20 ans (en 2014-2015), on voyait qu’il était encore jeune dans son comportement sur la glace, s’est rappelé l’entraîneur du Rocket. On voyait qu’il avait plusieurs atouts avec son bâton et sur le plan de la protection de la rondelle qui le rendaient intrigant pour la suite des choses.

« J’ai vu un peu la même chose de Florian en septembre au camp des recrues. Il avait de bonnes habitudes de travail qu’on ne voit pas tout le temps chez les jeunes joueurs. C’est exactement ce que faisait Lowry. Ce que je ne savais pas, c’est qu’au moment où on allait lui remplir le cerveau d’informations, il allait bien réagir à nos demandes. Pour un gros bonhomme, son coup de patin est impressionnant. Il est capable de se déplacer avec sa vitesse et il possède un tir puissant et précis. Il peut jouer au centre et à l’aile… Ça commence à être vraiment intéressant comme potentiel. »

Progression logique des choses après une aussi bonne fin de semaine, Xhekaj obtiendra une promotion au centre du troisième trio du Rocket vendredi soir, à Toronto, alors qu’il évoluera avec Jared Davidson et Filip Mesar; une combinaison jamais vue cette saison à Laval. Les absences de Brandon Gignac, blessé, et Owen Beck, rappelé par les Canadiens, ouvrent des portes et Florian Xhekaj est en train d’en profiter pleinement.