FORT LAUDERDALE – Malgré tout ce qui s’est dit et écrit sur les faibles chances des Maple Leafs de Toronto de revenir en force et de forcer la tenue d’un match ultime face aux Panthers de la Floride, Brad Marchand sait mieux que quiconque qu’il ne faut pas tuer la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Il y a un peu plus d’un an, la peste et ses Bruins de Boston ont raté deux chances d’enterrer la formation torontoise au premier tour. Ils avaient finalement eu besoin de la prolongation au septième match pour venir à bout de ce noyau en éternelle quête de rédemption.
Marchand tentera d’éviter de se rendre là avec les Panthers, alors qu’ils auront une première occasion d’accéder à la finale de l’Est pour la troisième fois en autant d’années, au sixième match, vendredi.
« La chose la plus importante, c’est de ne penser à rien d’autre que la prochaine présence, a rappelé l’ancien capitaine des Bruins. Quand tu penses au bruit extérieur ou à n’importe quoi d’autre que le jeu suivant, c’est assez pour te distraire de ce que tu veux accomplir. »
Du bruit extérieur, il y en a eu beaucoup depuis la victoire éclatante de 6-1 des Panthers, qui leur a permis de prendre les devants 3-2 dans la série. Elle n’a pas plus d’importance que les autres dans le portrait d’ensemble de la série, mais tout est dans la manière dont elle est survenue.
Les hommes de Craig Berube ont semblé plier bagage à partir du moment où les Panthers ont inscrit le deuxième but en deuxième période, et tout s’est écroulé ensuite.
« C’est l’histoire de quelques bonds ici et là, a observé Marchand. Ils ont frappé quelques poteaux et (Sergei) Bobrovsky a fait de gros arrêts. Ç’a changé le cours du match. Le score n’est pas un reflet de la réalité, c’était un match plus serré qu’il en a l’air.
« Ils ont maintenant le dos au mur et ils voudront rebondir de belle façon après ce revers. C’est une combinaison dangereuse pour nous. »
En théorie, tout ça est vrai. Mais c’est à condition que les joueurs des Maple Leafs aient vraiment réussi à tourner la page. C’était laid, mercredi, et ç’a peut-être laissé des traces. Il y a eu des chandails lancés sur la patinoire du Scotiabank Arena, des huées et la moitié des amateurs a quitté avant la cloche finale.
Depuis ce temps, toute la pression est sur le noyau des Maple Leafs. Un noyau qui a beaucoup d’antécédents en matière d’échecs printaniers, et qui a la chance – peut-être une dernière – de changer la trame narrative. On se souviendra que les Leafs avaient pris une avance de 2-0 dans cette série.
« Je pense que notre concentration est sur ce groupe », a dit le capitaine Auston Matthews, toujours en quête d’un premier but dans cette série. « Il n’y a pas d’attention sur ce qui se dit à l’extérieur. C’est à propos des 25 joueurs dans ce vestiaire qui veulent jouer les uns pour les autres. »
« Je ne pense pas au passé, a renchéri Mitch Marner. C’est une équipe totalement différente, un moment totalement nouveau. Nous sommes excités et nous voulons être à notre mieux. »